Forum RPG université - Rainbow University
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Forum RPG se déroulant dans une université à Tôkyô. Elle accueille des élèves doués de talent particulier pour la musique, le sport, la cuisine etc. Cependant, des meurtres ont lieu...
 
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 Here is the song of angel~

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Shiro Satô
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Shiro Satô


Messages : 434
Classe : Première année. Littérature et musique.
Chambre : Chambre 1
Activités/Passions : Yakuza à plein temps, c'est une activité? Voire une passion? Parce que je passe ma vie à faire ça... Même en cours, je repère des trucs...
En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Here is the song of angel~   Here is the song of angel~ EmptyDim 2 Mai - 15:43

    Shiro s’était levé tôt, comme toujours. Il aimait les belles journées de printemps. Le soleil tapait sur la fenêtre de sa chambre, les rideaux à demi ouverts laissaient la lumière se répandre sur le sol, et Shiro, en ouvrant les yeux oublia les odieux murs, cette odieuse couleur qui lui brûlait les yeux. Un léger sourire illuminait son visage tandis que la lumière s’y posait avec grâce. Après tout, n’était-il pas ange, n’était-il pas fait pour être inondé de lumière ? La lumière, elle-même n’était-elle pas là pour se poser sur lui ? Il tourna la tête, son regard se posa sur Shû, sur le lit, en face de lui, qui dormait paisiblement. Deux anges dans une même chambre, mais deux anges qui ne se ressemblaient pas, deux anges qui ne s’aimaient pas… Ce n’était pas tellement dommage, car ensemble, ils eussent été invincibles. Un ange trop parfait, si beau dans la lumière. Tellement beau que c’en était malsain. Tout le monde aurait envié ce visage. On n’avait pas à être charmant à sept heures du matin, encore couché dans son lit. Pourtant, Shiro, lui, l’était. Il fixait Shû, dormant. Sale petit ange qui se croyait innocent, qui se croyait le plus pur, mais un simple regard de Shiro l’aurait convaincu de son mensonge. Tu fais erreur, trésor. Shiro secoua doucement la tête, au gré de ses pensées. Le pauvre petit Shû allait tomber de son piédestal angélique, perdre sa malsaine innocence, pleurer la pureté envolée. Et peut-être, lors de sa chute, deviendrait-il plus ange qu’il ne l’avait jamais été. C’était triste, et personne ne savait si Shû saurait se relever, et qui il pourrait entraîner dans cette chute inéluctable. Shiro avait vécu cela, mais il était alors tellement jeune… Le souvenir de la douleur était toujours entier, toujours présent, oppressant, pesant sur son cœur. Mais il avait appris à vivre avec, et il en avait fait une force. Il s’en était sorti de cette façon. Le jour où il avait décidé de vivre, le jour où il s’était fait violence contre tout cela, c’était le jour de la fin de son enfance. Le jour où il était devenu l’Ange, en signant un pacte avec le Diable. Il n’avait que douze ans. Peut-être serait-ce plus dur pour Shû, parce qu’il allait tomber de plus haut. Mais pour Shiro… Non, c’était bien pire, pour Shiro. On lui avait cruellement et brusquement retiré son enfance. Il était passé dans le monde adulte sans aucune transition. Mais si brusque que fut le changement, si rude qu’il fut, il était parvenu à garder son étincelante blancheur. Il était l’Ange. Eblouissant.
    Shiro finit par se lever. Il alla doucement jusqu’à la salle de bain, fixa son doux reflet dans le miroir. Il y avait là un bien parfait visage, un bien parfait jeune homme. Il ferma les yeux. Aujourd’hui il devait aller en cours. C’était rare qu’il se lève de bonne heure pour aller en cours. Il se levait tôt pour travailler, mais pas pour aller en cours. En général, il arrivait en retard à sa première heure de la journée. Mais évidemment, personne ne disait rien. Il avait de bonnes notes. Et puis, même les professeurs le trouvaient charmant. Pas de la même manière que les élèves, certes non. Mais tout de même. Ils le disputaient avec peu de vigueur, et un semblant de sourire flottait sur leurs lèvres. Un seul regard de Shiro leur faisait tout oublier, ils l’invitaient simplement à s’asseoir d’une manière très courtoise. Mais, il tentait d’arriver à l’heure plusieurs fois par semaine, soit en se levant plus tôt, soit en se dé pêchant un peu. Après tout, le retard ne devait pas être le genre de ce si gentil jeune homme ! Mais le vrai Shiro prenait un malin plaisir à n’être pas à l’heure. Ses amis, eux, prenaient cela pour de l’étourderie, le plaisantait à ce sujet, et Shiro faisait lui aussi mine de rire de lui-même. Drôle de matin, en vérité. Shiro prit rapidement une douche et s’habilla. Il se coiffa, vite, vite. Avant de sortir de sa chambre, il s’arrêta devant le miroir et grimaça. Les professeurs allaient encore le réprimander pour son étrange tenue, mais tant pis ! Et puis, elle n’était pas si étrange que cela ! Il portait un pantalon vert très pâle, des chaussures violettes, un t-shirt rose à étoiles multicolores et une veste bleue pailletée. Et pas le temps de se changer, il était finalement resté trop longtemps dans la salle de bain. Il grimaça, attrapa son sac et court dans les couloirs pour rejoindre sa salle avant que le cours ne commence. Il s’arrêta soudain, brusquement, et resta là, planté devant une fenêtre, bousculée par les autres élèves qui, eux non plus, ne voulaient pas être en retard ce jour-là. Ses yeux s’étaient fixés sur un point du jardin. Il y avait là un cerisier, un très grand cerisier. Et il était en fleur. Le dernier hanami qu’il avait fait ? Bousculé plus violemment par un élève, il secoua la tête et se remit à courir dans les couloirs. Il passa la porte de la salle à l’instant même où la sonnerie retentissait. Il adressa un charmant sourire au professeur qui le fixait avec attention, alla s’asseoir. Il fit mine de sortir ses affaires et d’écouter durant tout le cours, alors qu’il n’en était rien. Sur son cahier, il y avait une feuille, une feuille sur laquelle il dessinait. L’ennui lui avait appris à dessiner, et il dessinait bien, même très bien. Il fixait avec attention le ciel dehors, et son crayon de papier dessinait un ciel sans nuage emplit d’oiseau, il dessinait un magnifique jardin japonais, avec un petit ruisseau, un pont qui passait au-dessus, et un peu plus loin, une légère bute en fleur, et au sommet, un large cerisier, magnifique. La sonnerie retentit et Shiro sortit de la salle avant tout le monde. Il n’avait pas rangé ses affaires, il tenait son cahier dans les bras et avançait à pas rapides dans les couloirs, évitant de se faire bousculer, évitant qu’on ne voie son visage, car il y avait quelque chose d’un peu fou peint sur ses traits en cet instant. Sans réfléchir, Shiro poussa une porte, et entra dans la pièce. Une pièce déserte et inondée de la fraîche lumière matinale. L’étrange folie qu’on lisait sur le visage de Shiro se résorba pour se concentrer uniquement dans ses yeux, et son visage afficha un sourire serein, mais étrange. Il s’approcha, comme une ombre surréaliste du piano qui trônait au milieu de la pièce. Ses pas l’avaient mené sans même y faire attention à la salle de musique, qui était toujours déserte à cette heure, car la plupart des élèves avait cours, et ceux qui n’avaient pas cours préféraient dormir. Lui seul allait ici à une heure aussi matinale. Près du piano, il en dessina les courbes du bout de ses doigts. C’était un beau piano à queue noir, presque aussi beau que celui qui était à lui. Mais le sien n’était pas ici, alors il se contentait de celui-là. Il avait été réprimandé pour avoir apporté son propre piano et avait dû laisser le sien dans son salon, à la maison qui appartenait au clan. Il préférait en général retourné là-bas, pour jouer, mais à cette heure, ayant cours juste après, il n’avait pas le temps, et ses pas l’avaient mené ici presque malgré lui. Il s’assit en face du clavier, effleura les touches avec une infinie douceur. Etrange sensation que celles des froides touches d’ivoires. Plus froides que ses propres doigts. Il resta ainsi à longtemps fixer les touches. Il ne savait pas quoi jouer. Tous les morceaux lui traversaient l’esprit en même temps, il avait envie d’une musique parfaite. Comme il avait envie d’une musique parfaite et que cette musique semblait n’exister nulle part, il ferma les yeux. Il ferma les yeux et il visualisa. Il associait, la musique, les images, les sons, les voix, les odeurs. Il voulait la perfection, et il aurait la perfection, il suffisait d’un peu persévérer pour l’obtenir, et il l’obtiendrait, parce qu’il était Shiro Satô, parce qu’il obtenait toujours tout ce qu’il désirait, et qu’il n’allait jamais vers les autres. S’il désirait la perfection, ce serait la perfection qui viendrait se jeter à ses pieds, et c’était pour cela qu’il avait les yeux clos. Dans les souvenirs, dans les images, il attendait la perfection. La perfection qui devait venir, pour l’électriser, pour faire en sorte qu’il trouve ce qu’il cherchait. Il était patient, pour cela, et cette patience découlait d’une confiance en soi et d’une arrogance démesurée. Egocentrique ? Oui, certainement. Mais il avait raison. La perfection était presque là. Il aurait pu tendre le bras et l’atteindre. Mais non, il ne voulait pas, et il ne fallait pas. La perfection viendrait d’elle-même. Le visage paisible, il avait le visage paisible. Alors, la perfection vint. Un sourire malsain se peignit à cet instant sur les lèvres de Shiro. Elle était là. Et il la refusa. Alors elle supplia. Et finalement, il accepta. Il ouvrit les yeux. Chaque centimètre de sa peau était devenu électrique. Il avait dans les yeux cette folie qu’il avait toujours quand il allait jouer quelque chose de formidable. Cette froide folie. Parce qu’il ne ressentait rien. Rien d’autre qu’une froide satisfaction lorsqu’il jouait. Les autres, eux, étaient émus aux larmes. Lui, il était froid. La perfection était venue, elle était là. Il lui avait fallut une dizaine de minutes pour visualiser la chanson parfaite qu’il voulait jouer. Alors il commença à jouer. Il jouait une chanson douce et fraîche, c’était la fraîcheur du printemps. De ses affaires, tombées sur le sol, près de la porte s’étaient échappés son beau dessin qui avait glissé doucement jusqu’au milieu de la pièce. Shiro jouait son printemps. Et il était la Perfection.
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Shû Nakamura
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Shû Nakamura


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Classe : Première année, littérature, option théâtre.
Chambre : Chambre une. (Pourquoi faut-il qu'il soit dans la même chambre que ce Diable de Shiro ?!)
Activités/Passions : Shû aime lire et écrire, le théâtre, la musique. Le sucettes. Les gâteaux. Les animaux. Les fleurs. La nature. Les peluches. Les gens. Les câlins.
Sexualité : Insexuel ! *BAF*

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MessageSujet: Re: Here is the song of angel~   Here is the song of angel~ EmptyDim 30 Mai - 16:15

Lorsqu'il se leva, Shû était seul dans la chambre. Comme tous les matins. Shiro se levait toujours avant lui, était toujours avant lui. Le petit ange dormait toujours d'un sommeil profond, et il ne se réveillait pas. Il avait cru, en venant à Rainbow University, qu'il pourrait être plus tranquille, se détacher d'Akihira. Voler de lui-même. Déployer ses ailes et aller où il voulait, comme il était. Mais non. Il ne pouvait pas. C'était désormais impossible. Parce qu'il y avait Shiro. Et la simple présence de Shiro rendait impossible son envol. Parce qu'il y avait Shiro, Shû devait rester Shû. Etouffer dans son corps d'enfant, s'aveugler de l'innocence, perdre pour sa naïveté, s'émerveiller des papillons. Shû aurait donné tout ce qu'il fallait pour ne plus être prisonnier de cette stupide ingénuité. Être à la place de Shiro, même. Mais il ne pouvait pas. L'Ange pouvait penser ce qu'il voulait, les gens pouvaient penser ce qu'ils croyaient vrai, Akihira pouvait se moquer autant qu'il le désirait, il ne pouvait pas. Il était condamné à être enfant. Et cela, par la simple présence de Shiro. D'autant que Shiro était absolument… Hypnotisant. Il émanait de lui quelque chose de lumineux. Perpétuellement. Il avait beau torturer et tuer, Shiro restait blanc. Ses parents avaient bien trouvé son nom. Lui, il était une île. Une île. Quelle idée avait traversé l'esprit de sa mère au moment de l'appeler ? Île. En quoi évoquait-il une île ?
Le blondinet secoua sa tête et se leva. Il alla se laver et s'habiller, sans porter un seul regard à son reflet qui s'agitait dans le miroir. Il coiffa ses cheveux manuellement, sans miroir. Pas besoin. Ils se mettaient naturellement en place. Une fois prêt, il prit son sac et sortit du dortoir, pour s'échouer dans les couloirs bondés. Naviguant tant bien que mal, il réussit enfin à atteindre la salle où il avait cours, s'assit à sa place, et l'heure passa. Il sortit lorsque la sonnerie retentit, et ne reprenant les cours que dans deux heures, il chercha un endroit moins bondé. Il eut du mal à avancer convenablement, les élèves se bousculaient sans remords, marchaient sans faire attention, lors des cours.
C'était à celui qui arriverait à l'heure ou, au contraire, à celui qui réussirait à reculer le plus possible le moment d'entrer en cours.
Mais Shû avait son temps. Alors il patienta, laissa passer, flâna.
Enfin, il fut seul. Il erra dans les couloirs (Ne pourraient-ils pas refaire la peinture ? Cette couleur, oscillant entre un orangé et un marron, n'était vraiment pas joyeuse.).
Il finit par entendre une musique. Une musique… Parfaite. Absolument parfaite par sa beauté. Il resta là, à l'écouter, quelques secondes. Son corps entier en était bouleversé. Pas seulement son esprit, non. Lui-même. Entièrement. Les notes le percutaient de plein fouet, et il les laissait faire. Car c'était extrêmement agréable. La musique était d'une beauté rare. Elle était jouée au piano. C'était une musique fraîche. Elle parlait du printemps. Elle disait le printemps. Elle vantait ses charmes. Et Shû eût envie de courir dans une prairie. Une prairie ensoleillée. Courir, dévaler, la plaine d'herbe verdoyante et de fleurs colorées, jusqu'à tomber, rouler. Et rire, à en avoir mal. Rire d'allégresse. Sans qu'il s'en rende compte, trop ému par la musique, il se dirigea vers l'origine de la mélodie.
Ce ne fut que lorsqu'il poussa la porte qu'il s'en rendit compte. Alors, il put voir. Il put voir l'Ange. Shiro jouait. Oui, bien sûr. C'était évident, absolument évident. Personne d'autre n'aurait pu jouer comme cela. Et Shiro, face à ce piano, était… Etait magnifique. D'une beauté séraphique. Pas magnifique comme n'importe qui, Shû n'aurait pas pensé en ce cas. Non, magnifique comme l'Ange qu'il était. L'Ange blanc. L'Ange Shiro.
Il s'agenouilla au sol, et resta là, naïf, à écouter et admirer. Ses yeux errèrent sur la pièce et portèrent leur attention sur une feuille. Il y avait un dessin. Un jardin japonais, avec un petit ruisseau. Un pont passait au-dessus du ruisseau, il y avait au loin une bute fleurie, et un cerisier. Le dessin était splendide. Il ne douta pas, en cet instant, que ce fût Shiro qui l'eût dessiné.
Et la mélodie continuait. Il était impossible de quitter pareil endroit. Cette musique donnait l'illusion d'être dans un jardin. Le dessin créait sa réalité. Et le musicien rendait le tout fantastique. C'était comme un rêve, exactement comme un rêve. Un air de printemps, un jardin fleuri, un ange, il y avait là pureté et perfection, délaissement du reste, pour ne conserver que le beau. Et le blondinet y croyait.
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Shiro Satô
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En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: Here is the song of angel~   Here is the song of angel~ EmptySam 26 Juin - 22:01

    Shiro cessa lentement de jouer, termina son morceau dans une douceur infini, aura qui berçait toute la pièce. Sa musique s’évanouissait comme le bruit d’un ruisseau dont on s’éloigne, au printemps. Mais ce n’était pas une fin brusque. On avait la sensation qu’on s’éloignait du ruisseau pour aller courir sur la plage, courir à en perdre haleine, pour finalement se retrouver là, au beau milieu d’un magnifique jardin japonais, sous un cerisier en fleur, dont les pétales tombaient doucement, comme une pluie enchanteresse. Il n’y avait rien d’autre ici que la nature, une nature ravissante, qu’on admirait, là, debout sur ce petit pont, là, en écoutant le bruit du ruisseau. Le temps semblait ainsi ralentir, les oiseaux cessaient de chanter, le vent dérobait avec plus de délicatesse encore les pétales des cerisiers, et même l’eau semblait couler avec langueur… C’était un univers apaisant, calme et infiniment doux qui se présentait là. Un univers immaculé et angélique. Cette chanson ne parlait pas du printemps. C’était le Printemps.
    Shiro était resté assis là, fixant ses mains qui ne glissaient plus sur les touches d’ivoire. Il leva brusquement la tête, comme brisant le charme. Il n’avait même pas besoin de se retourner pour savoir qui se tenait derrière lui. Il grimaça de dégoût, comme s’il n’était pas humain d’être arraché à ce monde par une telle personne. Il se leva en s’appuyant sur ses mains. Le piano produit un son grave et désordonné. Il le sentit presque sursauté derrière lui. Il. Son être, et même son nom, le dégoûtait tant qu’il n’osait même le nommer en pensée, de peur de commettre un acte regrettable. Debout, il se retourna, fixa Shû, de son regard caramel était devenu aussi froid q’un vent d’hiver. Son déplaisir était extrême, et il ne le cachait pas. A quoi bon ? Il s’approcha lentement de Shû. Il ne se demandait même pas si celui-ci avait peur, il n’essayait pas de savoir s’il pouvait avoir peur. Il avait érigé autour de lui une barrière infranchissable pour ne plus ressentir aucun des sentiments que Shû pouvait ressentir. Ca ne l’intéressait pas. Ca ne l’amusait pas. Contrairement à ce que Shû aurait pu penser, il n’était pas un amusement, pour Shiro. Un jouet, oui, peut-être. Mais certainement pas un jouet amusant. Shiro avaient bien d’autre chose à faire, et Shû était bien peu de choses. Mais il se doutait bien que Shû ne devait pas se faire beaucoup d’idées. Il savait. Il savait qu’il n’était rien aux yeux de Shiro, pas plus qu’il n’était quelque chose aux yeux d’Akihira. Seulement, Shiro savait quelque chose, que Shû lui-même, ignorait peut-être. Il était bien plus douloureux d’être ignoré par Shiro, que d’être ignoré par Akihira. Et Shû ne se posait probablement pas la question, et ne comprenait probablement pas. Mais Shiro lui savait, lui comprenait. On se fichait d’Akihira, d’être estimé ou aimé par lui, tout simplement parce qu’il n’en donnait pas envie. Oh, les jeunes filles pouvaient le trouver à leur goût –les jeunes hommes aussi, sans doute- mais simplement physiquement. Personne qui soit sain d’esprit n’aurait voulut être aimé d’Akihira, car il était brusque, violent. Il ne faisait pas peur car il impressionnait par sa prestance ou son aura, non. Il faisait peur car on le savait imprévisible, prêt à s’énerver, à frapper à tout moment. Alors on ne voulait pas être aimé de lui. Mais Shiro… C’était différent. Il était beau, Shiro. Même s’il était imprévisible, son visage, tout son corps irradiait de calme, il projetait autour de lui son charisme, son charme glacé et si particulier, mais ô combien aimé ! On pensait voir, derrière cette étrange aura, quelqu’un d’autre. Pourtant, ces gens-là voyaient le vrai Shiro, celui au visage si fermé, celui-là même ! Mais non. Il irradiait, purement et simplement. On voulait être aimé de Shiro. En voyant son profil s’esquisser de loin, on ouvrait grand les yeux, on s’approchait et… Oh Ciel ! ce sourire si sarcastique, et ces yeux… caramels, ces yeux… Oh ! s’il l’on avait pu s’y noyer… Une seconde, rien qu’une seconde… On aurait pu en faire, des choses, pour Shiro. Il n’aurait même pas eu à dire quelque chose.
    Shiro s’avança d’une de ces démarches qui ont une grâce absolument improbable. Il s’accroupi lestement en face de Shû et approcha son visage du sien, lentement. Les deux visages étaient sur le point de se toucher, ou presque, et Shû devait sentir l’enivrante odeur de Shiro, mélange de l’odeur de sa peau, et de quelque chose de sucrée et d’indéfinissable, de profondément lui, profondément enivrant. Etait-ce possible d’être longtemps si près d’un ange, avec ce visage, ce si beau visage, et cette odeur, cette grisante odeur… Comment résister plus d’une minute, comment ne pas avoir envie de poser ses lèvres sur la bouche si douce, si pleine et si tendre de Shiro ? Shiro resta plus d’une minute à fixer Shû de cette manière, puis, il se redressa, et le tira par le bras pour qu’il se lève aussi. Shû survivrait-il à un tel contact… ? Shiro le tira dans la lumière, le fixa encore de près, son souffle touchant le visage de Shû, qui, quant à lui, ne respirait probablement plus de puis un moment déjà. Shiro finit par lâcher le bras de Shû qu’il tenait encore dans sa main, et il recula doucement. Il toisa Shû de toute sa taille. Shiro n’était pas très grand, mais Shû était plus petit que lui. Croisant les bras sur sa poitrine, il lança :

    « Les traces de blessures ont disparues. Tant mieux… C’est fou ce que tu peux être agaçant, même sans le vouloir… »

    Shiro s’approcha de la fenêtre, puis, il vit le dessin qu’il avait laissé tomber par terre en entrant, emporté par son envie de jouer, terrible et incontrôlable. Il se retourna, fronça les sourcils et ramassa la feuille qu’il froissa et jeta dans la corbeille à papier, sans même lui accorder un seul regard. Ce qui avait été fait en cours ne pouvait en aucun cas être parfait. Shiro se laissa tomber, s’adossant au mur. Il avait repris son sac et se mit à fouiller dedans. Il pestait en silence, ses lèvres bougeaient, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il tira de son sac une sucette à la cerise, en forme de cœur. Il gémit, en silence, encore une fois et la laissa retomber dans le fond de son sac. Il cherchait des cigarettes, pas de ridicules sucettes à la cerise. Pourtant, il ne fumait pas. Mais là, cela lui semblait nécessaire. C’était impressionnant, comme un petit être comme Shû pouvait être agaçant, alors même qu’il ne parlait pas. Sa seule présence suffisait à littéralement ruiner votre journée. Et le pire dans tout cela, c’était que, quand il rentrerait le soir pour se coucher, ou se reposer dans sa chambre, eh bien… Il serait encore là. Oui, parce qu’ils avaient la même chambre. C’était presque de la torture. Presque, parce qu’il y avait pire. Les horribles murs verts, par exemple… Shiro se retint. De toute ses forces. Il ne soupira pas, il ne leva pas les yeux vers le plafond de la salle de musique dans un mouvement de parfaite exaspération. Et pourtant, il le voulait. Il en avait vraiment, véritablement envie, rien n’était plus sûr. Parce que, où qu’il aille, il y avait toujours Shû. A croire qu’il le suivait… Il savait qu’il était beau, séduisant, charmant, mais tout de même. Surtout Shû. Il aurait davantage dû avoir peur de lui. Mais là, Shiro lisait –bien malgré lui- sur son visage, les traces d’un étrange mélange d’admiration, et d’il ne savait trop quoi qui était tout à fait intriguant. Spécimen étrange à étudier qu’était Shû. Sans même lui adresser un regard, Shiro finit par dire :

    « C’est incroyable, cette faculté que tu as à toujours te trouver où je suis, au moment où j’ai le moins envie de te voir. Ce qui n’est pas peu dire, tu t’en doutes, parce que, je n’ai jamais envie de te voir… »

    C’était la pure vérité. D’ailleurs, Shiro avait pour habitude de ne pas mentir. Oui, parce que la vérité était à ses yeux, bien trop amusante pour être cachée. Surtout à Shû. Oh, et puis, Shû en avait connu d’autres non ? Le pire, c’était que Shiro ne faisait me^me pas cela pour impressionner ou intimider Shû. C’était naturel. Comme si c’était sa façon de faire la conversation. Là, il lui parlait normalement. Si Shû pouvait se rendre compte qu’il lui parlait normalement, alors peut-être prendrait-il peur, peur du jour où Shiro pourrait se trouver énerver contre lui. Il ne l’avait jamais été, mais comme Shû semblait maître dans l’agacement le plus total et le plus complet de Shiro, il avait des choses à craindre. Mais, plus Shiro regardait Shû, plus il pensait que Shû ne songeait pas du tout à tout cela en ce moment. Shû le regardait. De son espèce de regard innocent, de cette candeur éloquente et tellement écoeurante que Shiro en aurait presque froncé les sourcils, comme s’il se sentait prêt à vomir. Mais son visage restait lisse, calme. Voilà. Shiro était une beauté calme. Malgré son étrange caractère, il était calme. Il projetait tout autour de lui une aura étrangement apaisante, alors qu’il était habituellement odieux, tout à fait odieux. Sa peau blanche… Et puis, il ne pouvait pas s’en rendre compte, car il ne pouvait pas constamment voir son visage, mais il y avait en permanence dans ses yeux une lueur pétillante, impossible à déchiffrer mais tellement, tellement charmante. Et un sourire se plantait toujours au coin de ses lèvres, près à s’étendre un peu plus à tout moment, en un rictus sarcastique, mais alors qu’il restait là, sagement, dans le coin de ses lèvres, il leur donnait un pli léger, léger, qui semblait adoucir considérablement le visage de Shiro. Comme si, lorsqu’il s’abstenait de réagir, son visage devenait doux, comme s’il avait toujours été ainsi, comme s’il était adorable. Chacun de ses gestes mêlaient la grâce et l’élégance dans un ballet sans fin, qu’on voulait sans fin. Continue d’être ainsi, Shiro. Continue d’être un ange. Continue d’être l’Ange… de Shû ?

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Shû Nakamura
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MessageSujet: Re: Here is the song of angel~   Here is the song of angel~ EmptyLun 12 Juil - 21:34

Et voilà. Fini. Fini, c'était fini. Le printemps avait disparu. Evaporé. Il ne restait plus que le dessin. Et Shiro. Shiro qui le haïssait, n'est-ce pas ? Et Shû, toujours dans ses pattes, conscient de cette haine. On eût cru que c'était un plaisir malsain pour Shû, celui d'être près de Shiro, alors que ce dernier le détestait, comme pour se venger de sa torture. Mais Shû était ingénu. Alors Shû ne pouvait décemment pas y penser, ne serait-ce qu'une seconde. Shû était donc là, et ça ne dépendait pas de sa volonté.
Le pianiste s'était agenouillé. En face de lui. Il était proche. Shiro enivrait, il ne savait quoi. Ce n'était pas désagréable. Mais c'était angoissant. De le voir, aussi proche. C'était long. Il le redressa. Shiro, par la main, redressa Shû. L'obligea à se lever. Continua d'être aussi proche. Angoissante proximité. Il était agaçant. Seulement agaçant ? Quoique l'agacement, c'était quelque chose de détestable. Particulièrement détestable. Une poussière dans l'œil. Qu'on n'arrive pas à enlever. On frotte, on frotte… Mais elle est toujours là. Il est agaçant de cette façon, Shû ? Et comment être agaçant autrement ? Il y a sûrement des tonnes d'autres façons de l'être. Peut-être que Shû est agaçant d'une matière. Toujours est-il qu'il l'est pour Shiro. « Pauvre petit Shiro ? » Mais que voulez-vous que je vous dise ? Il n'avait qu'à se débrouiller avec Shû, Shiro, pour qu'il lui paraisse plus sympathique. Toujours à s'énerver de sa présence. Et bien qu'il regarde ailleurs ! Shû, à l'inverse de Shiro, ne dégageait pas d'aura immense. Il est discret, dans sa naïve luminosité. Naïve luminosité discrète éblouie par la grande luminosité pure de Shiro. Et bien, joue Roméo, Shû ! Mais fais attention, Shiro ne prendra sûrement pas le rôle de Juliette.
Sauf que Shû n'aimait pas Shiro –ou pas encore. C'était juste cette luminosité qui l'éblouissait, malgré lui. Et l'Ange jeta son dessin dans la poubelle. Une sucette ? Shiro, quelle blague. Cher yakuza. Et ces meurtres, alors ? Qu'en était-il ?
Il était beau, il était mignon, le Shiro, n'est-ce pas ? Et bien, il pouvait faire très mal, le Shiro. Mais pourquoi l'avoir sauvé, le Shû, Shiro ? Puisque tu le détestes. Tu ne peux pas avoir peur d'Akihira. Pas d'Akihira. Shû, oui. Mais pas toi. O, Akihira ! Il lui avait dit, encore, aujourd'hui. A Shû. Qu'il était faible. Et pas de sa famille. Et sa mère ? Où était donc sa mère ? Jamais. Jamais elle n'avait cherché à le voir. Et de qui Shû était aimé ? De personne, au fond. De personne. Shiro, oui. Mais pas Shû. Jamais, pour Shû. Shû n'était que le gentil et mignon enfant. Mais Shû n'était qu'un souvenir. Shû était éphémère, pour les autres. On venait vers lui quand on en avait besoin. On n'avait pas envie d'être avec lui juste pour être avec lui. On ne pouvait pas apprécier le fait d'être à ses côtés, dans le silence. Juste lui, à ses côtés. Non, on ne pouvait pas l'apprécier. Il y a de ces personnes dont on aime être avec eux. Même sans parler, simplement savoir qu'elles sont là. Mais Shû, ce n'était pas possible. Et Shû devait rester, pour tous, l'image de l'enfant. Celui qui sourit et qui rit, qui boude, même. Fait des caprices, de léger caprices. Mais aussi de celui qui sait écouter et réconforter. Mais jamais l'inverse. Shû était l'Ingénu, à défaut d'être l'Ange. On n'aimait pas Shû. On appréciait, de temps en temps, sa compagnie frivole. Juste quelques temps. Le temps d'oublier le reste, rire et sourire, pour être avec lui, quand même, juste parce qu'il vous faisait oublier le monde, vous concentrait sur l'enfantin du reste. Mais quelques temps. On téléphonait à Shû pour du réconfort. On ne lui téléphonait pas pour aller en ville. Sauf si on avait besoin d'oublier le reste. Certes. C'est comme ça, avec les autres amis, souvent. Mais Shû, c'était une approche différente, aussi ressemblant semble-t-il être.

« Ce n'est pas volontaire… »

Il passait son temps à s'excuser, avec Shiro. Sa voix s'éteignait toujours, avec Shiro. Il culpabilisait toujours, avec Shiro. Avec tout le monde, en fait. Il avait l'impression d'être un poids, pour tous. D'ailleurs, il devait être fait pour ça. Puisqu'il l'avait été, dès la naissance, pour sa mère. Ensuite, ce fut pour son père. Puis pour Akihira. Ensuite pour la mère de son demi-frère. Puis, après, pour ses quelques amis, qui ne l'étaient plus, à force. Pour Shiro, maintenant. Et tous les autres, qui s'en rendraient compte, un jour. Et il l'était pour lui-même, aussi. Sa gaucherie, sa naïveté, son incapacité à s'exprimer correctement… Tout cela lui pesait. Mais c'était impossible de s'en défaire. L'Ingénu.
Et Shiro… Shiro, qu'il semblait fort. Contrairement à lui. Il n'était pas près d'être l'ange des vivants, comme le pianiste. Même si l'ange régnait en Enfer. Il en était loin, très loin. Et en cette journée, Shû se laissait aller, sans même se défendre. Il laissait l'aura de l'Ange l'emporter avec elle. Alors même qu'il savait qu'il ne fallait pas, parce que Shiro n'était pas doux comme il le montrait, et d'ailleurs, il ne l'était pas avec lui, et quelle peine aurait-il pris à faire semblant avec lui alors que Shû « le connaissait » ? Ç'eût été stupide. Tout autant que se laisser aller l'était. Mais Shû se laissait aussi aller aux bras de sa naïveté.

« Shiro… », pause. « Shiro… Tu me détestes parce que je suis trop idiot, trop ingénu. »

C'était une question, en fait. Et en fait, il ne savait même pas ce qu'il disait. D'ailleurs, pour avait-il dit ça ? Lui-même se fichait de le savoir, au fond. Et puis, à quoi bon poser une question ? Il lui répondrait, peut-être, l'Ange ?
Ah ! Pourquoi n'était-il pas allé au théâtre ? Là-bas, au moins, il aurait été bien.

(Diantre. Quel horrible post.)

EDIT DE SHIRO: Ecris ça encore une fois et tu seras vitime d'une privation tellement horrible qu'elle te fera passer l'envie de recommencer de manière atrocement définitive... Hinhinhin
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Shiro Satô
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Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: Here is the song of angel~   Here is the song of angel~ EmptyMer 21 Juil - 20:48

    Shiro se massa patiemment les tempes tout en regardant par la fenêtre le ciel qui s’éclaircissait au point de devenir de plus en plus bleu, vide de tout nuage. La journée promettait d’être belle : ensoleillée et chaude, et pourtant, Shiro était de mauvaise humeur. Il détestait être interrompu – par qui que ce soit – lorsqu’il jouait du piano. Il n’y avait rien qu’il détestait plus que cela. Ou peut-être bien que si. Mais lorsque cela arrivait, il n’y avait alors rien d’autre qu’il détestait plus. Cette journée promettait d’être belle, mais pas pour Shiro. Il aurait voulut répondre à Shû que, oui, il savait que ce n’était pas volontaire, et que c’était cela, le pire, et que c’était pour cela, qu’il était si exaspérant. Mais à quoi bon ? Il ne tenait pas plus que cela à discuter avec lui. Il n’en valait pas la peine, de toute façon. Se perdant dans la contemplation du parc de l’université au dehors, songeant que les roses qui pointaient étaient belles, songeant que le jardin de sa maison, quoique plus petit avait toujours été beaucoup plus beau, songeant, enfin, que ce jardin-là était en cendre, et rien n’était sans doute plus beau qu’ici, ou peut-être au manoir, mais tout sembler plus noir à l’ange, puisque ce manoir-là était infesté de yakuzas en tous genre, et que tout ce qu’ils faisaient ne pouvait dégagé aucune lumière. Il ne songeait alors même pas qu’il échappait à cette règle, car lui irradiait peut-être deux fois plus que tous ces gens, là, au dehors, qui faisaient tant de bien, et c’était même malsain de briller tant quand on avait tant de sang sur les mains… Mais avec la lumière, l’étonnante lumière, si belle et si aveuglante, si fascinante, enfin, on oubliait le sang sur ses mains, ou même, la lumière l’effaçait-elle. Contemplant le jardin à la fois fleurit par l’été, défleurit par la fin du printemps, il songea à tout ce qu’il devait faire ce jour-là. Manger un peu, dormir un peu. Tant pis, à la fin de la journée. Aller en cours, presque pour la forme. Rendre sa dissertation d’histoire et s’enfuir rapidement en prétextant un malaise pour pouvoir aller à une réunion imposée et qu’il ne devait rater sous aucun prétexte, sinon, il allait s’en prendre plein au visage, et il risquait de s’énerver pour la deuxième fois de la semaine. Et il prédisait que les nerfs des autres lâcheraient avant les siens. Ce dont il se fichait royalement, d’ailleurs. Il passa lentement une main dans ses cheveux si bien coiffés, mais décoiffés, il paraissait encore plus séduisant, ce qui n’était tout de même pas peu dire. Sans réfléchir, il était retourné s’asseoir devant le piano et jouait une mélodie à laquelle il n’avait jamais songé, une douce mélodie qu’il jouait distraitement comme s’il était en train de dormir et que seule la création le tenait à demi éveillé, à moitié ici, à moitié dans les bras de Morphée. Et Morphée, lui, le tirait inexorable »ment dans ses bras, car Morphée aussi voulait Shiro, Morphée aussi trouvait Shiro si beau, si grand, si ange, et lui, lui seul, Morphée, avait le droit de profité de lui, de le regarder dormir, de lui procurer le sommeil et de l’observer toute la nuit et de tout son soûl pendant des heures et des heures, alors qu’il était dans ses bras, et doucement, doucement, au premières lueurs du jours, il le laissait s’en aller, à regret, avec tant de regret, mais il le rendait toujours avec l’espoir de le revoir le soir suivant, et c’était comme s’il attendait son amant, un amant qui ne lui parlait pas, qui ne lui répondait jamais, mais qui était d’une beauté désespérante et qu’il pouvait toucher, faute de pouvoir lui parler ou de le voir vivre, Morphée se trouvait condamné, chaque nuit, inexorablement, il devait se contenter du visage inanimée et froid, mais aussi calme et paisible de Shiro, il était condamné à voir celui qu’il aimait dormir, dormir et ne pas l’aimer, et chaque jour le rendre aux premières lueurs du jour, avant de voir la couleur de ses yeux, oh, ses yeux, la seule couleur de ses yeux l’aurait ravi pour des siècles entiers ! mais non, non, jamais, il devait le rendre, le serrer une dernière fois, et le rendre. A cet instant, Morphée peinait. Car Shiro jouait du piano, et lui, qui ne l’avait pas vu la nuit dernière, il tentait de l’arracher au jour, de manière désespérée, et tant pis si la nuit n’était pas là, il le voulait là, une fois, les yeux à demi clos… Mais Shiro ne voulait pas, et ne se doutant même pas de l’amour de Morphée, jouait, appuyant distraitement sur les touches d’ivoire, comme s’il n’y prêtait pas attention, et ses yeux, que Morphée aurait voulut, pour une fois, fermés juste une seconde, était grand ouvert et vide, et ils fixaient le plafond. Shiro joua soudain une note grave qui marquait la fin du morceau. Morphée sursauta et lâcha prise, ainsi pris fin son moment de grâce avant la nuit.
    Shiro se redressa, resta un instant à fixer le mur en face de lui, puis il se leva et fit de nouveau face à Shû qui avait gardé le silence très longtemps. Il s’imprégna soudain de ce qu’il venait de dire et le regarda avec un mélange de franche incrédulité et d’une ironie certaine, le tout avant de laisser tomber un léger rire à la fois sarcastique et méprisant qui avait quelque chose d’atrocement désagréable et qui ne cadrait pas du tout avec son superbe visage d’ange trop pur. Il avait vite cessé de rire et regardait Shû avait un léger sourire aux lèvres, ce genre de sourire dont on ne savait pas vraiment ce qu’il voulait dire mais qui était à la fois méchant et irrésistible. Shiro finit par reprendre la parole sur un ton amusé :

    « Je ne nierai ni ton crétinisme congénital, ni ta candeur qui frôle l’imbécillité, cela dit, tu fais erreur. »

    Là, il fit une pause et observa Shû quelque secondes avant de reprendre la parole. Son ton s’était fait froid, comme s’il avait brusquement changé d’humeur. La façon dont il regardait Shû aurait fait frémir n’importe qui, mais il ne doutait que Akihira, son stupide demi-frère, lui jetait du regard du même genre, il savait très bien que Shû les avait toujours tous supportés en silence, alors sans doute ce regard-là ne fit-il que peu d’effet. Quoique. Le jeune homme qui le regardait avec tant d’insistance n’était pas son demi-frère. Et il était beau garçon. Il irradiait d’une étrange lueur. Et ses yeux couleur caramel avaient quelque chose de littéralement magnétique. Mais peut-être n’était-ce pas cela que Shû regardait. Peut-être avait-il peur ? Peut-être était-il complètement dégoûté par Shiro ? Ou peut-être bien autre chose encore ? Il eût été aisé pour Shiro d’interpréter les pensées du jeune homme s’il l’avait voulut, mais il avait hermétiquement fermé son esprit, car les choses aussi insignifiantes que Shû ne méritaient pas d’attention, et il en avait déjà trop. Il ne s’était en fait passé que quelques secondes avant qu’il reprenne de sa voix calme et froide, comme une douche d’eau glacée un matin d’hiver, comme une gifle un jour de pur bonheur.

    « Je ne te déteste pas. Tu m’indiffères au plus haut point. »

    C’était pire que tout, mais c’était la pure vérité. Mieux valait le mépris que l’indifférence, tout le monde ‘lavait toujours dit. Hors, Shû n’était pas détesté. Oh bien sûr, son frère le détestait, sinon il n’aurait pas passé tant de temps à se soucier de ce qu’il faisait, ou à le frapper, en bref, à lui accorder autant d’attention. Shû, pour Shiro n’était rien. Absolument rien. Il ne représentait rien de plus que les autres. C’était dire. Les autres. Il faisait parti de la masse, d’un groupe. De ce groupe d’individu que Shiro ne considérait pas. Shiro considérait peu ses ennemis. Mais là, c’était pire. Ces gens-là, il n’avait aucune considération pour eux. Shiro n’avait pas particulièrement voulut être froid avec Shû. Il avait juste dit la vérité, une vérité abrupt et blessante, certes, mais non moins réelle. Shû devait le savoir. Il n’était rien d’autre qu’un objet, un objet invisible et absolument sans valeur. Il ne servait à rien, parfois même, il était agaçant. Cela s’arrêtait là. Ce n’était pas quelqu’un de bien. Shiro, contre toute attente, n’était pas quelqu’un de bien. Il était beau, gentil, doux, adorables avec les autres. Mais ce n’était pas quelqu’un de bien. Tout ce qu’il savait faire, c’était se “damner avec application”.

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Shû Nakamura
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MessageSujet: Re: Here is the song of angel~   Here is the song of angel~ EmptyMer 28 Juil - 13:16

Il ne savait pas s'il avait jamais été content d'aller à Rainbow University. Sûrement, d'une part, pour le théâtre. Mais d'une autre, son frère était là et contrairement ce qu'il croyait, il n'en était pas plus libéré dans cette université. Le pire était que le bourreau auquel il pensait échapper en intégrant l'université était là lui aussi, et qu'ils devaient côtoyer la même chambre. Shiro ne le supportait pas, mais Shû non plus. C'était aussi atroce que ces nuits passées dehors, devant le grand portail, pour s'échapper. Elles étaient libérations mais souffrance. Et Shiro, c'était la même chose. Mais en pire. Parce que Shiro était atrocement bruyant, pour lui. Sa voix résonnait, ses mots résonnaient, et ils ne cessaient pas, jamais. Lorsqu'il disait une phrase, elle rebondissait sans arrêt, tournoyait dans sa tête, et Shû ne pouvait que l'entendre. Ses nuits, elles étaient calmes. Pas lui. La souffrance était Shiro, lui-même et ce qu'il disait. Mais la libération était aussi dans ses paroles. Il n'y avait que lui qui le traitait réellement. L'Ange avait beau être indifférent face à l'ingénu, il n'y avait que cet Ange qui le traitait pour lui, et non ce qu'il semblait. Souffrance et libération. Shû admirait Shiro d'être ce qu'il ne serait jamais. Shiro existait. Shû, non. Shiro avait beau jouer le rôle du gentil, il existait. Shû était effacé. Tout le temps. Et, au fond, tout le monde se fichait de lui. De Shiro, jamais. D'ailleurs, tous se fichaient toujours du comédien. Il n'y avait jamais eu personne pour lui. C'était une blessure profonde, qui resterait là. Quelle que ce soit l'histoire de Shiro, le jeune homme avait existé pour quelqu'un, dans son enfance, Shû en était persuadé. Il ne serait pas comme ça sinon. Il ne pouvait pas l'être. Parce qu'à exister tel qu'il était, il ne pouvait qu'avoir existé et eu de l'importance pour quelqu'un auparavant. Mais personne n'avait jamais accordé d'importance à Shû. Sa mère la première. Elle aurait voulu, elle se serait battue. Elle se serait battue pour le garder. Elle aurait pu aller voir son père et lui demander de l'argent. Mais à la place, elle était allée le voir pour le lui donner. Sa mère ne devait pas cultiver la bonté. En le donnant à son géniteur, elle avait fait éclater à sa mère d'adoption une infidélité, qui nuisait à la famille. Toute cette haine, cette indifférence, c'était de la faute de sa mère. Si elle avait voulu bien faire, elle ne l'aurait pas donné, comme ça, dans une famille heureuse. Elle l'avait détruite et de ce fait, ils avaient tous jeté leur dévolu sur Shû. Qui y était parfaitement habitué. Désormais, lorsqu'une faute lui était mise sur le dos mais que ce n'était pas le bon responsable, Shû ne bronchait pas. On lui rejetait tout sur le dos. C'était comme ça. Il ne haïssait pas sa mère. Il ne comprenait pas son geste. Et jamais Shû ne pourrait régler ses problèmes, parce que pour ça il lui faudrait monter jusqu'à la source, et la source était inaccessible. Son père et sa compagne ne l'aimaient pas, ne l'avaient jamais aimé. Son père le haïssait d'avoir détruit la confiance de sa femme, qui restait avec lui pour Akihira uniquement, et ladite compagne le traitait avec autant d'indifférence que Shiro le faisait. Akihira le détestait. Voilà. Deux par deux. Les amis de Shû n'en étaient pas, pas plus qu'il n'avait d'ennemis. Il était seul, et le bateau du port s'éloignait. Mais la roue en lui ne tournait jamais. C'était une illusion que de le croire.
Le candide avait fermé les yeux. Il ne voulait pas voir Shiro. De toute façon, sa seule présence était insupportable, dans le sens où le jeune garçon avait toujours peur de lui. Même si cette peur s'atténuait. Même si Shû commençait à admirer l'Ange pour ses paroles, son être. Il y avait quelqu'un en lui qui souriait face au musicien. Qui le regardait lointainement, au-delà de tout ce qu'il y avait eu, et qui, d'une certaine façon, l'appréciait. Mais ce quelqu'un était profondément enfoui et l'enfant qui avait peur surplombait tout. Shû avait gardé l'enfant qu'il était. Certains disent que ce n'est pas bien. Mais il le faut. Il faut garder l'enfant qu'on a été en soi. Il faut le laisser voir. Le laisser vivre en nous. Se mêler. Shû ne le préservait pas correctement pour le moment, certes, mais c'était que le jeune ange était si maladroit qu'il ne savait pas comment faire pour évoluer dans la vie. Il ne savait pas vivre, tout simplement. Il était plein d'énergie, plein de vie, mais il ignorait comment l'utiliser et faisait tout de travers. Il n'a eu aucun modèle pour, alors il a toujours tout fait à sa manière, sa manière d'enfant, et c'est comme un premier coloriage : des cercles et des traits multicolores qui ne représentent rien. Un enfant se construit jusqu'à ses sept ans. Shû n'avait jamais pu le faire correctement. Tout éait en perpétuel changement. Alors il s'était construit sur des cercles et des traits de coloriage et toute cette construction tanguait abominablement, menaçant à chaque seconde de s'effondrer. Fût-il possible qu'elle s'effondre, car peut-être n'y avait-il aucun support en dessous et peut-être était-elle en éternel effondrement. Shû n'était qu'un enfant, quoique tout le monde en dise, et il fallait lui montrer comment organiser les choses, sauf que personne ne voulait le faire, parce que sa maladresse était bien trop amusante pour qu'on veuille la corriger. Alors il vieillissait avec ces fondations mal faites, tordues, sans cohérence. Et il continuait, sans savoir qu'un jour, tout s'écroulerait, et alors, personne ne sait ce qu'il en sortira, parce qu'il est impossible de dire l'avenir de quelque chose qu'on ignore même présent. Et si jamais il est impossible que tout s'écroule parce que l'effondrement est éternel, alors il en résultera sûrement de la folie, et sa mère n'aura qu'à s'en vouloir éternellement. Tout est de saute. Tout le monde remet la faute sur Shû. Lui remet cette dernière sur elle. D'ailleurs, quand il pense à elle, il ne pense jamais « maman », ni même « mère ». Elle est elle, point. L'inconnue.
L'ingénu ouvrit les yeux, juste à temps pour s'habituer à la clarté, juste à temps pour se souvenir qu'il était là, juste à temps pour reprendre ses esprits, quelques secondes avant qu'il ne le regarde de nouveau. Puis il rit, et ce fut désagréable. Il parlait avec froideur à présent, et l'ingénu n'était pas perturbé par ces changements de ton, il naviguait sur un radeau difforme, il était habitué à ce que le mouvement continue. Le regard de Shiro était d'autant plus horrible qu'il lui rappelait celui d'Akihira. Mais il ne cillait pas. Parce que ce regard-ci, Aki-kun le lui servait depuis qu'ils s'étaient vus pour la première fois. Sauf que Shiro n'était pas l'ignoble, et que Shiro était shiro, oui. Blanc de cette fausse pureté qu'avait la neige. Avec ce caramel. Cet horrible caramel. Caramel horrible puisqu'il disait la gentillesse alors qu'il chuchotait la tromperie. Mais il ne cillait pas. Malgré tout. Il le connaissait trop, ce regard, pour ciller. Même s'il lui faisait mal, toujours. Terriblement mal. Tant qu'on voulait détourner les yeux. Mais il continuait à fixer la blancheur de l'Ange.
Les paroles de Shiro étaient d'autant plus frappantes que sa voix était cinglante. Mais Shû les acceptait. Elles étaient vraies. D'autant plus vraies qu'elles résultaient du rien.

« Akihira est quand même plus idiot que moi. »

C'était absolument stupide comme phrase. Tout ce qu'il disait avec Shiro était stupide. Mais c'en était d'autant plus authentique. Pas vrai. Plus authentique. En fin de compte, lorsque Shû parlait à Shiro, il parlait réellement, tout en ne disant rien. Lui seul ressentait totalement le poids de ce qu'il venait de dire, quand l'interlocuteur trouvait d'une naïveté et d'une stupidité aberrantes sa ou ses phrases.

« Quand même… Quand même, Shiro, tu n'as pas pu me sauver pour moi. Tu as sûrement un motif, pour m'avoir sauvé. »

Cela le turlupinait. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi, tout à coup, cette nuit-là, le bourreau s'était transformé en ange salvateur. Il doutait d'obtenir une réponse honnête. En fait, une réponse tout court. Honnête, peut-être, après tout. Mais une réponse, il doutait.
Personne ne lui répondait jamais, d'ailleurs. Ils trouvaient tous amusants de le voir chercher tout seul. Et ne jamais trouver. Shû n'était rien, absolument rien, et le monde pouvait parfaitement tourner sans lui. Les gens passaient leur temps à se moquer de lui, quand ils ne venaient pas le voir pour avoir de la compagnie. Il était soit le bouffon du roi, soit le courtisan qu'on venait voir en dernier recours. Oh, ce n'est pas qu'il en était tant attristé. C'était juste que l'eau commençait à monter, dans le vase. Mais Shû ne s'en faisait pas. Il n'y avait jamais eu personne. Alors, s'ils partaient tous, ce n'était pas grave. Il irait au théâtre, et tout irait bien.

« Merci, Shiro. »

Quel besoin de le remercier, me direz-vous. Allez savoir. C'est Shû. Tout d'un coup, il va vous dire qu'il vous aime, parce que tout d'un coup, il ressent le besoin de vous le dire, ou bien c'est parce que vous avez dit quelque chose, qu'il s'est rendu compte à quel point il tenait à vous, vous étiez important, et hop, il vous le dira, même s'il vous l'a déjà dit. Là, c'est un peu pareil, sauf que Shiro n'a rien dit de gentil, que Shiro n'est pas gentil, mais que Shû a quand même ressenti le besoin de le remercier, et ça n'a rien à voir avec le fait que l'Ange l'ait sauvé. C'est autre. Ce n'est pas bien compliqué à comprendre, il suffit de réfléchir, et hop, ce remerciement prendra son sens. Mais après, n'allez pas vous embêter, et laissez-le remercier le rosé s'il lui plaît.
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En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: Here is the song of angel~   Here is the song of angel~ EmptyVen 30 Juil - 18:37

    Shiro regardait Shû. Et il savait en cet instant, en cet instant précis, que Shû ne savait rien, qu’il ne comprenait rien, qu’il ne pourrait jamais rien comprendre. Mais Shiro avait conscience, lui, contrairement à tous les autres, il savait. Ce qui était étrange, parce qu’il n’était pas proche de Shû, il ne l’appréciait pas, il n’avait pas besoin de lui, il ne lui était d’aucune utilité. Il ne l’aimait pas. Mais lui, contrairement à tous les autres, il savait. Il savait que si Shû ne comprenait pas, si un nombre incalculable de choses lui échappait, eh bien, ce n’était pas sa faute. Il n’était pas responsable. Ces choses-là pouvaient paraître évidente à des tas de gens. Mais pas pour Shû. Et Shiro, même s’il n’aimait pas spécialement Shû, savait parfaitement, qu’il n’était en aucun cas responsable. Toutes ces choses évidentes, ces choses que n’importe qui aurait fait autrement, ces choses qui faisaient que les gens le regardait de travers, parce que ça semblait si absurde que soudain, il fasse cela, ou juste qu’il le fasse comme ça et pas d’une autre manière, plus pratique, plus simple. Il faisait tout à sa manière enfantine, il n’avait pas appris, il n’avait rien appris, mais ce n’était pas sa faute. Oh, bien sûr, Shiro n’était pas omniscient, tout ange qu’il était. Il ne pouvait pas lire dans les pensées de Shû, mais il lisait dans ses expressions et dans ses gestes. Il ne savait pas pourquoi il était si ignorant, si bêtement ignorant de tout, mais il savait pertinemment que ce n’était pas sa faute, qu’on ne pouvait pas le lui reprocher, qu’on ne pouvait pas le blâmer pour cela. Alors en quelque sorte, dans sa grandeur à lui, lui, Shiro, lui, l’ange, il pardonnait. C’était étrange, que ce soit lui qui pardonne. Parce qu’on parlait bien de Shû, alors pardonner était absurde. Mais il pardonnait son erreur et sa stupidité. Peut-être que dit comme cela, c’était méchant, mais en fait, cela n’avait pas à l’être. Parce que simplement, stupidement, ce n’était pas la faute de Shû. La façon dont Shiro lui trouvait des excuses n’était certainement pas la plus saine de toutes les façons. Il lui trouvait des excuses plus par pitié. Voilà. Tout cela, ce n’était pas sa faute, et il avait pitié. Ce n’était sans doute pas sain, d’avoir pitié. C’était même davantage tout le contraire, mais tant pis. Il ne commandait pas sa façon de voir les choses. Il n’avait pas demandé à les voir comme ça, et pourtant, c’était ainsi.
    Shiro avait finit par tourner son doux visage vers Shû et il le regardait. Ses paroles avaient atteint Shiro comme avec un temps de retard. Les paroles de Shû avait mis un moment à traverser la brume épaisses des pensées de Shiro, pensées qui lui avait envahit le crâne. Il le fixa un moment, son regard caramel adorablement pétillant dans la lueur bien clair du jour qui traversait la fenêtre. Et puis, sans doute que Shû s’attendait à tout sauf à cela, mais Shiro éclata de rire. Un joli rire amusé, et contre toute attente, un rire parfaitement sincère de sa part. Il fixait Shû en riant, et à demi secoué par ses éclats de rire, il finit par dire :

    « Oh, c’est vrai qu’Akihira bat des records, n’est-ce pas ? En fait, ce doit être horrible de vivre avec quelqu’un comme lui… »

    Il était étrange de voir Shiro sincèrement amusé par une chose pareille. En fait, il était juste étrange de voir sincèrement amusé par quoi que ce soit. Shiro se posta devant la fenêtre un moment, songeur, puis s’appuya avec négligence contre un mur tout en fixant Shû de son regard encore pétillant de cette si bonne partie de rire. Shû se trompait, encore. Il pensait que Shiro n’allait pas lui dire la vérité. Mais il se trompait. Shiro avait pour principe de ne pas mentir, car cela ne lui était pas utile. Enfin, quand il ne devait pas jouer son rôle, il ne mentait pas. Quelle utilité ? Pourquoi ne pas tout avouer ? A quoi servait-il de cacher quelque chose ? Il n’en éprouvait pas le besoin. Il y avait même en lui un malsain plaisir à dire la vérité, ces vérités désagréables et qui blessaient les autres. Mais au fond, c’était une intention louable. On ne pouvait pas se cacher des siècles derrière le mensonge. Autant dire la vérité tout de suite, cela faisait moins de mal. Oh bien sûr, Shiro ne pensait pas comme cela, car il aurait alors été quelqu’un avec un très grand sens moral, et s’il y avait bien une personne sans sens moral, c’était lui. Quoique. Il en avait un peu tout de même. Plus que d’autres. Plus que Shigeki. Plus qu’Akihira. Il regardait Shû, appuyé contre le mur.

    « J’ai très certainement une raison, Shû. Mais te serait-il vraiment utile de la connaître ? Je pense que non. »

    Il eut un sourire. Un sourire qui, au fond, était presque gentil. Il réfléchissait, et il comprenait. Il comprenait comment les autres voyaient Shû. Ce n’était rien d’autre qu’un stupide jouet pour eux, entre leurs mains. Seulement, ils ne comprenaient pas, que dans toute sa stupidité, il y avait sans doute des choses que Shû comprenait. Même s’il en avait l’air, il n’était pas totalement, il n’était pas complètement enfant. Mais quoiqu’il puisse penser… Courtisan… Non, jamais. Il n’aurait jamais pu être courtisan. Oh bien sûr, il était mignon, et manipulable, comme les princes les aimaient, mais il n’aurait pas su se défendre. C’était odieux, la vie de courtisans. Parce qu’il y avait les autres courtisans. Ceux qui voulaient prendre la place du courtisan favori. Et cela… Enfin, il n’était pas facile de résister. Il fallait savoir être méchant et avoir de l’imagination, s’adonner avec plaisir à la corruption et avoir l’art des intrigues. Le métier de courtisan se résumait à cela. Un intriguant. Et Shû n’en était pas, bien entendu. Et il n’en serait jamais.
    Shiro ne savait pas pourquoi Shû le remerciait si subitement, mais il comprenait bien que ce n’était pas pour la raison évidente, pas pour le fait de l’avoir sauvé. C’eût été trop simple, et d’ailleurs, il l’avait déjà fait, plusieurs fois, il n’y avait sans doute pas de quoi recommencer. Quoique. Avec Shiro, on avait toujours envie de faire du zèle. Lui dire longtemps merci, lui dire longtemps qu’il était beau, lui dire longtemps qu’on l’admirait, lui dire longtemps qu’on l’aimait… Un pouvoir bien étrange, pour un bien drôle ange… Mais Shû, toi, Shû, que te donne envie de dire ce beau visage. Tu le hais, sans doute, et tu as tes raisons, comme tous les autres. Ils ont tous leurs raisons. Mais pour toi, peut-être est-ce pire ? Affronter ce si beau visage tous les jours, avoir envie de lui hurler un demi millions de choses odieuses, et ne pas pouvoir, ne rien pouvoir faire… A quel point est-ce insupportable ? Jusqu’où y survivras-tu ? Mais ce doit être affreux, affreux, vraiment affreux, n’est-ce pas ? D’avoir été torturé physiquement par un tel jeune homme. Ce doit être troublant, car on ne saurait haïr complètement cet ange, n’est-ce pas ? Ne pourrait-il pas être laid ? Et puis, pourquoi sauve-t-il ? Quitte à être méchant, pourquoi ne l’être pas constamment ? Pourquoi semer le trouble dans les esprits innocents, pourquoi les secourir, si c’est pour les rejeter ensuite. Pourquoi ? N’y a-t-il rien de plus vil ? Et pourquoi le faire avec des bonnes raisons ? Ou simplement, pourquoi le faire ? Quelles sont les raisons ? Sont-elles honnêtes ? Faute d’être honnêtes, sont-elles justifiables ? Shiro se tira de ses pensées. Les mots de Shû le heurtèrent de plein fouet, et ses yeux caramel s’agrandirent sous le choc. Il n’avait pas tant prit conscience de l’ampleur de la chose, du sens des mots… mais là, soudain, il comprenait. Son regard refléta soudainement un étrange mélange à la fois d’une piteuse tendresse et d’une profonde pitié. Il s’avança vers Shû, lentement et posa une main sur sa joue, avant de murmurer :

    « Ne me remercie pas, pauvre ange… »

    Et Shiro laissa retomber sa main, puis, son sac jeté sur une épaule, il se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit en grand, quittant la pièce à grands pas. C’était une grande et belle journée, il avait beaucoup de choses à faire. Peut-être était-ce cruel de laisser ici Shû, qui ne devait pas comprendre, encore, qui ne devait rien comprendre. Mais Shiro lui comprenait. Il comprenait, et savait que Shû ne devait pas savoir. Il avait ce genre de cœur trop fragile pour supporter de telles annonces. On ne pouvait pas dire que c’était de la gentillesse. Mais juste de la pitié. Il ne voulait pas s’expliquer. Sinon, Shû lui poserait des questions, tout un tas de question, et il ne voulait pas répondre. Ce n’était pas grave. Il y avait beaucoup de choses que Shû n’était pas à même de comprendre. Un peu plus ou un peu moins…

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