Forum RPG université - Rainbow University
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Forum RPG se déroulant dans une université à Tôkyô. Elle accueille des élèves doués de talent particulier pour la musique, le sport, la cuisine etc. Cependant, des meurtres ont lieu...
 
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 Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]

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Shiro Satô
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Shiro Satô


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Classe : Première année. Littérature et musique.
Chambre : Chambre 1
Activités/Passions : Yakuza à plein temps, c'est une activité? Voire une passion? Parce que je passe ma vie à faire ça... Même en cours, je repère des trucs...
En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyDim 1 Aoû - 15:52

    C’était stupide, voire même très stupide, mais Shiro avait envie d’un bain. Et tout cela parce qu’il avait passé une journée abominable. Il y a des journées qui commencent mal, et qu’on s’efforce d’améliorer. Et il y a des journées qui commencent mal et qui vont de mal en pis. Celle de Shiro avait été horrible, du début à la fin. Tout d’abord, il avait été réveillé par un oreiller qui lui tombait sur la tête. Il avait dû se battre avec Shigeki pendant une demi-heure dans une chambre plongée dans la pénombre, le tout à six heures et demi du matin. Puis, alors que, pour une fois, il s’était recouché pour dormir ne serait-ce qu’une demi-heure de plus, eh bien… Cela n’avait pas été possible. Parce que les deux colocataires d’à côté se disputaient, et que, vraisemblablement, ils aimaient beaucoup casser des choses. Sur ce, un professeur attirer par le bruit était venu, et les avaient sermonné pendant une heure en faisant encore plus de bruit, pour leur dire qu’il faisait trop de bruit et que certains élèves dormaient… Dans le genre silencieux, il n’avait pas été très efficace. Ensuite, tous les garçons de l’étage étaient venus lyncher et les deux élèves, et le prof, et tout le monde était reparti se coucher. Sauf Shiro, parce que franchement, là, il n’était pas possible de dormir, il était parfaitement réveillé. Il avait donc dû se lever. Il était rare, vraiment très rare que Shiro ne soit pas toujours parfait. Mais là, ils avaient des cernes. Pas d’immenses cernes, mais des cernes tout de même. Cernes qu’il n’eut, ceci dit, aucun mal à camoufler et à faire disparaître très rapidement. Il se coiffa savamment, comme toujours, et s’apprêtait à se vêtir de toutes les couleurs comme d’habitude lorsque Sigeki eut la très bonne idée de faire brusquement irruption dans la chambre en clamant haut et fort que c’était le petit déjeuner du gang, comme tous les mois, qu’il ne pouvait pas se permettre de rater cela, et il en fit un discours qui dura un bon quart d’heure, et se décida à sortir de la chambre quand Shiro, exaspéré, brandi magistralement un katana qu’il lui colla sous le nez.
    Ce fut une heure plus tard que Shiro descendit, vêtu de son costume préféré – mais oui, celui avec la chemise blanche rayé verticalement de noir, la cravate noir, la veste et le pantalons noirs faits dans un tissu particulier – et après avoir ranger un peu la chambre – puisque se battre avec Shigeki implique de reverser passablement un grand nombre de chose, raison pour laquelle il avait abandonner l’idée d’avoir son piano à queue dans sa chambre, par exemple. Une fois sorti de l’université, il se dirigea vers le métro. D’habitude, Shiro peut prendre le premier métro qui arrive. Mais n’oublions pas qu’il doit passer une journée abominable, donc, évidemment, ce jour-là, les deux métros qui arrivèrent étaient si remplis qu’il dû en attendre un troisième, comble de l’horreur pour le pauvre jeune homme car cela ne lui arrivait jamais, d’abord, puis parce qu’il détestait prendre le métro et que c’était terrible pour lui. Et en plus, il faisait une chaleur épouvantable. Terrible, donc, pour le pauvre Shiro qui n’avait pas l’habitude de ce genre d’horrible situations. Il sortit du métro une bonne demi-heure plus tard et marcha rapidement vers le café auquel il devait se rendre, desserrant sa cravate. Il arriva à bout de souffle au café avec une heure de retard, pour trouver un serveur qui s’excusait en disant que quelqu’un était malade, que la réservation était annulée, somme toute, pour lui dire qu’il avait littéralement couru pour rien. D’ailleurs, il était quasiment persuadé que personne n’était malade, mais que son retard avait agacé terriblement Shigeki et qu’il s’était fait un plaisir de trouver un prétexte pour s’enfuir, faisant croire n’importe quoi aux autres. Ils allaient l’entendre. Tous, d’ailleurs. Et il aurait mieux valut pour eux que ce ne soit pas aujourd’hui, parce que là, il risquait de s’en sortir avec quelques blessures. Peut-être même une grave pour Shigeki. Plus par plaisir que parce qu’il était véritablement très en colère, en fait.
    Shiro s’était ensuite creusé la tête pour savoir ce qu’il avait à faire aujourd’hui et s’était subitement souvenu qu’il avait cours. Très peu, pour tout dire. Il dû courir pour pouvoir prendre le métro et il mit environ une demi-heure pour faire un trajet qui durait moitié moins d’habitude, car le métro était mystérieusement entouré d’une foule dense, tout à fait insupportable. Malgré tous ses efforts, il était arrivé en retard en cours de dix minutes, ce qui lui avait valut une très longue réprimande, puisqu’il avait été également en retard la veille. Seulement, le professeur, songeant l’arranger, l’avait réprimandé avec soin à la fin du cours. Or, il devait se rendre à la villa pour l’habituelle réunion mensuelle et il fut, une fois de plus, en retard. Agacé, il coupa court en s’excusant platement face à son professeur et sorti en trombe de la salle de classe, bousculant les élèves. Il s’était défait de sa veste, persuadé qu’il allait encore devoir courir. Par chance, il pu trouver un taxi qui se faufila entre les voiture, évitant les embouteillages. Soulagés de n’avoir que cinq minutes de retard, ce qui était tout à fait convenable étant donné la circulation à cette heure, il se faufila parmi la foule qui était aux abord de la villa. Il avait resserré sa cravate pour avoir l’air plus convenable. Mais n’oublions pas que la journée de Shiro était juste faite pour être abominable. Par conséquent, il ne pouvait pas arriver sans dommage jusqu’au lieu de sa réunion. Non, il fallut qu’un jeune homme le heurte, il fallut qu’il reverse un demi litre de café brûlant sur sa belle et propre chemise rayée. Shiro pesta, retira sa chemise, la secoua et la remis. Elle était humide, mais au moins, elle n’était plus brûlante. Soupirant, il passa par-dessus sa veste qui recouvrait intégralement la tâche – il faut bien qu’il ait de la chance dans sa malchance !
    Lorsqu’il entra, il fut accueillit par Nakagawa-San qui ne manqua pas de lui faire remarquer son léger retard, mais plutôt avec un air amusé, car il pressentait bien que Shiro était de mauvaise humeur. Cependant, curieux et sans doute un peu fou, il lui demanda comment il allait. Voici la réponse que Shiro lui fit : « Votre imbécile de fils avait décidé de me faire une surprise et de venir m’assommer à six heures du matin en guise de réveil. Quand j’ai voulut me rendormir après avoir démolit avec lui la moitié de ma chambre sous les yeux endormis et fort ébahis de mon colocataire, nos voisins ont eut la bonne idée de se disputer, et j’ai eu le droit à une séance de hurlement d’une bonne heure. Quand j’ai voulu prendre le métro, j’ai dû attendre pour je ne sait quelle raison, et quand je suis arrivé au lieu de rendez-vous pour l’habituel et fort ennuyeux petit déjeuner, votre imbécile de fils avait trouvé une excuse pour déserté, embarquant tout le monde avec lui. Sur ce, je suis arrivé en retard en cours, j’ai dû courir pour venir ici, je n’ai pas pu me changer et un imbécile à renverser son café sur ma chemise préféré. A part cela, je me porte comme un charme. » Vu l’humeur massacrante de Shiro, on trouva bon de donner du repos à chacun, et tout le monde s’en fut. Shiro n’avait pas finit son abominable journée, et ce fut sans doute pour cela qu’il resta une bonne heure évanouit au beau milieu du salon, personne n’ayant la présence d’esprit de se dire que, non, il ne s’était pas bêtement endormi sur le tapis, et que, oui, il aurait été bon de le réveillé, ou même de s’inquiéter un peu. Il eut au moins le droit à un bon repas après cela, et on le raccompagna en voiture jusqu’à l’université. Et là, il avait eu envie d’un bain. Vraiment envie. Parce que là, il n’en pouvait plus. Il aurait sans doute put forcer la loge du gardien pour avoir la clé de la salle de bain du directeur, puisque le directeur la donnait parfois à certains élèves. Mais Shiro était yakuza, et il n’avait besoin de l’autorisation de personne pour obtenir ce dont il avait envie. C’est donc avec un naturel déconcertant qu’il se rendit au premier étage, là où se trouvait la salle de bain du directeur, avec tout de dont il avait besoin. Il resta un moment devant la porte, dans un couloir désert à chercher quelque chose dans son sac. Comme s’il cherchait une clé. Finalement, il trouva ce qu’il voulait. C’était un petit couteau. On croit toujours que c’est plus facile avec une petite barrette pour les cheveux, mais Shiro, lui, pouvait ouvrir n’importe quelle porte avec ce petit poignard. Charmant, non ?
    Une fois arrivé dans la pièce, il referma la porte à clé par le même moyen. Il savait vers quelle heure le directeur passait par ici d’habitude et il savait donc qu’il n’y avait aucun risque qu’il soit dérangé ici par le directeur. Par un élève, peut-être. Mais cela n’avait pas vraiment d’importance. Il se fit couler un bain dans un… bassin. C’était plus petit qu’une piscine, mais franchement plus grand qu’une baignoire. Il avait mit dans l’eau une large dose de sels de bain parfumés à la rose et le bain était largement recouvert de mousse. Shiro poussa un long soupir et se laissa glisser dans l’eau chaude. Quelle journée abominable. Mais ce qu’il ne savait pas, c’est qu’elle n’était pas encore finie…

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Shû Nakamura
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Shû Nakamura


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Classe : Première année, littérature, option théâtre.
Chambre : Chambre une. (Pourquoi faut-il qu'il soit dans la même chambre que ce Diable de Shiro ?!)
Activités/Passions : Shû aime lire et écrire, le théâtre, la musique. Le sucettes. Les gâteaux. Les animaux. Les fleurs. La nature. Les peluches. Les gens. Les câlins.
Sexualité : Insexuel ! *BAF*

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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyDim 1 Aoû - 18:51

C'était une belle journée, n'est-ce pas ? Une belle journée. Il en était persuadé. Ou essayait de s'en persuader. Il aurait voulu ne pas pouvoir se lever, ce matin. Mais non. Il s'était réveillé. Il n'était pas malade. Et ne pas assister aux cours alors qu'il le pouvait n'était pas dans les principes du jeune garçon. Il y était donc allé. A contre-cœur.
Parce que Shû semblait manquer à Akihira ces temps-ci. Et que ce demi-frère venait de plus en plus le voir. Pas parler, vous vous doutez bien. Si ce n'est l'insulter ou se moquer de lui. Non, il passait son temps à le martyriser. Et il lui avait dit. Il lui avait dit, hier, qu'il serait plus violent, aujourd'hui, si jamais, hier, il ne gagnait pas. Il avait perdu, évidemment, Akihira savait qu'il perdrait. Shû était son jouet. Entièrement. Ou, plutôt, une peluche qu'on aime découper, tirer, frapper. Pour se défouler. De cette sale envie qu'avait le jeune homme. Ce plaisir qu'il prenait à faire mal.
Et l'ingénu ne s'était pas trompé, dans sa peur. Il avait rasé les murs toute la journée. C'était fait le plus discret possible, dans son extravagance habituelle. Même si, d'un côté, on pouvait à tout moment oublier Shû (Sauf Shiro. Shiro avait la malheureuse, pour lui, capacité de sentir la présence de Shû.), tant il était capable d'être silencieux. Et, au fond, il n'était pas le seul « extravagant » dans l'université. Il s'était donc fait petit.
Puis était tombé nez à nez avec Aki-san. Qui l'avait agrippé, traîné, embarqué hors de l'université, emmené dans la ville, dans un coin désert. Et il avait pris son temps. Y allant crescendo. A la fin, resté seul, Shû n'était qu'une loque boueuse et incapable de faire un geste. Akihira lui avait dit, lui avait dit combien il était odieux, combien il était horrible, combien il ne devait pas être né. Lui avait dit la fidélité de son père, la folie de sa génitrice, et son père ne serait jamais le sien, elle avait tout inventé. Il lui avait dit quel idiot il était, quel imbécile, quel pauvre gosse, quel faible, quel frêle, il était. Lui avait dit qu'il avait créé des tensions dans sa famille, et que s'il croyait que ses cousines l'aimaient, il se fichait ses cinq doigts dans les yeux, elles étaient avec lui parce qu'il les collait, ce pauvre idiot qui aimait les activités féminines. Il lui avait dit tout ça, et tant encore. Le rabaissant, plus qu'avant même, à croire qu'il le haïssait encore plus que d'habitude, que sa rancune était toujours actuelle, qu'il était aussi idiot que lui en pensant que leur père n'était pas celui de Shû, qu'il lui en voulait vivement d'être dans la famille. Et Shû était là, dans la terre devenue boue, parce qu'il pleuvait. Il avait mis, aujourd'hui, un pantalon à bandes verticales noires et blanches, un T-shirt blanc à divers motifs noirs et une veste en cuir violet. Tout ça, dans la boue. Lui, dans la boue. Lui, sale, si sale, sale d'être le fils de sa mère et du père, sale d'être né. Sale et stupide, inutile et rejeté, non aimé. Alors que lui, il les aimait vraiment, tous. Au fond, il aimait Akihira. Il comprenait ses actes, il le pardonnait, et il l'aimait. Shiro aussi, oui, parce qu'il était sûr, sûr qu'il devait bien y avoir encore quelque chose, sous cette fausse gentillesse, sous cette vraie méchanceté. Il devait y avoir un autre Shiro, le vrai Shiro, il le pensait ardemment. Et, voyez-donc : il avait ri, la dernière fois. Oui, Shû les aimait, tous, même ceux qui le détestaient, même ceux qui se servaient de lui, parce qu'avec d'autres, ils étaient bons. Et il était sûr que l'Ange avait été bon avec quelqu'un ou le serait un jour. Alors, lui, il les aimait, tous. Et dans cet amour, il pardonnait Akihira de lui avait fait ça, même s'il avait terriblement mal. La pluie commençait à se tarir, l'ingénu fit un effort et se leva. Il marcha, titubant, la tête baissée, remplie des reproches d'Akihira, sous la pluie désormais fine. Lorsqu'il arriva à l'université, il erra dans les couloirs.
Erra comme un vieillard, comme un lépreux, rasant les murs, à la recherche de quelque chose, oui, quelque chose, juste un peu, qui puisse être positif dans cette sale, sale, sale, journée. De toute façon, cette journée était placée sous un mauvais signe. La preuve ? Elle avait commencé mal, le matin. Tôt, le matin. Quelqu'un avait fait irruption dans la chambre qu'il partageait avec Shiro, s'était battu avec lui, était parti, les deux élèves de la chambre d'à côté s'étaient engeulés, le directeur était arrivé, avait crié encore plus fort, une masse d'élève était arrivée. Et, enfin, tout le monde était reparti. Alors, voyez. D'ailleurs, ce quelqu'un avait, avec Shiro, mit un désordre incroyable dans la chambre. Ce qui avait fait du bruit. Pour sûr. Shû était réveillé. Remarquez. La situation de Shiro était pire : c'était lui qui s'était, directement, fait ainsi réveiller. Sale journée. Et, non, oh non, elle n'était pas terminée.
A force d'errer dans les couloirs vides à cette heure, de raser les murs, il finit par s'appuyer contre un mur et glisser tout son long, épuisé, ayant mal, laissant échapper des larmes d'il ne savait quoi. Il s'endormit. Dix minutes plus tard, il fut réveillé par une main puissante et sursauta. Akihira ? Non. Surprise. C'était le directeur. Il se releva difficilement, bégaya qu'il était désolé mais celui-ci l'interrompit pour lui demander ce qui l'avait mis dans cet état. (Il était tout autant couvert de boue, sèche à présent, décoiffé, blessé, qu'avant, cela va de soi.) Alors Shû improvisa, doué dans son genre, prétexta qu'il avait buté sur un rocher (allez savoir où trouver un rocher à Tôkyô), s'était étalé de tout son long, tombé dans la boue, revenu sous la pluie, après s'être perdu, marché pendant des heures, ce qui expliquait et la boue et les blessures et la fatigue. Le directeur, face au visage si doux de l'ingénu, le crut et eut de la peine pour lui : il lui donna alors les clefs de sa salle de bain, lui indiquant où elle se trouvait, précisant qu'il pouvait rester autant de temps qu'il en avait besoin. Shû, étonné, remercia, puis restant immobile, les clefs à la main tandis que le directeur était parti. Aller prendre un bain ? Oui… Oui… C'était … C'était une excellente idée. Prendre un bain, et en finir de cette horrible journée, passer un moment de calme, silencieux, à l'abri des autres élèves, seul, tranquille. Tranquille. Oh, oui ! C'était décidé. Il irait. Et après tout, c'était venu du directeur, pas de lui. Ainsi soit-il. Shû descendit les escaliers (il avait fini par arriver au troisième étage, dans une marche lente, terriblement lente, à cause des coups de son demi-frère) et arriva au premier étage. Ah ! l'ingénu ! Il ignorait son sort, Shiro ignorait le sien, mais aucun des deux n'allait être heureux. L'angelot entra les clefs dans la serrure, poussa la porte, la referma et entra. Puis s'arrêta, net. Stupeur sur son visage éraflé. Ses épaules s'abaissèrent. Bien sûr. Bien évidemment. Une journée comme celle-ci ne pouvait pas se passer de Shiro. Elle avait commencé merveilleusement mal. Il fallait la terminer dignement, n'est-ce pas ? Après Akihira, Shiro ! Lassé, comme habitué, la stupeur laissa place à la fatigue. Il aurait dû s'en douter, qu'il verrait Shiro, avant même l'heure où ils seraient dans leur chambre. Evidence. Tellement fatigué, qu'il réalisa peu après qu'il avait les yeux fixés sur Shiro, sauf qu'il pensait, alors ne regardait pas, fixés sur Shiro, et un Shiro dans un bain, donc un Shiro nu. Il balbutia, se laissa tomber au sol en glissant contre la porte. Partir ne lui venait même pas à l'idée. Et il était trop fatigué pour se relever. Il en avait assez. Assez de cette journée. Qu'elle se termine, qu'elle se termine enfin. Il voulait dormir. Ne plus rien savoir, ne plus rien sentir, ne plus rien voir, dormir. Mais il ne pouvait pas dormir là, pas vrai ? D'autant qu'il y avait Shiro. Il releva la tête à cette pensée, fixa le jeune homme, détourna les yeux. Résigné.

(J'avais envie d'utiliser le verbe « balbutier ». *BAF* Et il m'a fallu tout le paragraphe à partir du moment où il entre pour retrouver le verbe « résigner ». C'est désolant. xD)
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Shiro Satô
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Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyLun 2 Aoû - 13:57

    Shiro était plongé dans l’eau chaude, une eau devenue opaque car elle était recouverte de mousse. Il avait laissé allé sa tête en arrière, avait fermé les yeux. L’eau brûlante lui faisait peu à peu oublier l’abomination qu’avait été cette journée, abomination totale et complète. Redressant la tête, il rouvrit les yeux et fixa son petit tas de vêtements, laissés là, tout près, à côté du lavabo. Bah. Plongé dans son bain plein de mousse, même sa chemise préférée toute tâché, même cette horrible attente dans le métro, même tout ce temps qu’il avait passé à courir, tout cela lui semblait lointain et même dérisoire… Fermant de nouveau les yeux, il se laissant glisser dans l’eau, sa tête traversant l’épaisse couche de mousse pour plonger avec douceur dans les profondeur de la baignoire. Les yeux clos, il retenait sa respiration. Il n’y avait rien de tel que l’eau chaude pour faire oublier. Oublier les mauvais jours, oublier les mauvaises pensées. Tout oublier, en fait. Il aurait pu soupirer d’aise tant il ne souhaitait pas ressortir de l’eau. Il passa néanmoins la tête au travers de la mousse pour prendre de l’air avant de replonger. Il se sentait irrésistiblement attiré plus loin, comme si le fond de la baignoire s’était éloigné et qu’il tombait inévitablement, irrépressiblement attiré par le fond qu’on ne pouvait distingué, par cette eau douce et profonde à l’odeur de la rose… Et puis, dans les profondeurs nébuleuses, une voix l’appelait. Elle disait doucement, très doucement son nom. Il devait la rejoindre, descendre plus profond, elle était là, en bas, tout en bas. Il y avait un jeune homme, il tendait les bras, il devait le rejoindre, plonger dans ces bras, plonger doucement, là, là, il y était presque, cette voix… Une douce caresse sur sa peau, cette étrange voix céleste qu’il l’appelait, il devait venir, venir vite, sinon elle allait disparaître, vite, cette voix, cette voix… Cette voix qu’il connaissait, il en connaissait les intonations, il connaissait cette douceur, cette voix était-ce… Morphée ? Une douleur aiguë lui oppressa soudain la poitrine et il ouvrit les yeux sous l’eau, comprenant brusquement qu’il était en train de s’endormir. Il refit surface avec peine. Ses poumons le brûlait terriblement et cracha de l’eau en toussant pendant dix bonne minutes avant de reprendre une couleur normale – son teint ayant oscillé un moment entre le rouge et le violet… Laissant aller sa tête en arrière, il soupira longuement. Tout ça à cause d’un amant possessif et jaloux !
    Il prit de profondes inspirations et ferma les yeux pour ne plus voir la lumière bleutée et trop crue qui éclairait son visage pâle. Finalement, c’était vraiment la journée la plus pourrie qui soit. Il avait faillit s’endormir sous l’eau alors qu’il croyait pouvait se détendre en prenant un bon bain. Il secoua la tête et eut un sourire amusé. Ce n’était pas possible, quelqu’un devait tirer les ficelles dans l’ombre, Shigeki avait voulut lui faire une mauvaise blague, il avait dû balancer une bombe dans deux métros d’affiler pour qu’il ait à attendre, il avait dû payer le type qui avait renversé son cahier, il avait dû rappeler à son professeur de littérature que c’était son troisième retard de la semaine ! Tout cela ne pouvait pas s’être passé tout seul. Shiro resta là, les yeux clos et un léger sourire amusé accroché aux lèvres : quoique sa journée eût vraiment été éprouvante, il y avait quelque chose de particulièrement comique dans sa situation. Il plongea de nouveau la tête dans l’eau pour remettre en place ses cheveux et resta de nouveau la tête penché en arrière et les yeux clos, plongé dans ses pensées lorsque qu’un bruit le fit se redresser et ouvrir avec un air soupçonneux ses yeux caramels. Ce bruit, c’était celui d’une clé qui se tournait dans la serrure. N’importe quelle élève sensée aurait tirée précipitamment la bonde de la baignoire, saisit une serviette et se serait planqué vite fait dans un placard, inventant une excuse tandis que le directeur chantait sous sa douche. Mais lui, il était Shiro Satô. Ce qui signifiait, par conséquent, qu’il n’allait certainement pas fuir. Il resta par conséquent bien droit, dans la baignoire, fixant la porte, attendant de voir qui allait entrer, qui il allait devoir charmer pour pouvoir rester tranquille encore une heure ou deux. Et il ne fut pas déçu. Shû fit irruption dans la pièce. Enfin, plutôt ce qu’il restait de Shû. D’abord, il avait l’air épuisé. Ses cheveux habituellement blonds avaient une teinte grisâtre. Sa veste en cuir était couverte de boue sécher, si bien qu’on avait du mal a en distinguer la véritable couleur – bien que Shiro fut tout à fait à même de constater qu’elle était supposée être violette. Son pantalon était lui aussi couvert de boue jusqu’au genoux, quand à son t-shirt, il ne portait aucune trace de boue, mais il était déchiré par endroit et allègrement tâché de sang. Quant à Shû lui-même, il était dans un état pitoyable, sa lèvre inférieure était à demi recouverte de sang séché et légèrement enflée et il avait une égratignure sur la joue et une sur le front. Le contraste entre les deux jeunes hommes était très saisissant. Shû, couvert de crasse et blessé, et Shiro, nu dans son bain – quoique Shû ne pouvait rien voir, vu qu’une couche de dix centimètres de mousse recouvrait l’eau. Shiro avait d’ailleurs quelque chose qui relevait de l’apparition. Ses épaules découvertes sortaient de l’eau et sa peau blanche brillait sous la lueur blafarde des lampes, son tatouage ressortant sur sa peau humide. Ses cheveux roses étaient trempés et certaines mèches lui retombaient sur le front, laissant goutter de l’eau sur son visage. Le tout était abondamment souligné par l’air de profonde désinvolture qu’affichait Shiro, quoique ses sourcils se fussent légèrement froncés l’espace d’une seconde, à l’arrivée de Shû. Sous cette lumière, dans ce bain, trempé, il avait à la fois quelque chose de beau et d’étrangement terrifiant. Mais quelles que puissent être les différences – nombreuses – qui opposaient les deux jeunes hommes, à cet instant, ils avaient un point commun : la fatigue.
    Shiro regarda une seconde Shû se laisser aller contre la porte et secoua la tête d’un air réprobateur. Akihira manquait extrêmement de délicatesse. Il n’avait pas encore compris à quel point martyriser physiquement quelqu’un était totalement inutile. Mais il ne maîtrisait pas l’art de la parole. Beaucoup moins aisé, beaucoup plus subtile, Akihira y avait probablement échoué de par son manque d’esprit évident.

    « On dirait que ta journée a été aussi abominable que la mienne. Que s’est-il passé ? »

    Une telle demande de la part de Shiro, c’était surprenant. Il n’était pas censé être gentil ou aimable avec Shû. Shû savait qui il était, et, par conséquent, il pouvait être l’horrible yakuza en sa présence, Shû avait l’habitude, et ça ne le choquait probablement plus depuis bien longtemps, surtout avec un demi-frère pareil. Mais Shiro avait passé une mauvaise journée, comme Shû. Il était lui-même las, las au point de ne plus avoir la force d’être désagréable, ce qui était passablement extraordinaire puisque c’était un donc chez lui et qu’il y avait quelque chose d’inné dans sa façon de l’être. Pourtant, c’était facile d’être méchant avec Shû. Il ne se défendait de rien et en rien. Son frère lui avait appris que parfois, la parole est d’argent, et le silence est d’or, et il appliquait cette règle consciencieusement, et probablement parce qu’il voulait rester en vie, tout simplement. Non, pour une fois, Non, Shiro n’avait pas la force d’être odieux. Il ne voyait en Shû à cet instant qu’un jeune homme qui n’avait rien demandé et qui avait pourtant passé une journée atroce. Comme lui, en fait. Il n’avait pas spécialement décidé de n’être pas méchant. Il était en quelque sorte lui-même mais en plus humain. C’était lui qui parlait, cette question qui semblait d’une gentillesse terrifiante – et pour tout dire, presque alarmante – dans la bouche de Shiro n’avait pas été prononcée par celui qu’il faisait semblant d’être chaque jour, mais par celui qu’il était bel et bien. Seulement, ce Shiro là était épuisé, il n’aurait pas voulut entendre Shigeki à cet instant lui hurler dessus ou lui demander de se battre avec lui, il supposait que Shû, qui avait déjà dû affronter Akihira à en juger par son état, n’avait absolument pas envie d’entendre ses sarcasmes. C’était en quelque sorte de la pitié. Ou peut-être autre chose. Il ne savait pas. Il était lui. Mais il était fatigué et las. Il n’avait pas envie de réfléchir. Alors il disait ce qui lui passait par la tête, et si ce qui lui passait par la tête était une chose anodine, voire charmante, eh bien, qu’importait. De toute façon, Shû savait. Qu’il ne serait pas comme ça tout le temps. Qu’il prendrait le soin d’être délicatement froid et distant le lendemain même. Et ce n’était pas parce qu’il aurait changé, ni parce qu’il était redevenu lui-même. Juste parce qu’il se serait reposé, parce qu’il aurait bien dormi, parce que lui-même se serait senti prêt à affronter des choses désagréables, alors il aurait également la force d’en dire. Peut-être était-ce un peu malsain. C’était Shiro Satô.

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Chambre : Chambre une. (Pourquoi faut-il qu'il soit dans la même chambre que ce Diable de Shiro ?!)
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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyLun 9 Aoû - 20:37

Il n'avait qu'une envie : dormir. D'ordinaire, Shû craignait, en entrant dans la chambre, les sarcasmes de Shiro. Mais le jeune homme, aussi rayonnant était-il dans son mousseux bain, paraissait aussi fatigué que lui. Surtout que son réveil n'avait pas été facile. Ils pourraient s'entendre là-dessus, au moins. Las. Shû était las. Tellement que ne s'affichait pas sur son visage cet air de gamin ingénu qu'il avait autrement en permanence. Non, juste un air sérieux, bien que fatigué. Comme une personne de dix-neuf ans. La personne qu'il devrait être. Et non le candide qu'il était.
Dans les brumes de son esprit, il mit un temps avant de réagir à la phrase de Shiro. Il l'avait entendue. Enregistrée. Mais pas analysé le sens. Puis après avoir répété cette phrase trois-quatre fois, il finit par comprendre qu'il répétait des mots. Et en saisi, enfin, le sens. Puis réagi. Shiro lui demandait ce qu'il y avait eu ? Il était trop fatigué pour laisser cours à d'éventuelles inquiétudes. Il savait qu'il avait en lui. Mais ne les laissa pas monter à son esprit. Il ne voulait pas se poser de questions. C'eût été trop fatiguant.
Il respira, releva la tête.

« Hum… Rien de spécial… », pause. « Hormis notre réveil. Et puis Akihira, tout à l'heure. Plus remonté que d'habitude. Il a ses périodes. Enfin. Je le laisse. Ça finira par lui passer. J'espère pour lui. », pause. « J'aime pas me faire frapper. Mais voilà. J'vais pas me chercher à me défendre contre lui. Quoiqu'il dise, ce serait pire. Il est enfermé dans son idée. »

C'était vrai. Même si Akihira se moquait de Shû en lui disant qu'il était faible. Même si Akihira demandait à Shû de se battre. Même si Akihira disait se battre contre Shû pour l'endurcir. Si jamais Shû ripostait, l'orgueil d'Aki-san ne pourrait jamais supporter cela. Il se battait pour se sentir fort. Rien d'autre. Alors, si jamais… Son demi-frère frapperait plus fort. Donc, Shû, sage, frappait faiblement et ratait souvent.
Il reporta son attention sur l'Ange dans son bain. (Même fatigué, il restait Ange… Diurf. La fatigue ne l'aidait pas, lui, Shû. Penser à ça. A la beauté de Shiro. Non. Ça n'allait pas. Pas du tout. En plus, Shiro était sympathique en cet instant… Il allait finir par le croire tel qu'il se montrait aux autres ! Non, non, non. Reprends-toi, Shû. C'est complètement stupide. Yaaa-kuuuu-zaaaa. Shiro est un ya-ku-za. Compris ?)

« Et toi ? »

La scène devait être comique. Lui, contre la porte, sale, blessé, crevé. Shiro, dans son bain, propre, affable, crevé. Contraste saisissant de deux êtres opposés qui ont un sentiment commun.
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Shiro Satô
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Classe : Première année. Littérature et musique.
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Activités/Passions : Yakuza à plein temps, c'est une activité? Voire une passion? Parce que je passe ma vie à faire ça... Même en cours, je repère des trucs...
En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyLun 16 Aoû - 21:51

    Lorsque Shû parla, Shiro haussa l’un de ses parfaits sourcils. En effet, c’était étrange. « Notre réveil ». Shiro ne se serait jamais inclus à un groupe dont Shû faisait parti. Et « notre réveil » voulait dire Shû et Shiro. Personne d’autre. Tous les deux, dans un groupe. Seul dans un groupe. Tous les deux. C’était étrange. Cela procurait une sensation étrange. Finalement, on pouvait dire que deux choses unissaient Shiro et Shû en cet instant. Leur fatigue. Et leur chambre. Juste cela. Rien de plus. On ne pouvait même pas parler d’une haine commune envers Akihira, puisque Shû l’aimait, et Shiro l’ignorait. Peut-être qu’ils avaient d’autres points communs, en réalité. Mais ni l’un ni l’autre ne les connaissait. Peut-être qu’ils aimaient le même genre de musique, ou le même genre de livres. Mais ils ne savaient pas. D’ailleurs, pourquoi auraient-ils essayé de se connaître ? Shû avait toutes les raisons de le détester. D’accord. Il l’avait sauvé un jour. D’accord, il ne l’avait plus jamais frappé depuis qu’on le lui avait ordonné. D’accord. Mais pourquoi l’aimerait-il ? Il connaissait le vrai Shiro. L’odieux. Celui qui est méchant. Celui qui est désagréable. Celui qui a des sourires malsains. Celui qui brille, étrangement, qui est magnifique, mais qui a du sang sur les mains. Il connaissait ce Shiro là qui n’était jamais gentil avec lui, qui n’était jamais compatissant. Ce Shiro là qui était lui-même. Il le connaissait. Alors ils n’avaient pas à se connaître. Parce qu’ils n’avaient pas à s’aimer. D’ailleurs, Shiro n’avait plus aimé personne depuis ses cinq ans. Il avait cessé de croire aux autres. Il ne croyait plus qu’en lui-même. Et encore. Peut-être n’était-ce qu’une illusion. Mais il ne faisait plus confiance aux autres. Pourquoi aurait-il dû ? Avait-il jamais eu quelqu’un pour le défendre ? Non. Il était dégoûté. Dégoûté des autres. D’ailleurs, qui aurait pu lui apprendre à croire aux autres ? Qui aurait pu aimer l’exécrable personne qu’il était devenu, l’aimer au point de vouloir lui faire croire en la vie, au point d’avoir le courage d’essayer de le convaincre, ou de lui faire ouvrir les yeux, de lui faire croire que la confiance existait, et que l’amour aussi ? Peut-être Shû avait-il devant les yeux un bien pauvre ange, bien à plaindre, à vrai dire. C’était un ange bien tristement désabusé, en vérité. C’était pour cela, qu’il n’envisageait pas de faire partie d’un groupe. Comment quelqu’un pouvait-il dire « nous » en incluant Shiro ? Comment pouvait-il se rapprocher de qui que ce soit ? Qui pouvait bien mérité un tel rapprochement ? Ou qui avait envie de souffrir au point de vouloir devenir proche de lui ? Personne. Il n’y avait personne, et quand bien même, à quoi bon ? C’était triste, finalement. Très triste.
    Quand Shiro entendait Shû parler d’Akihira, cela lui rappelait Toya. Shû ne pouvait pas s’en douter, parce que Shû ne voyait en Shiro qu’un horrible jeune homme. Mais Shiro était sans doute celui qui pouvait le mieux le comprendre. Ou peut-être même le seul capable de le comprendre. Oh, lui non plus, il ne voulait pas frapper. Lui aussi, il pensait que ce serait pire. Lui aussi, il pensait que cela passerait. Alors, lorsqu’il leva les yeux vers Shû, ses yeux caramel qui étaient pourtant si redoutables, ils étaient emplit d’une infinie tristesse. Parce qu’il ne pourrait pas. Il ne pouvait pas s’échapper, mais il ne pouvait pas être frappé éternellement. Shiro, lui, avait pu fuir. Mais Akihira, lui, avait les moyens de retrouver Shû. Et, aussi étrange que cela pouvait paraître, il ne comptait pas s’éloigner de Shû. Il ne supportait pas Shû, et c’était sans doute une souffrance pour lui de le voir tous les jours. Mais il voulait rester près de lui. Il voulait lui faire payer chaque jour un peu plus ce que Shû avait, bien involontairement, infligé à sa famille. Shiro le regardait, la tête légèrement penchée, et le regard plein de tristesse. Combien de fois avait-il atterrit à l’hôpital ? Combien de fois avait-il dû souffrir en silence ? Combien de fois ? Il finit par fermer les yeux, parce qu’au fond, ça lui faisait trop mal. C’était comme s’il voyait son reflet, à lui, impuissant, des années auparavant. Personne ne pouvait comprendre. Mais la réaction de Shû, qui semblait pourtant enfantine, était d’une incontestable maturité. Ce n’était pas de l’abandon. On est faible quand on abandonne. Non, là, c’était de la force. La force de la résignation. C’était insupportable.
    Et toi ? C’était ce qu’avait demandé Shû. Pour seul réponse, Shiro avait ouvert les yeux, et on avait pu voir flotter sur ses lèvres, l’espace de quelques rares, quelques précieuses secondes, un sourire d’une étrange tendresse. Il était fatigué, et il ne voulait pas répondre. Pas pour ça. C’était juste… La force de ses souvenirs. Ses souvenirs l’avaient comme agrippés, et empêché de parler. Il n’arrivait pas à ouvrir la bouche. Alors il avait fait ce léger sourire, un genre de sourire entendu pour dire qu’il avait vraiment eu une mauvaise journée, et qu’il n’était pas utile d’en parler. En fait, ce n’était pas qu’il ne voulait pas en parler. C’est qu’il n’arrivait pas à parler. Il n’arrivait pas à ouvrir la bouche pour parler. Il voyait devant lui Shiro, le petit garçon, et il trouvait cela terrifiant. Pas dans le sens où il avait peur. Dans le sens où c’était d’une tristesse déchirante. Il se redressa légèrement dans son bain, son torse apparaissant soudain un peu plus, de l’eau savonneuse ruisselant sur son torse, sur son tatouage. Il passa une main dans ses cheveux, comme il en avait tant l’habitude et se mordit la lèvre inférieur en une moue parfaite pour retenir un soupir de lassitude. Il reporta son regard sur Shû. Sa voix s’éleva dans le silence de la pièce pour dire :

    « Tu ne veux pas prendre un bain ? »

    Shû était couvert de blessures et de terre. La chose dont il avait le plus besoin actuellement, c’était sans conteste : un bain. Bien sûr, Shû n’aurait jamais osé demander à prendre un bain. Il n’y avait là qu’une seule baignoire, quoique très grande, occupée par Shiro. Alors il y avait plusieurs raisons à ce silence. Premièrement, la peur d’un énervement quelconque de la part de Shiro empêchait sans doute Shû de formuler quelque demande que ce soit. Ensuite… C’était bien aussi de pouvoir mater Shiro dans son bain, hein ? 8D Et puis, la pudeur sans doute : il ne voulait probablement pas se déshabiller devant Shiro – qui, au demeurant, se foutait royalement de Shû, habillé ou non. Shiro avait posé la question sur un ton de courtoisie extrême, étrange, de lui. Mais ils étaient tous les deux épuisés, n’est-ce pas ?

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Shû Nakamura
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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyMar 17 Aoû - 18:24

Avant, il était angoissé. Avant, au collège. C'était stressant. Terriblement stressant de passer devant ces gens. Le chemin pour aller jusqu'à ses amis était une horreur. Tout d'abord, il fallait sortir de la maison pour aller en cours. Il fallait marcher jusqu'à la station de métro. Et pour y aller, marcher le long de la rue, tourner à droite, marcher, continuer tout droit, traverser le passage piéton, atteindre le moyen de transport. Le pire était quand il n'avait pas de billet et qu'il fallait qu'il en achète un en vitesse, outre le problème du temps. Il fallait faire tout ça pour atteindre ce métro. Et après, il fallait monter dedans, attendre la bonne station, sortir, marcher tout droit, atteindre l'école. Traverser le portail. Une fois le portail traversé, marcher encore. Chercher ses amis. Surtout, ne pas les confondre avec d'autres. Atroce était le fait d'aller vers des gens, croyant qu'ils étaient eux, et s'apercevoir que non. Atroce aussi quand il ne les trouvait pas. Atroce, tout ça, absolument atroce. Atroce, le chemin de la maison jusqu'au collège. Atroce, le portail jusqu'à ses amis. Atroce, marcher dans les couloirs. Atroce, marcher dans la rue. Atroce, tous eux. Atroce. Horriblement atroce. Terriblement atroce. Atroce, demander à la dame un ticket de métro. Atroce, aller acheter quelque chose. Atroce, manger quelque chose dans la rue, à l'école, quelque part. Atroce, les photographies, aussi. Atroce, être interrogé Atroce, parler. Atroce, être devant eux. Si petit. Atroce, absolument atroce, tout ça. Angoissant, terriblement angoissant, tant angoissant. Cette boule dans le ventre, ce nœud dans la gorge. Cet halètement. Ces pieds qui se tortillent. Ces ongles qui rentrent dans les paumes. Ces incisives qui mordent les lèvres. Ce cœur qui bat si vite. Cette sueur froide qui dégouline. Ce tremblement, partout, dans les membres. Cette montre triturée. Ce bracelet frotté contre le poignet. Ce pendentif frotté entre deux doigts. Glissé le long de la chaîne. Avec ce grésillement. Tout ça, c'était chaque jour. Oh ! Atroce, aussi, de passer devant le terrain de foot, en rentrant ou en allant. Oui, atroce, ça aussi. Atroce, tout ça. Tant atroce. Atroce à cause d'eux, tous. De ces gens. Avec leurs yeux et leur grandeur. Leur grandeur et leurs yeux. Leurs pensées. Leurs moqueries. De grands. Lui, si petit. Atroce, tout ça. Combien c'était horrible, de passer devant eux.
Combien c'était horrible, de marcher dans la rue. Ils étaient tous là, ces gens. Les pires étaient ceux de son âge, bien sûr. Ou ceux un peu plus vieux. Les adultes et les enfants, encore. Ce pouvait passer. (Enfin... Ça dépendait.) Mais alors, ceux de son âge ! Oh, combien c'était atroce ! Vite, le regard rassurant d'une mère aimante. Mais il n'y avait pas de mère aimante. Il n'y avait qu'Akihira. Rabaissant, encore plus. « Rabaisseur », Akihira. Atroce, oui, atroce. Marcher dans la rue. Les voir tous, et eux qui le voyaient, aussi. Et dans ce métro, lorsqu'il montait, seul... Tous ces yeux rivés sur lui. Et en dépassant le terrain de sport... Ces grands, qui jouaient. Et lui, qui ne savait pas où regarder, mais surtout ne pas les regarder, eux. Il ne les regardait jamais, jamais, non, jamais les gens. Alors, le sol. Ou le ciel. Mais le sol, c'était plus facile. Et après avoir dépassé le terrain de sport, encore, marcher. Et là, plus de gens de son âge. Puisque c'était l'arrivée au collège. Et alors, il fallait dépasser le portail, où beaucoup restaient. Et c'était horrible de les dépasser, tous, d'autant que c'étaient surtout ceux des classes supérieures, ou ceux de sa tranche, mais si grands. Et c'était horrible de les dépasser, tous, parce qu'ils étaient si grands, avec leurs rires, et puis leurs paroles, et leurs yeux, et c'était atroce et terrible. Et encore, marcher, angoissé, cherchant de ses yeux ses amis et parfois allant, mais se rendant compte, quelques mètres avant, que ce ne sont pas eux. Et la honte, de s'être trompé, face à ces gens, qui étaient grands. Alors, chercher, chercher encore. Et parfois, ne pas les trouver. Rester donc, là, à les attendre, seul, angoissé. Ses ongles dans ses paumes, ses lèvres mordillées, son cœur battant. Croire reconnaître un ami, mais non, et l'espoir qui disparaît. Seul, toujours, parmi ces grands. Lui, si petit. Et marcher dans les couloirs, aussi, oui, horreur. Moindre, mais horreur tout de même, parfois, lorsqu'il croisait quelques grands. Et alors, quand il n'avait plus de ticket, qu'il devait faire la queue, parmi ces terribles inconnus aux pensées si fluctuantes, aux yeux si acérés, lui, si petit, et arriver, face à la dame qui vendait les tickets. Ouvrir la bouche, alors qu'elle était sèche, parler, mais sans son, alors respirer, abreuver, parler. Mais devoir répéter, ce n'était pas assez fort, elle n'avait pas entendu. Hausser la voix, tenter de la hausser, un peu. Avoir le ticket, payer, et partir, oui, partir, de cette foule atroce. Mais le métro, après. Et lorsqu'il fallait faire quelques courses, que c'était atroce alors, d'arriver à la caisse, lorsqu'il fallait payer, qu'il n'y avait jamais l'argent pile, bien sûr, que le caissier rendait l'argent, qu'il fallait le mettre dans le porte-monnaie, prendre les courses, prendre le ticket, tout ça vite, très vite, oui, vraiment, très, très, très, vite, parce que sinon, vous savez... Les gens, derrière, ils allaient se mettre en colère, si à cause de lui, ils attendaient. Dire au revoir, mais si faiblement, qu'il n'entendait pas. Si pressé qu'il était de partir, laisser la place aux autres. Encombré, avec son argent, ses courses, son ticket, son porte-monnaie, son sac. S'arrêter, ranger tout ça, ridiculement, de tant de maladresse. Face à eux tous. Encore. Et quand il fallait manger, dans la rue... Surtout, ne pas s'en mettre partout, manger proprement. Mais vite, pour que ça passe, plus vite. Que les regards faiblissent un peu. Tellement terrible, de manger, dehors, face à eux, tous. Emprunté qu'il était alors, dès qu'il fallait manger dehors, comme il l'était, avec les courses, l'argent, le ticket, le sac. Et les photographies, devoir rester, derrière quelque chose, seul, sourire, immobile, et eux, tous, qui passaient, regardaient, comme s'ils ne regardaient pas assez d'ordinaire. Et ceux qui devaient se moquer, parce que, franchement, ce truc, derrière, ils l'avaient tous les jours, et ça n'en valait pas la peine. Ah ! ces touristes. Si terrible, la photographie. Seul, surtout. Et quand un professeur l'interrogeait, quand il fallait parler, suffisamment fort, pour que tout le monde entende. Mais, bien sûr, ils n'entendaient pas. Alors il fallait répéter. Mais répéter, encore, parce qu'une fois ne suffisait jamais. Et dire, dire la réponse, et risquer de se tromper, et alors, quelle horreur était-ce ! Ou ne pas savoir, mais ce n'était peut-être pas pire que de se tromper, quoique c'était pareil, les deux étaient atroces. Et lors des exposés, devoir aller sur l'estrade, dire ce que l'on savait, mais le dire, clairement, fort, pour que tout le monde entende, surtout. Devoir parler bien, pour qu'ils ne s'ennuient pas... Mais, forcément, qu'ils s'ennuyaient ! C'était atrocement nul, ce qu'il avait fait. Pas assez fort, il fallait hausser le ton de sa voix, encore. Qu'avait-il à dire, déjà ? Il ne savait plus, c'était horrible, il avait tout oublié. Bafouiller. Stressant, angoissant. Ayant peur. Tremblant. Se mordant les lèvres. Levant, abaissant son pied. Ses ongles dans ses paumes, qui rentraient, fort. Demi-lunes, après ça, traces en demi-lunes, sur les paumes, après ça. Et parfois, tellement stressant, que les larmes coulaient. Et alors, il ne pouvait plus du tout parler. Ne pas savoir qui regarder. Errer, mais vite, très, très, très vite. Ne pas vraiment les regarder, ne pas voir leurs visages, non, surtout pas, passer, en vitesse, pour faire semblant face au professeur qu'il « regardait la classe » et pas seulement le professeur, rassurant. Mais parfois, angoissant, lui aussi. Terrible, encore plus, alors. Et puis, avant, lors de la conception de l'exposé, avoir peur d'avoir fait quelque chose mal. Prendre une feuille A4 ? Est-ce qu'ils prenaient une feuille A4, les autres ? A moins qu'ils écrivaient sur des feuilles ? Et passaient-ils des images ? Ou alors, c'était sur un transparent ? Choisir, devoir choisir, combien c'était atroce. Il ne fallait surtout pas faire quelque chose qu'ils ne feraient pas.
Atroces, leurs regards. Sur lui, si petit, si inférieur, comparé à eux. Même dans sa classe. Que c'était atroce, de passer à côté de Jiro, Yuuji, Shô, et les autres. Ils étaient tellement grands, eux ! S'amusant, tel qu'il aurait voulu le faire, aussi, ça avait l'air si drôle ! Puis riants, clairement, fort ! Marchant, parlant, faisant ! Grands, si grands ! Lui, encore plus petit, encore plus inférieur, face à eux. Avant, voilà, ce qu'il en était. Si Shû était aussi ingénu maintenant qu'avant, il ne se sentait plus inférieur. Cet enfer était terminé. Enfin. Car c'était un enfer de chaque seconde et ce, même avec ses parents. Oui, même, angoissé, face à ses parents, de faire telle ou telle chose. Peur de mal faire, peur de faire tout court. Angoissé, toujours, perpétuellement. Il s'était demandé si c'était une question d'orgueil. Car c'était craindre les avis des autres sur sa personne. Ainsi, savoir que ce qu'il faisait était bien était rassurant. Donc, ça remplissait son orgueil. Non ? Ceci dit, il ne se sentait pas flatté. Juste rassuré. Donc il n'était pas vraiment question d'orgueil. D'un côté... C'était bien de l'appréciation des autres dont il était question. D'une bonne appréciation. Il en avait eues, des idées, des explications. Parce qu'il n'aimait pas, outre le fait en lui-même, cette peur du regard des autres. Il trouvait cela grotesque. Toujours vouloir être apprécié, aimé. Immonde. C'était immonde, cette angoisse, il n'en voulait pas, mais il était impuissant, il avait toujours peur, c'était là. Terminé, enfin, maintenant. Il ne se sentait ni inférieur, ni supérieur. Egal. Pas tout le temps. Ce n'était pas totalement réglé, vrai. Il y avait quelques personnes encore qui étaient haut, dans le ciel. De toute leur assurance, de toute leur grandeur. Et Shiro en faisait partie. Shiro. Ange blanc. Rayonnant, tellement. Oui, tellement, tellement, rayonnant ! Assuré, supérieur. Ayant pouvoir sur tout. Lui, qui a anéanti Akihira, même. Akihira, ce demi-frère qui est à l'origine de ce sentiment d'infériorité. Dont il s'était défait, grandissant, comprenant que ce garçon n'avait que des paroles sans sens, qu'il voulait inspirer la peur, être admiré, mais qu'au-delà, il n'y avait rien. Que sa parole n'était pas crédible. Oui, Shiro, l'un de ces encore grands. Un de ceux qui sont encore assis, jambes croisées, toisant, dans le ciel azur. Ou bleu nuit. Il n'y en avait plus tellement. Mais Satô... Lui, il y était. Pour sûr. Et, même, c'était celui qui était le plus haut. Et il les toisait tous. Lui, Shû, mais aussi ses autres grands. Il les regardait et les anéantissait. Tous. Et ils étaient infimes, face à son aura. C'était une aura blanche, mais destructrice. Destructrice tant elle était immaculée. Salie tant elle était immaculée. Parce qu'il était l'Ange, l'Ange à l'aura aveuglante, mais l'Ange noir. Et l'Ange noir. Et Shû, Shû avait peur. Peur de Shiro. Qu'une part de lui ne pouvait s'empêcher de ne pas aimer. Qu'une autre part l'admirait, secrètement. Lui, si rayonnant. Cette autre part, Shû l'étouffait. Il ne voulait pas l'écouter. Mais il étouffait encore plus celle qui appréciait Shiro. Shiro et ses sarcasmes, Shiro et ses sourires, Shiro et son diamant noir. Sa pureté malsaine. Ce n'était même pas le faux Shiro que cette part appréciait. C'était le vrai. Elle l'appréciait, véritablement. Peut-être parce que Shû voyait l'Ange rayonner, en même temps qu'il était mauvais. Peut-être que cette part aimait son côté malsain, mais croyant aussi à cette aura blanche, qui semblait bienfaitrice. Peut-être. Mais il ne voulait rien savoir. Pas ça. De toute façon, Shiro grand, pas plus grand que Jiro et les autres puisque ce n'était plus pareil, pas plus grand de la même façon, mais plus grand que tous, autrement. Et c'était avec ce Shiro là qu'il était. Enfermés, dans une salle de bain. L'Ange dans sa baignoire (incroyablement grande). Le mortel contre la porte, assis au sol. Son sol chéri, protecteur de leurs regards. Ami, éternellement présent, là pour lui, son sauveur.
Et Shiro eût un sourire, et Shû n'aimait pas quand Shiro souriait, parce que son sourire était atrocement beau, et cette partie qui l'appréciait risquait de surgir, et il ne voulait pas la laisser, non, certainement pas. Se prendre des les illusions de l'apparence de l'Ange, il ne le fallait pas, à aucun prix. L'Ange était grand, l'Ange annihilait tout, l'Ange torturait, l'Ange se moquait, l'Ange méprisait, l'Ange tuait, l'Ange était un yakuza, l'Ange était redoutable, l'Ange était l'Ange. Shiro est Shiro.

Et Shû était aussi fatigué que lui. Ainsi donc, c'était calme. Ainsi donc, il ne tremblait pas face à lui. Ainsi donc, il ne craignait pas énormément d'être aveuglé par Shiro. Ainsi donc, fatigués qu'ils étaient, l'heure n'était pas à se prendre la tête. Ce pourquoi il prit la question de Shiro dans son sens entier, n'y ajoutant pas d'apriori qu'il aurait d'ordinaire eus. Shiro lui proposait de prendre un bain. Point. Il n'y avait pas d'ambigüités. Il n'en profiterait pas pour le ridiculiser, se moquer. Encore que. Ce genre de choses, tout comme prendre ses vêtements et partir, ce n'était pas Shiro qui l'aurait fait. Il en doutait du moins. Faire ça, c'était bas. Or, Shiro était haut. Ces plaisanteries n'étaient pas à sa hauteur. Elles ne l'atteignaient pas le moins du monde, ne l'atteindraient jamais. Un bain. Prendre un bain. Voilà tout.
« Voilà tout .»
Sauf que Shû était pudique. Et ça, malgré la fatigue, ça restait. Blessé, des vestiges de boue sur lui, ou non. Pour prendre un bain, il faudrait forcément se déshabiller. Donc, devant Shiro. A moins qu'il n'entre habillé dans la baignoire (mais après, il faudrait attendre que ses vêtements sèchent, et c'était trop long, même si un lavage leur ferait du bien également). Et être nu, face à Shiro, il ne le voulait pas. Face à quiconque, d'ailleurs. Et puis, il s'interrogeait : prendre un bain, certes. Mais, Shiro... Il allait sortir de la baignoire, n'est-ce pas ? Parce que prendre un bain, avec Shiro... Il ne tiendrait pas le coup, là. D'un autre côté, si Shiro sortait de la baignoire... Et bien... Il sortirait... Donc, dénudé. Et il ne voulait pas voir quoique ce soit. (Bien que, ô, horreur, son torse était plus visible que tout à l'heure. Et c'était malsain pour les yeux !) Mais regarder ailleurs, montrer qu'il ne voulait pas voir, il ne le voulait pas non plus. Shiro se serait certainement moqué de lui. En pensée, du moins. Et il ne voulait pas. (Il avait des restes.) Alors... Alors il avait vraiment besoin d'un bain. Alors un bain, ça le calmerait, le détendrait, l'apaiserait, le reposerait. Alors, un bain, ça le nettoierait, enlèverait les traces de sang, de boue. Alors un bain, ce serait bénéfique.
Mais non.

« Non, merci. Ça ira. »

Shiro avait parlé étrangement, en lui proposant ce bain. Shû avait répondu de sa voix ordinaire. Mais plus calme. Moins vive. Posée ? La fatigue. Puisqu'ils étaient fatigués. Souriant doucement, ponctuant sa réponse.
C'était stupide, de dire qu'il n'avait pas besoin de bain, il le savait. Puisqu'il était venu ici pour le prendre, tout comme Shiro l'avait fait. Mais il ne pouvait se résoudre à prendre un bain. Même si ses hématomes lui faisaient mal, que le sang sec était désagréable, que la boue grattait, qu'il était harassé, qu'il avait besoin de détente. Il aurait pu sortir. Sortir, et prendre une douche, là-bas. Mais se lever, là, comme ça... Non. Au-delà de la fatigue, c'était l'envie, qui manquait. Il n'en avait pas envie. Pas envie de se lever, pas envie de partir. C'était bien, c'était calme. En bas, il y aurait les autres, et ces autres crieraient, hurleraient, riraient. Seraient bruyants. Et il ne voulait pas avoir, en plus, mal à la tête. Il préférait rester avec Shiro. Entre fatigués. Puisque c'était la fatigue, qui le faisait rester avec lui. C'était à cause d'elle qu'il voulait rester. C'est incontestable. Pourquoi, sinon ?
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Shiro Satô
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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyMar 17 Aoû - 21:43

    Shiro, sans prêter attention à Shû se laissa une fois de plus glisser dans l’eau chaude, se cachant au regard du jeune homme. Ses yeux étaient certes hermétiquement fermés, mais il luttait fermement contre le sommeil, et Morphée en versa même quelques larmes, avant de lâché à regret la corde avec laquelle il tirait Shiro pour le ravir au monde éveillé, et l’emmené en contrepartie dans son monde de sommeil, de sommeil et d’amour. Shiro pensait, et Shiro voyait. Il était là dans une pièce, c’était une belle pièce, avec un plafond ouvragé, des moulures, un beau plafond blanc, c’était en fait un vaste salon, dans un style très baroque, et c’était doré, partout, partout. Oh il se souvenait de ce salon comme jamais on pourrait se souvenir de quelque chose. Il se voyait, là. Il avait dix ans. Ses cheveux étaient encore noirs et ses yeux caramel étincelaient d’autant plus avec cette couleur de cheveux, qui les faisait ressortir. C’était un garçon mignon, mais sur son sofa doré, on le voyait, là, il était couvert de boue. Et d’égratignures et de sang. Et puis trempé. De la tête aux pieds, si bien que ses vêtements dégoulinaient sur le canapé et sur le joli tapis, et le tapis imbibait le parquet. Ses yeux étaient brillants, brillants comme s’il avait pleuré. Mais il n’avait pas pleuré. Oh, non, il n’avait pas pleuré. Mais il était brûlant, brûlant de fièvre. Alors, on entendait des cris, un mélange d’inquiétude et de rage, et il se levait brusquement, et marmonnait des excuses, oui, il était désolé d’avoir salit le joli sofa, il savait que c’était le préféré d’Azusa, et il pouvait nettoyer le parquet aussi, il avait coûté cher ce parquet, hein ? Oh, c’était promis, il ne recommencerait plus, il ne ferait plus de fugue, il avait compris que c’était mal, surtout quand il faisait mauvais, et puis, il n’y avais qu’à voir l’état dans lequel il était revenu, non non non, c’était mal, d’accord, c’était mal, il promettait de ne plus jamais le refaire, il serait sage, mais pitié, pitié, s’il vous plaît… un bain.
    Il se souvenait de chaque détail de cette journée. Pourtant, ce n’était pas une belle journée. Mais elle avait été tellement horrible qu’il s’en souvenait. En fait, c’était plutôt une journée et demie. Oui… C’était le début de l’après-midi, et Azusa était partie faire des courses, et puis son mari était parti au bureau, alors il n’y avait plus dans la vaste maison que Shiro, Toya, et puis les domestiques qui devaient s’occuper d’eux. Shiro restait avec les domestiques. On ne pouvait pas dire qu’il avait peur de Toya, mais il ne voulait pas particulièrement se faire frapper. Il avait du mal à inventer des excuses quand il avait des marques sur le visage ou même sur les bras et les jambes. C’était l’été, il ne pouvait pas se permettre de mettre un pantalon et un pull pour tout cacher en dessous. Oh, bien sûr, il faisait bien semblant d’être maladroit, mais il avait parfois des hématomes si gros qu’il était impossible qu’ils eussent été provoqués par une chute quelconque. Mais Toya avait réussit à détourner l’attention des domestiques. Shiro pensait pourtant que les domestiques faisaient attention, qu’ils avaient compris comment Toya s’y prenait, et puis, même Azusa avait prévenu qu’ils ne devaient pas sortir tous les deux, alors, ils auraient dû se douter de quelque chose, non ? Même s’il y avait une inondation dans la buanderie, pourquoi tout le monde devait-il y aller ? Pourquoi la maison entière dans la buanderie ? Mais non, pourquoi Toya mentirait-il, Toya était un gentil garçon, d’ailleurs, dans la maison, il était aimable avec tout le monde, tous les domestiques l’aimaient, il pensait même à leur souhaiter leurs anniversaires. Alors que Shiro, lui, quel enfant encombrant. Oh, on supportait, car il avait eu un très grand traumatisme, mais sinon, quel enfant gênant ! Toujours dans les jupes des femmes de chambre quand elles nettoyaient, toujours à traîner dans les cuisines quand les femmes de chambre sortaient. A croire enfin, qu’il avait peur d’être seul ! Sans doute ‘lavait-il été longtemps, sans doute était-ce là la raison de cette peur ? Car bien sûr, il n’y avait personne dans cette maison qui pu l’effrayer. Oui, on disait même qu’il avait repoussé Toya toutes les fois où il avait voulut être sympathique avec lui. Oui, drôle de garçon vraiment. C’était un enfant à problème, c’était sûr. Il était silencieux et on le trouvait très maladroit, mais il s’attirait certainement les foudres de ses camarades de classes, ils rentraient avec des bleus, partout, tout le temps. Il allait devenir d’un mauvais genre, c’était sûr. Alors Toya, on le croyait. Alors on abandonnait là le pauvre Shiro. Le pauvre Shiro qui n’était qu’un enfant, un orphelin malheureux, malmené, battu. Un enfant silencieux et triste, qui avait besoin d’aide. Un pauvre enfant qui recevait constamment des coups et qui ne pleurait jamais. Mais personne ne le savait. Alors les domestiques avait remercié Toya de les avoir prévenu, parce qu’il était arrivé tout essoufflé, ce pauvre trésor, la buanderie était à l’autre bout de la maison, et c’était tellement gentil, et puis il le dirait à sa maman, qu’il était charmant, ce garçon, et puis, trop heureux d’échapper à Shiro, ils avaient courut, ils s’étaient précipités dans la buanderie, la buanderie qui était sèche, toute sèche. Et puis, Shiro, lui, il s’était fait frappé la veille, alors, non, non, il n’avait pas la force de courir, mais il avait quand même essayé, de courir après les domestiques, de les rattraper, parce qu’il ne voulait pas être seul, parce qu’il ne fallait pas que Toya le trouve, parce qu’il savait qu’il préparait quelque chose, parce qu’il était fatigué et qu’il n’avait pas envie de se faire frapper, pas envie d’avoir mal. Mais Toya l’avait vu, il l’avait très bien vu, alors il l’avait attrapé, et puis ils avaient sauté par la fenêtre dans le jardin et Toya l’avait forcé à courir. Alors ils avaient pris un bus, et puis ils s’étaient retrouvés dans Tôkyô, au beau milieu de Tôkyô, et puis ils avaient courut, ils s’étaient retrouvés dans un parc, est-ce que c’était le parc Ueno… ? Shiro n’avait même plus la force de reconnaître cet endroit qu’il connaissait pourtant par cœur, et dont il avait exploré tant de recoins. Ils avançaient dans le parc. Ils avaient cessés de courir, mais ils marchaient très vite, et Shiro avait du mal à respirer, et puis il avait mal au poignet, parce que Toya le tenait trop fort. Mais il se taisait. Il ne demandait pas ce qu’ils allaient faire, où ils allaient, ni quand est-ce qu’il rentrerait à la maison, parce qu’il était tard et qu’Azusa allait s’inquiéter. Il ne disait pas non plus qu’il voulait rentrer parce qu’il avait froid, ni qu’il avait mal au poignet, ni qu’il avait faim, ou qu’il était fatigué, ou bien qu’il avait peur qu’il fasse nuit. Résignation. Il était jeune, mais il avait compris que tout cela, toutes ces questions, ça ne servait à rien. Alors il ne parlait pas, et il suivait Toya, même s’il avait envie de se laisser simplement tomber sur le sol. Courageusement, il marchait. Il se sentait mal, et pourtant, il respirait le moins possible. Il avait peur d’inspirer trop brusquement, de faire un horrible bruit, et puis que cela commence tout de suite. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas que cela commence tout de suite, il aurait même voulut que cela ne commence jamais. Alors il fermait les yeux, il gardait les yeux hermétiquement clos, car de toute façon, Toya le tenait, alors il ne se heurterait à rien ni personne. Et il haïssait. Tous ces gens, là, dehors. Parce qu’ils n’essayaient pas de les arrêter. Parce qu’ils trouvaient ça normal, peut-être, que deux enfants soient seuls à une heure pareille, alors que la nuit allait arriver bientôt ? Pourquoi personne ne voyait cet air de douleur sur le visage de Shiro, pourquoi personne ne lui attrapait la main, ne lui demandait comment il allait, ne l’entraînait loin de Toya, lui demandait où s’était chez lui, et le ramenait enfin là où il vivait ? Pourquoi les adultes croyaient toujours que les enfants ne voulaient que jouer ? Est-ce que Toya jouait ? Est-ce qu’il s’amusait ? Combien de temps Shiro aurait-il encore à subir cela ? Pourquoi devait-il subir tout cela ? Pourquoi lui, n’avait-il pas eu déjà assez de malheur, pour un si petit garçon ? Et puis soudain, il s’était retrouvé projeté sur le sol humide, alors il avait ouvert les yeux. Ils étaient dans un sous-bois. Shiro à cet instant, aurait voulut refermer les yeux, parce que ce qu’il voyait était absolument terrifiant. Il n’y avait que Toya, cela était vrai. Mais dans son regard, il y avait quelque chose qui brillait, comme quelque chose de résolu, comme s’il… Comme s’il avait voulut vraiment se débarrasser de lui. Shiro l’avait regardé de ses grands yeux caramel, qui avaient quelque chose de terriblement innocent à l’époque. Il avait fixé Toya quelques secondes. Et il avait fermé les yeux. Pas parce qu’il ne voulait plus voir son visage. Pas parce qu’il ne voulait pas savoir quand Toya allait le frapper. Simplement par lassitude. Il était las, de toujours le voir faire les mêmes gestes, et toujours avec ce même visage fermé, et c’était comme s’il avait voulut que Shiro souffre deux fois plus que ce que pouvait lui procurer ses coups. Shiro était appuyé contre un tronc d’arbre il avait entouré son torse de ses bras, car il ne voulait pas avoir une côte cassé : ç’eût été difficile à expliquer. Toya l’avait frappé, ce qui lui avait semblé une éternité, comme à chaque fois. Et puis, soudain, Shiro avait ouvert les yeux. Et Toya avait regardé sa montre, et puis il s’était enfui. Shiro avait ouvert les yeux lentement. Quelque chose de chaud coulait sur son visage. Il avait l’habitude du sang qui coulait sur son visage. Il ne chercha pas d’où il provenait. Il s’était mis à pleuvoir et il était à présent assis dans une énorme flaque de boue. Il faisait nuit, il savait bien, il savait. Que Toya connaissait l’heure du dernier bus. Mais lui il était blessé, il avait froid, et il était à bout de force. Il comprenait, maintenant. Il pensait se débarrasser de Shiro. Le dissuader de revenir. Oh, il était si las… Alors, le pauvre enfant couvert de blessures c’était endormi, tout simplement. Il s’était réveillé alors qu’il faisait encore plus noir, il s’était réveillé parce qu’il avait froid. Alors il s’était levé, et il avait marché. Il avait traversé Tôkyô jusqu’à arrivé au petit matin dans le salon doré et inondé de lumière. Il était épuisé. Il avait faim. Il savait que Toya lui aurait fait payé son retour. Et c’était vrai. Il avait attendu que Shiro se remette, il l’avait laissé tranquille plus d’une semaine. Et puis il l’avait frappé, frappé, encore plus que d’habitude.
    Shiro finit par émerger. Il vit le visage de Shû, comme s’il était un peu inquiet. Etait-il rester si longtemps que Shû avait craint qu’il ne se soit endormi ? Il se redressa un peu et fixa un moment le jeune homme. Il avait fait ce rêve éveillé et sous l’eau. Parce que ce jour-là, il avait eu envie d’un bain, parce que ce jour là il s’était senti là et épuisé, parce que ce jour-là il avait passé du temps sous la pluie et il avait été blessé. Et maintenant, à cet instant, Shû ressemblait à ce que Shiro avait été ce jour-là. Alors Shiro ne pouvait pas. Physiquement, il lui était littéralement impossible d’être désagréable. Il avait très bien entendu ce que Shû avait répondu, mais il savait très bien que le jeune homme avait très envie d’un bain. D’ailleurs, si cela n’avait pas été le cas, il ne se serait pas trouvé ici. Shiro était donc bien déterminé à lui faire prendre un bain, qu’il le veuille ou non. Il rinça rapidement la mousse qu’il avait dans les cheveux et attrapa la serviette qu’il avait posée à côté de la baignoire. Il l’étendit de sorte que lorsqu’il se leva Shû n’aperçut rien d’autre que son torse. Il entoura la serviette autour de sa taille, la nouant soigneusement et sauta lestement sur le tapis de bain – et c’est sans conteste un exploit : n’importe qui se serait casser la figure sur un sol si mouillé. Il se dirigea vers le fond de la salle de bain où il avait déposé des vêtements propres. Il tira d’un coin un paravent qu’il étendit largement. Il ne laisserait pas à Shû le plaisir de le voir nu. Derrière le paravent, il passa un jeans délavé et particulièrement seyant, avant de ressortir [si tu veux tout savoir, il a aussi mit un caleçon. Contente ?! xD]. Il s’était sécha rapidement les cheveux avec sa serviette et certaines mèches mouillées lui collait au visage tandis que le reste déversait des gouttes d’eau qui dégoulinait allègrement sur son torse qui était resté nu. Il parut ainsi devant Shû, nullement gêné par sa demi nudité. De toute façon, Shû l’avait déjà vu torse nu, et Shiro s’en foutait royalement. Il pouvait se rincer l’œil, il n’en avait rien à faire. Shiro s’approcha de Shû et secoua doucement la tête avant de le remettre doucement sur pieds. Le fixant intensément, il tira brusquement un tabouret de sous une coiffeuse tout en regardant Shû. Il l’observa ainsi de manière relativement longue, si bien que Shû aurait pu en rougir s’il n’avait pas été trop épuisé pour le faire. Shiro tira légèrement sur un pan de la veste de Shû, ou plutôt, sur un pan de ce qui avait autrefois été une veste, pour que celui-ci l’enlève. Elle tomba sur le sol et Shiro donna un coup de pied dedans pour qu’elle atterrisse dans un coin de la salle de bain où elle ne gênerait personne. De toute façon, le cuir n’était pas quelque chose d’aisé à nettoyer, et en plus du fait qu’elle soit tâchée de terre et de sang, il y avait aussi des trous. Bref, Shû n’allait probablement plus la remettre. De toute façon, ça n’était sans doute pas la première fois qu’il devait jeter des vêtements à cause d’Akihira, et malheureusement pour lui, Shiro doutait également que ce soit la dernière. Il fixait Shû, puis se dirigea soudain vers un placard qu’il ouvrit et en regarda longuement le contenu, en silence. Semblant satisfait, il revint se planter devant Shû et lui lança, en faisant un geste vers son t-shirt et son pantalon :

    « Enlève ça. » Voyant la réaction de Shû, il leva les yeux vers le plafond, exaspéré et ajouta : « Tu ne veux pas prendre de bain, soit. Mais je tiens à soigner tes blessures. Ca ferait trop plaisir à Akihira de te voir mal en point. Et le simple fait de songer à ce qu’il puisse être content m’inspire un profond dégoût. »

    Il attendit patiemment que Shû retire son t-shirt et son pantalon pour se retrouver là, en sous-vêtements devant Shiro. Il n’était pas nu, mais on voyait bien qu’il était gêné, d’autant qu’il avait bien pris son temps pour se défaire de ses vêtements - que Shiro avait également jeté dans un coin avec aussi peu de considération que si cela avait été des chaussettes particulièrement sales et malodorantes. Il avait fait asseoir Shû sur le tabouret et sortit de l’armoire la moitié de son contenu. Les genoux de Shû avait été touché dans le sens où il avait dû rester appuyer dessus très longtemps, et il avait reçu des coups, ce qui n’arrangeait rien. Shiro retira quelque caillou qui s’était installé dans les blessures aux genoux et désinfecta, puis y déposa une compresse et fixa le tout grâce à un sparadrap. Il passa un moment à désinfecter une blessure assez profonde que Shû avait au niveau du ventre et se demanda un long moment quand cela allait-il arrêter de saigner, et s’il ne fallait pas l’emmener à l’hôpital pour le faire recoudre. Il parvint cependant à bout de la blessure. Shû se laissait faire et ne se plaignait pas. Il devait être content que quelqu’un se charge de le soigner – même si c’était Shiro – car il n’aurait sans doute pas eu la force de le faire lui-même, ou n’y serait pas parvenu. Même si c’était douloureux, ça l’était sans doute moins que de se faire frapper par son demi-frère, et par conséquent, il ne disait rien, même si parfois Shiro sentait qu’il frissonnait. Shiro l’ignorait, pour ne pas le gêner, et faisait semblant de croire que c’était parce que Shû avait froid. Il en vint enfin à soigner le visage du jeune homme. L’égratignure au front et celle à la joue saignait encore. Sa lèvre était enflée et le sang avait séché dessus. Shiro était debout tandis que Shû, lui, était assis sur le tabouret, ce qui était plus pratique. Le visage était plus sensible, et Shû devait plus en souffrir, tant et si bien que Shiro avait du mal et dû lui dire au bout de plusieurs essais pour désinfecter son front :

    « Vient pas là et tient-toi tranquille ! »

    Il lui avait posé une main apaisante sur sa joue qui n’était pas blessé. Il finit par venir à bout des égratignures sur le visage, il ne restait plus qu’à s’occuper de la lèvre de Shû. Shiro se mit accroupi par terre et tenant Shû par le menton, il approcha son visage de celui du jeune homme pour mieux voir ce qu’il faisait, si bien que son souffle devait venir réchauffer le cou de Shû. Il essuya à l’eau chaude la lèvre de Shû pour faire disparaître le sang séché, puis y appliqua quelques secondes quelque chose de froid, pour aider à ce que cela n’enfle pas plus, avant de désinfecté et d’y déposé un petit pansement très discret qui ne le gênerait pas pour manger. Ensuite, il se redressa. Les joues de Shû avait légèrement rosit. Etait-ce la vapeur qui flottait dans la pièce, ou la proximité troublante de Shiro qui avait fait reprendre des couleurs à son visage pâle ? Quelle que soit la raison pour laquelle il avait retrouvé des couleurs, ainsi débarrassé de sang et de boue, il avait nettement meilleure mine. Shiro le fixa un instant, comme s’il était fier d’avoir accomplit du bon travail, puis, il l’attrapa vivement par le bras, et le tira brusquement vers lui, comme s’il avait voulut le prendre dans ses bras. Au lieu de quoi, alors qu’ils allaient se toucher, il le poussa doucement dans une autre direction, si bien que Shû se retrouva soudainement assis dans la baignoire, quoique encore vêtu de son caleçon. Shiro lui adressa un clin d’œil et éclata d’un léger rire terriblement charmant. Etrange soirée, à vrai dire. Mais ils savaient tous deux que tout cela n’était dû qu’à la fatigue et la lassitude. Juste la fatigue, rien de plus. D’ailleurs, sinon, quoi d’autre ? Ou peut-être que Shû…

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Shû Nakamura
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Classe : Première année, littérature, option théâtre.
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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyMer 18 Aoû - 14:00

Shiro dormait-il ? Il paraissait, du moins. Cela faisait quelques temps qu'il était, comme ça, sous l'eau, immobile. Enfin, il émmergea. Shû crut sentir en lui un soulagement. Soulagement ? Avait-il eu peur qu'il ne se noie à force d'être sous l'eau ? Peur, pour Shiro ? Il ne fallait pas penser à ça. Certes. Il n'aurait pas aimé que Shiro meure en sa présence. En fait, non, il n'avait pas envie que Shiro meure. Mais c'était une envie sans sentiments. Juste parce qu'il ne souhaitait pas sa mort, comme il n'aurait pas souhaitée celle de n'importe qui. Même Akihira, il ne voulait pas. Alors, ce n'était rien. Un soulagement banal d'une peur commune. Ce n'était rien.
L'Ange se leva. Sauta prestement. Il était agile. Agile et grâcieux. Comme toujours. Comme au théâtre, quand le plateau s'était tut pour lui. Il aimait ses craquements, lui, Shû. Mais le plateau s'était tut, pour l'Ange. Des mèches mouillées collaient à son visage. D'autres déversaient leur surplus sur son torse. Pourquoi fallait-il qu'il voie son torse ? Une fois lui aurait suffit. Mais non. Encore, ce jour. Il n'aimait pas regarder la nudité, même à demie, des autres. Ni la sienne, par ailleurs. Bien que, d'un côté, Shiro... Shiro, était atrocement beau. Il osait le dire. C'était la fatigue. Il se laissait aller. Il n'avait pas la force de se contenir. Alors, épuisé, il ouvrait son esprit à ses pensées et les laissait affluer. Et, forcément. La partie qui appréciait le musicien ne s'en privait pas. Elle, si retenue. Elle, enfin libre. Mais ça ne durerait pas. Après une nuit pour récupérer, elle serait de nouveau refoulée. Et comme elle le savait, elle en profitait. Au maximum.
L'Ange s'approcha de lui. Encore. Pourquoi fallait-il qu'il s'approche de lui ? Une fois lui aurait suffit. Mais non. Encore, ce jour. Il n'aimait pas quand Shiro s'approchait de lui. Parce que sa partie qui aimait le musicien... Aimait, non. Appréciait. Utiliser ce verbe, c'était trop fort. Parce que sa partie qui appréciait le musicien était toute chose face à ce visage, si beau, pensait-elle. Shiro le regardait. C'était plutôt gênant. D'être ainsi observé. Surtout dans cet état. Il avait l'impression d'être un sujet scientifique. Et le fou se demandait « Que vais-je lui administrer, à celui-ci ? » Et c'était Shiro. Shiro qui de ses yeux caramels, si nuancés, le regardait. Alors c'était d'autant plus gênant. Avec cette partie, si absurde, qui admirait, secrètement, tapie dans l'ombre, comme toujours, l'Ange.
Le yakuza tira sur sa veste. Enfin, un pan de sa veste. Balança le reste. Cela ne fit ni chaud ni froid à Shû. Il s'en fichait éperdumment. Il était bien trop fatigué pour se préoccuper de ça. Et puis, elle était bonne à jeter. Comme le reste. Encore des vêtements en moins. Il devrait en racheter. Pour les jeter, eux aussi, dans quelques temps. Akihira lui faisait gaspiller son argent.
Shiro lui ordonna d'enlever ses vêtements. Dans sa fatigue, il eut une expression de refus. Shû n'aimait pas, même seul, être dénudé. Il s'habillait toujours le plus rapidement possible. Cette peau à l'air l'embarassait. Elle était de trop, lorsqu'elle était seule. Vite, s'habiller. Alors, devant quelqu'un. C'était plus terrible encore. Devant Shiro, encore plus. Et c'était la seconde fois. Fallait-il absolument que les situations se répétent, avec l'Ange ? Il capitula, face à son argument. Même s'il ne trouvait pas cela très logique. Il préférait Akihira en colère de son bien-être, que lui mal en point ? Il savait que Shiro n'avait rien à faire de lui. Mais quand même. Akihira importait donc à Shiro ? Etonnant. Amusant ? Peut-être. Il ne voulait pas y réfléchir. Il ne voulait plus réfléchir, d'ailleurs. Ces quelques réfléxions avaient été de trop. Il commença à enlever ses vêtements. Mais lentement. Que ce moment où il presque totalement dénudé soit loin, très loin, s'il vous plaît. Il avait déjà eu la moitié plus d'émotions que d'ordinaire en cette journée. Alors, il voulait respirer. Être à l'aise. Mais ce jour souhaitait tout le contraire et réussissait, apparement.
Ses vêtements étaient vraiment dans un sale état. Il venait de les enlever. Que Shiro avait jeté de la même façon que sa veste. Ah, s'il était rentré comme ça chez les Nakamura, il aurait attrapé, ça, oui ! Mais c'était loin. Il était en Internat, à présent. Avec Akihira, malheureusement. Et Shiro. Quelle n'avait pas été sa surprise en le voyant dans l'école. Dans sa chambre, de surcroît. Pour eux deux, ç'avait été une mauvaise nouvelle. Paradoxalement, Shiro était le seul qui se soit jamais occupé de Shû.

Il était assis sur le tabouret. Shiro entreprit de soigner ses genoux. L'ingénu resta silencieux. Il était tendu. Tendu d'être presque entièrement nu. Tendu de sentir Shiro aussi près. A le soigner. Pourquoi fallait-il qu'il le soigne ? Lui-même ne se serait pas soigné, autrement. Il aurait pris un bain, aurait été dormir, et tout ça aurait cicatrisé au bout d'un moment. Ce n'était pas dans ses habitudes de faire attention à ces blessures. Elles lui faisaient mal mais il les ignorait.
Il l'observait le soigner. Il avait les mains habiles. D'où savait-il ainsi soigner ? Il s'occupa de son ventre. La blessure saignait encore. Il avait vraiment mal, à son ventre. Akihira la lui avait infligée après avoir crié plus fort, encore. Reprochant, toujours plus. Si inutilement. Il était terriblement tendu. Et sentir ces mains, ses mains, sur sa peau... Cétait... Oh, il ne savait pas. Mais il savait que c'était à cause de la partie qui l'appréciait. Il frissonait, de temps à autre. Ces mains, sur sa peau. Certes, à travers les compresses. Mais quand même. Ses doigts dépassaient. Shiro... Shiro qui le soignait. Pourquoi lui ? Personne ne l'aurait fait. Pourquoi fallait-il que Shiro le soigne ? C'était terrible, que ce soit lui. Il devait l'avouer. Ses soins lui étaient bénéfiques.
L'Ange se redressa, dans toute son immuable splendeur. Il passait à son visage. Ça le tiraillait. Ce devait être gênant, pour Shiro. Plus terrible, encore, maintenant. Cette main, sa main, sur sa joue. Son cœur se resserait. C'était atroce, atrocement angoissant. Il s'accroupissait, désormais. Lui tint le menton. Après la joue, le menton, Shiro ? Comme à un enfant auquel on va faire la morale. Ou bien qu'on va rassurer. « Je suis là, n'en doute pas. Mais ne fais plus de bêtise comme ça, d'accord ? »
Shiro était aussi muet que lui.
Sa tête, plus près de la sienne, à présent. Il soignait sa lèvre. Tendu, Shû était tendu. L'Ange, de nouveau, se redressa. Shû s'était senti rougir. La chaleur, dans la pièce. N'est-ce pas ?
Le musicien l'attrapa par le bras, le tirant brusquement, et il eut, quelques secondes, peur, oui, comme une peur, disparue aussitôt dès qu'il fut éloigné de l'Ange... Pour se retrouver dans la baignoire. Il regarde Shiro. Qui lui fit un clin d'œil, accompagné d'un léger rire. Agréable. Une bouffée de fraîcheur, dans l'esprit tendu du comédien.
La partie devait être toute étonnée de la proximité qu'il y avait eu, de ce clin d'œil et de ce rire. Ah, ça, jamais autant ! devait-elle s'exclamer. Mais il ne voulait pas l'écouter. Pourtant... Pourtant, il la sentait. Tapie dans l'ombre, elle était envahissante, malgré tout. Et elle s'imposait, omniprésente.
Comme si...

Il le regarda. Il sourit. Comme complice. Complice, de ce clin d'œil, de ce rire. Il fallait absolument qu'il se concentre sur autre chose que sa tête. Et il ne pouvait se concentrer que sur Shiro.

« Tu comptes donc que je prenne un bain, hein ? Mais... Si... Si je tente d'y passer au travers ? »

Il ne savait même pas ce qu'il disait, en fait. Il parlait, pour parler. Se libérer de sa tête. Comme s'il voulait casser sa soif. Assouvir quelque chose. Sauf que c'était l'effet quelque peu inverse.
Il parlait, pour parler. Ou peut-être que Shû, voulait discuter avec Shiro ? Discuter, pour discuter, avec quelqu'un. Comme avec n'importe qui. Puisque, hormis la partie qui appréciait le jeune homme, il le détestait, s'entend bien.
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Shiro Satô
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Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyMar 31 Aoû - 11:23

    Le sourire de Shû était étrange. C’était comme si, pendant un instant, pendant une seule seconde, il avait oublié tout ce que Shiro lui avait fait subir, comme s’il avait oublié quel genre d’homme il était, comme s’il avait oublié son abominable caractère, et qu’il s’était contenté de voir le jeune homme qu’il avait en face de lui à cet instant. Parce que, indéniablement, ce jeune homme-là, il était différent. Il semblait bien, bien différent. Car après tout, en cet instant il était… plutôt agréable. Il l’avait soigné. Il lui avait fait un clin d’œil, et même, il avait rit. Alors pourquoi ne pas se laisser aller à l’oubli ? L’oubli du jeune homme qu’il était en réalité, l’oubli de cet odieux personnage qu’il était. Pourquoi ne pas se contenter de voir ce garçon gentil qui était fatigué, mais qui souriait et plaisantait ? Pourquoi ne pas oublier le yakuza, ou faire comme s’il n’avait jamais existé ? Juste pendant qu’ils étaient ici, fatigués, tous les deux. Mais pourtant, c’était se faire du mal, tellement de mal, pour Shû. Parce qu’il était en train d’oublier. Ou en fait, pas d’oublier. Il avait juste mis à part, soudainement, dans un coin de son esprit, ce qu’il savait sur le véritable Shiro. Celui qui n’était rien d’autre qu’un yakuza impitoyable. Un jeune homme froid, incompréhensible, imprévisible, distant, insupportable. Un jeune homme qui avait tué des gens. Qui en avait blessés d’autres. Et par-dessus tout, un jeune homme qui l’avait blessé lui. Qui l’avait frappé, qui lui avait fait du mal. C’était comme si Shû avait soudainement décidé de ne plus penser à tout cela, qu’il avait brusquement jeté de côté pour ne plus voir que le jeune homme qu’il avait devant les yeux. C’était une erreur, une monumentale erreur, et Shû devait le savoir. Mais comment résister. En cet instant, Shiro était beau, certes, mais tant de gens l’étaient que cela n’avait pas d’importance, en soi. Non. Le problème était que Shiro, en cet instant, était charmant. Charmant. Et c’était terriblement dur, de résister à son regard, pis encore à son rire, à son sourire, tout cela était épouvantable. Comment Shû aurait-il pu résister ? Lui qui semblait si frêle, si doux, si gentil et si faible ? Comment aurait-il pu forcer son esprit à ne voir en Shiro qu’un mauvais garçon à l’instant même où il semblait être de loin, le plus charmant de tous ? Et d’ailleurs, qui l’aurait pu ? Shû savait pourtant, il savait, mais face à cette façon d’être, ce devait être si dur… Et puis, pourquoi l’avait-il soigné ? Pourquoi avaient-ils été si prêt l’un de l’autre pendant plusieurs minutes ? Pourquoi cette soudaine chaleur ? Non, non, définitivement, non, c’était insupportable. Alors il avait préféré ne penser qu’à l’instant présent. Ne penser qu’au Shiro qu’il avait devant les yeux à ce moment là. Même s’il savait parfaitement que le lendemain matin… Non, pas même le lendemain. Mais seulement, seulement lorsqu’ils sortiraient de cette salle de bain, il changerait. Il redeviendrait ce qu’il avait toujours été, ou peut-être ce qu’il avait toujours fait semblant d’être… ? Quand Shiro faisait-il semblant ? Quand il était joyeux et adorable ? Ou bien quand il était l’odieux yakuza… ? En fait, avait-il jamais montré à qui que ce soit sa vraie nature ? Une nature qui eût été un équilibre entre les deux personnes qu’ils montraient ? Ou bien, ne la montrerait-il jamais, car il était persuadé qu’elle n’existait pas… ? Qui faisait erreur, finalement… ? Aurait-il dû revêtir brusquement son costume de vilain yakuza, pour ne pas illusionner plus longtemps Shû, pour ne pas que le réveil de celui-ci soit trop difficile, trop dur à supporter ? Finalement, allait-il tomber ? Y avait-il, là, quelque part, un piédestal sur lequel il s’était lui-même dressé, pour se mettre en valeur, prendre de la hauteur, par rapport aux autres, et pour devenir inaccessible ? Car, être accessible aux autres, se montré sous son vrai jour, n’était-ce pas, enfin, montrer ses faiblesses, devenir accessible, n’était-ce pas finalement, accepter de souffrir ? Alors, toute cette maturité qui semblait émaner de Shiro, n’était-ce pas finalement une puérilité profonde, qu’il cachait par une simple mascarade ? Mentir, n’était-ce pas dire la vérité ? Ne disait-il pas la vérité à travers son exagéré mensonge ? Mais Shû n’était peut-être pas capable de voir ça, d’ailleurs, personne ne devait être capable de voir cela. Tout le monde croyait que Shiro était Shiro. Ceux qui voyaient le yakuza comme ceux qui voyaient le gentil garçon. Tous croyaient que le Shiro qu’ils voyaient était le véritable Shiro. D’ailleurs, pourquoi douter ? Il jouait tellement bien son rôle ! Il était tellement parfait dans son mensonge ! C’était odieux, de dire cela, pourtant c’était vrai. Il mentait à tout le monde. Et le premier à qui il mentait, c’était lui-même. C’était le plus triste, finalement. Il ressemblait tout bêtement à un gosse bornée qui ne veut pas admettre qu’il a tort, et qu’il se fait du tort, à lui-même. Il pensait à d’autres douleur, il n’y en avait pourtant qu’une de véritablement présente. Mais il l’ignorait. C’était tellement plus facile, de faire semblant de ne rien voir. C’était tellement plus facile de faire croire que rien n’était vrai. Une douleur imaginaire, n’est-ce pas ?
    Les paroles de Shû réveillèrent peu à peu les sens un brin endormit de Shiro, qui sembla émerger soudain d’un sommeil très profond, mais très agité. Il était encore plus fatigué, à présent. Mais les paroles de Shû l’avaient percuté de plein fouet, et il ne pu s’empêcher de sourire. Tout ça n’était en fait qu’un jeu puéril. Un jeu, et rien d’autre. Ils avaient tous les deux eut tort de s’imaginer autre chose, et de trop réfléchir, pendant quelques instants. Toutes ces stupides paroles lancées, ce moment où Shiro avait soigné Shû, ces sourires… Tout cela n’était qu’un simple jeu. Et même, un jeu malsain. Shiro fixa un moment Shû de son regard caramel puis vint s’asseoir sur le rebord de la baignoire dans laquelle il avait fait tombé Shû. Il eût un léger sourire, puis, répondit sur le ton parfait de la conversation la plus anodine qui soit :

    « Admettons. Tu comptes passer au travers. Prenons l’expression au sens propre. Il te faudrait d’abord briser la faïence de la baignoire. Puis le sol qui se trouve en dessous. Il se trouve que, juste en dessous de cette salle de bain se trouve le self. Tu te retrouverais donc en caleçon trempé, et par conséquent, transparent, devant une bande d’étudiants ahuris qui se demanderont pourquoi un dingue a décidé de péter le plafond… »

    Après cet exposé assez peu réaliste, mais tout à fait amusant de ce qui se passerait si Shû se décidait à passer au travers de son bain, Shiro laissa échapper un léger rire. Mensonger, ce rire. Comme tout ce qu’il faisait ici. Et Shû aussi, il mentait. Juste que lui, il ne s’en rendait pas compte. Shiro avait décidé de jouer le jeu, parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Il savait que tout cela finirait bien vite. Et ça n’en serait que plus douloureux pour Shû. Parce que Shû croyait sans doute voir ici, une partie sympathique de Shiro, d’autant qu’il l’avait soigné, une fois de plus. Tout cela lui embrouillait l’esprit. Même si Shû savait pertinemment que Shiro redeviendrait odieux à l’instant même où il franchirait le pas de la porte, il pensait que ce qu’il voyait là était une partie, infime peut-être, de ce que Shiro cachait à l’intérieur de lui. Donc, lorsqu’il sortirait de cette salle de bain, il serait persuadé que ce qu’il aurait vu cette nuit-là n’était autre qu’un morceau du vrai tempérament de Shiro. Il s’enhardirait peut-être en y croyant. Et il se briserait les ailes, parce que tout cela n’était qu’un mensonge. Parce que Shiro voulait que le monde croit que « l’autre » n’existait pas. Shiro secoua la tête et passa une main dans ses cheveux encore mouillés. Il entortilla un moment une mèche autour de son doigt, un geste plutôt féminin, puis, l’ombre d’un sourire passa de nouveau sur son visage et il lança :

    « Plus vraisemblablement. Tu es déjà dans la baignoire et tu es venu ici pour prendre un bain. Pourquoi ne pas rester là un moment ? »

    C’était tout à fait logique. Shiro lui adressa un charmant sourire et se leva avec grâce pour aller farfouiller derrière le paravent. Il ressortit de là vêtu d’une chemise d’un blanc immaculé et d’une cravate écossaise, ornée de chaînes diverses. On aurait pu croire que, Comme il n’était plus torse nu, sa vue était beaucoup moins… gênante. Mais de fait, la blancheur de sa chemise faisait ressortir ses cheveux roses et ses yeux noisette tout en soulignant admirablement sa silhouette. C’était involontaire, mais vicieux, finalement. Shiro alla s’appuyer sur le mur en face de la baignoire et fouilla un moment dans son sac qu’il vida à moitié. Se déversèrent sur le sol une demi-douzaine de sucettes aux parfums divers, un gros carnet de note, plusieurs stylos pêle-mêle, un briquet, un gros dossier rouge dont s’échappèrent quelques photos, une pomme verte, un portefeuille, un iPod et des choses impossible à identifier à distance. Il était surprenant de ne pas trouver d’armes dans le sac de Shiro. Il en avait pourtant toujours sur lui. Difficile de dire où. Tout un art, pour les cacher. Shiro poussa un soupir et balança dans son sac tout ce qui s’était déversé sur le sol. Triste soirée. Il n’avait plus de cigarettes.

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Shû Nakamura
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Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] Empty
MessageSujet: Re: Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû]   Angel in the bathroom ~ Is it the title of a bad movie?! xD [Shû] EmptyDim 5 Sep - 13:26

Shû se laissait aller, oui. Le pire était qu'il le savait. Le jeune homme en était parfaitement conscient. Même si une partie de lui, toujours, se disait qu'il y avait sûrement un autre Shiro. Un Shiro enfoui, secret, tapis. Mais le vrai. Ni l'adorable, ni le yakuza. Le vrai. Cette partie survenait à chaque fois qu'il le voyait. Parce que, non, vraiment… Il était ainsi réellement possible que quelqu'un fût aussi antipathique ? L'ingénu n'y croyait pas. L'ingénu n'avait sûrement jamais compris l'ironie de Candide.
Et puis, là, voyez : Shiro vient de sourire. Et Shiro était un jeune homme qui détenait un sourire absolument charmant. Aussi Shû, en ce moment de fatigue, ne pouvait-il que se laisser bercer par de terribles illusions. D'autant que Shiro plaisanta. Et il rit. Shû aussi.
Quelle horrible illusion. Bientôt, tout serait fini. A quoi bon y croire, puisque ce ne serait qu'un songe dans quelques temps ? Une vague impression. Insaisissable, faite de brume. C'était là, mais ce n'était pas là. Voguant au-dessus de leur tête. Un nuage. Inaccessible, comme le ciel.
Et voilà, Shiro souriait de nouveau. Qu'il était charmant ! Même l'esprit ingénu du comédien le reconnaissait. Puisque c'était indéniable. Shiro était beau. Shiro était l'Ange, après tout. A moins qu'il ne soit autre.
Le jeune yakuza retourna derrière le paravent, laissant le temps à Shû de méditer sur ses paroles. Qui ne fit que s'embrouiller davantage, en fait. Shiro revint. Vêtu d'une chemise blanche. Et c'était atroce. Atroce de beauté. Aveuglant, aussi. Autant au sens propre qu'au sens figuré. La lumière de cette chemise blessait les yeux. Et bernait les esprits. Shiro était un ange, on ne pouvait le contredire, en cet instant.
Puis l'Ange déversa ce qu'il avait dans son sac sur le sol. En voyant les sucettes, Shû eut un sourire. Il était lui était difficile d'imaginer Shiro en train de manger une sucette. Car même en cet instant, il savait le yakuza. Aussi l'association lui était rude. Mais, oui, c'était vrai : il avait à tenir l'image de l'adorable garçon. Finalement, l'adorable garçon remit ses affaires dans son sac après avoir poussé un soupir. Il n'avait pas dû trouver ce qu'il cherchait.
Soit, continuons le jeu.

« Et j'aurais sûrement à payer les dégâts. Et comme ce serait aux Nakamura de payer, Akihira ne me le pardonnerait pas et j'aurais encore besoin d'un bain. Mauvaise idée, effectivement. »

Ah ! ce Akihira ! Serait-il un jour tranquille ? Ceci dit, Shpu avait dit cela en « plaisantant ». Tant est qu'il soit possible de plaisanter. Là, ici, avec Shiro. Mais Shû était fatigué et Shiro aussi, n'est-ce pas ?

« Je suppose que je n'ai pas le choix, ne ? Ce serait stupide de m'entêter à affirmer le contraire. Nous savons tous les deux qu'une salle de bain sert à prendre des bains. »

Et que dans quelques temps tout sera fini. Et qu'aussitôt notre chambre rejointe, tout reprendra comme avant. Comme d'habitude. Normalement. Tels que nous nous montrons. Quoique Shû n'était pas différent en cet instant que d'ordinaire avec Shiro. Si ce n'est qu'il n'était pas effrayé.

[Je crois que c'est un de mes pires RPs. Désolée. >_<]
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