Forum RPG université - Rainbow University
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Forum RPG se déroulant dans une université à Tôkyô. Elle accueille des élèves doués de talent particulier pour la musique, le sport, la cuisine etc. Cependant, des meurtres ont lieu...
 
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 "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.

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Shû Nakamura
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Shû Nakamura


Messages : 398
Classe : Première année, littérature, option théâtre.
Chambre : Chambre une. (Pourquoi faut-il qu'il soit dans la même chambre que ce Diable de Shiro ?!)
Activités/Passions : Shû aime lire et écrire, le théâtre, la musique. Le sucettes. Les gâteaux. Les animaux. Les fleurs. La nature. Les peluches. Les gens. Les câlins.
Sexualité : Insexuel ! *BAF*

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MessageSujet: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyDim 21 Fév - 19:22

Il était tard, mais Shû se promenait malgré tout dans l'établissement. Il repoussait au plus loin le moment où il devrait rentrer dans sa chambre, dans leur chambre.
Armé d'une sucette goût pomme verte, sourire aux lèvres, il déambulait joyeusement sous le ciel qui progressivement s'assombrissait.
Il n'y avait personne, l'air était frais. Il profitait de cette légère liberté, qui fut de courte durée.
Un groupe de cinq jeunes japonais parlaient bruyamment derrière lui. Il se retourna. Ils semblaient avoir… Bu un peu trop. Et au vu des bouteilles dans leurs mains, ils n'étaient pas prêts de s'arrêter.
L'un d'eux l'apostropha, il continua son chemin. Mais le japonais persistait. N'obtenant aucune réaction, il voulut rattraper Shû, mais tomba. Les autres rirent, tandis qu'un avait pris le relais. Le blondinet se retourna et vit qu'ils le poursuivaient tous désormais.
La panique s'installait en lui, il se mit à courir.
Plus endurants que lui, ses poursuivants se rapprochaient de lui rapidement, Shû monta des escaliers, les pas derrière lui lui apprirent qu'ils étaient toujours à sa poursuite. Il accéléra, poussa la trappe, et se retrouva sur le toit.
Il ne fut pas seul bien longtemps.
Shû eut à peine le temps de se retourner qu'un brun vêtu d'un pull sombre se jetait sur lui, le faisant tomber au sol. Une fois étendu au sol, un autre en jean vint lui asséner un coup de pied dans les côtes. Le blondinet serra les dents. Il était habitué à se faire frapper. Cela n'était qu'un début, il avait connu plus douloureux avec Akihira, pire avec Shiro.
Ce fut un autre en T-shirt jaune qui rejoint le groupe en… Crachant sur son visage et proférant diverses insultes.
Il voulut essayer la salive mais un quatrième marcha sur sa main. Le cinquième ne tarda pas à rejoindre ses amis à leur petite fête improvisée. Tout en le frappant, ils continuaient à boire, parler, s'amuser.
Quoi de mieux que d'assassiner un ange ?
Ils frappaient doucement, en comparaison aux coups d'Akihira et Shiro. Il n'avait pas si mal que ça.
Mais le temps passant, la douleur se ressentait de plus en plus, son corps se faisant meurtri. Et ils se mettaient à frapper plus fort, toujours plus ivres.
Petit ange égaré. Ce n'est pas lui qui verse le sang, ce sont les autres qui versent le sien.
Faible, sans défense face aux cinq garçons, tous plus grands lui, plus forts, il devait se contenter d'être encore vivant.
Il sentait son sang, poisseux, coller à ses vêtements, ses plaies le brûler, ses os lui faire mal.
Combien de temps encore cela allait-il durer Pendant combien de temps encore allaient-ils le frapper ? Pendant combien de temps résisterait-il ?
Voilà. Voilà ce que cela faisait, un ange maculé de sang. C'est joli, pas vrai ? Cela vous plaît, ne ? Et vous aimeriez qu'il meure, aussi ? Ce serait chouette, c'est vrai. Les anges ne meurent jamais, pourtant.
Alors, Shû n'est pas un ange ? Victime innocente.
Il n'a rien demandé, il est juste frappé à tort par des imbéciles saouls.
Si les anges s'aident entre eux, alors, venez, venez donc l'aider, le petit ange égaré, qui souffre en silence, sans laisser passer un seul cri, un seul gémissement, de sa petit gorge.
Pauvre enfant.

Son corps faisait des soubresauts selon la violence des coups.
Cela durait depuis maintenant une dizaine de minutes, voire plus. Il avait atrocement mal.
Et se demandait si cela se terminerait avant qu'il ne meure.
Puisant dans ses maigres forces, il voulut se relever, mais un coup de pied au ventre lui fit oublier toute possibilité de se mettre debout.
Et visiblement, ce coup de pied leur avait plu. Alors, ils renforcèrent leurs coups. Quel plaisir prenaient-ils à donner autant de coups, sans discontinuer ?
Il ne pourrait plus retenir ses gémissements bien longtemps, il avait trop mal.
En ce moment, oui, il aurait préféré être dans la chambre, quitte à ce que Shiro soit là. Il rentrait le plus tard possible et partait le plus tôt possible pour ne pas le voir, passait son temps à l'éviter. Certes, Shiro était plus matinal et plus tardif que lui, mais sait-on jamais.
Il regrettait fortement de n'être pas rentré avant, d'avoir traîné ici, d'avoir acheté cette stupide sucette à la pomme, qu'il n'avait pas finie du coup. Elle était tombée dans sa course.

Un. Deux. Trois.
Le pied du garçon au pull sombre partir vers l'arrière, prit de l'élan, revint violemment en avant s'enfoncer dans ses côtes. Son corps se souleva quelques secondes, puis se rabaissa brutalement.
Mal aux côtes, mal au dos.
Il n'en pouvait plus. Le blondinet avait du mal à respirer.
Un long gémissement s'échappa de sa bouche, plainte désespérée.
Ils en rirent, atrocement ivres.


Dernière édition par Shû Nakamura le Ven 12 Mar - 16:08, édité 2 fois
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Shiro Satô
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Classe : Première année. Littérature et musique.
Chambre : Chambre 1
Activités/Passions : Yakuza à plein temps, c'est une activité? Voire une passion? Parce que je passe ma vie à faire ça... Même en cours, je repère des trucs...
En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyMar 23 Fév - 16:42

    Shiro entra dans la chambre déserte, allumé la lumière et grimaça à la vue des horribles murs. Il ne s’y ferait sans doute pas… Il fronça les sourcils, jeta sa veste turquoise à étoiles roses sur une chaise et entreprit de ranger tous les papiers étalés sur son lit. Une fois que ce fut finit, il rangea sa veste et scruta son reflet dans le miroir à côté de la porte. Des vêtements colorés. Ce n’était pas ce qu’il fallait pour le travail. Et il avait une réunion pour le travail, dans une demi-heure. Un soupir lui échappa, il consulta sa montre. 20h30. Il enviait tous ceux qui pouvaient rentrer tôt chez eux, ceux qui ne travaillaient pas trop tard, ceux qui, après les cours, n’avait qu’à penser à se reposer, tranquillement, alors que lui, après les cours, il devait songer à travailler. Et il avait travaillé. Assit dans le parc, étude poussée de tous les jeunes gens qui passaient, et tout noter. C’était épuisant, éreintant, mais il l’avait fait. Et maintenant, enfin rentré. Le ventre vide, l’air épuisé, mais bien là. Et une réunion. Encore une réunion. Il n’avait que cette idée à l’esprit. Toujours parler, et ne jamais rien faire. Il ferma les yeux, passa une main dans ses cheveux roses et se dirigea vers la salle de bain. Il laissa tomber tous ses vêtements, et se plongea dans l’eau brûlante, ferma les yeux, oubliant, s’oubliant.
    Shiro finit par se tirer da baignoire. Il attacha une serviette autour de sa taille, poussa la porte qui menait à la chambre, alluma. Alors qu’il fermait la porte, sa serviette tomba. Il se pencha, la ramassa, la garda dans sa main. Son regard fut confronté au regard de l’autre, celui du miroir, juste en face. Il se redressa, face au miroir, sa serviette à la main, oubliant de la remettre, fixant simplement celui qu’il voyait. Un jeune homme. Un très beau jeune homme. La peau blanche, pâle mais brillante. Un visage fin, des yeux caramel, ravissants, qui ressortaient sur sa peau. Ses cheveux roses, des mèches folles qui lui tombaient dans les yeux, les gouttes qui tombaient sur ses épaules fine, coulant sur son torse, sur son tatouage. Ce corps svelte, fin, mais plus musclé qu’on ne le soupçonnait. Et sur ce visage, ni air grave, ni regard cynique, ni sourire malsain. Rien. Rien que Shiro, nu devant cette glace. Rien qu’un ange, d’une pureté incroyable, debout, là, tout près. Un ange parmi les hommes. Le savaient-ils ? En avaient-ils vraiment conscience ? Non sans doute pas, parce qu’il n’avait pas lieu de le voir. Mais là, mis à nu, il ne restait rien. Rien d’autre que cet ange, irradiant de pureté, irradiant de lumière. Beau, magnifique même, dans son immense éclat, il illuminait, tout.
    Un objet chuta, heurta le sol dans un bruit doux, rompant le charme de l’ange qui secoua sa tête, laissant tombé autour de lui une pluie de fines gouttelettes. Il se couvrit, approcha son armoire, s’habilla prestement, se retourna vers le miroir, une fois encore. Un ange toujours. Un ange à l’étrange regard caramel, un peu sournois, sans doute. Un air de vague arrogance, mais une infinie beauté. Une chemise rayée blanche et noire à la verticale, une cravate, une veste, un pantalon noir. Absurdement beau, absurdement séduisant, absurdement sournois, mais absurdement angélique. Il sourit à son reflet. Mais cette fois, ce n’était pas un sourire d’ange. Shiro remit une de ses mèches de cheveux roses, qu’il avait savamment coiffés. Il fixa ses yeux, entourés de noir. Oui. C’était là un bien bel ange. Un bien bel ange sournois. Il secoua la tête, éteignit la lumière et sortit précipitamment. Il regarda l’heure. Il était en retard. Tant pis. Il se mit à courir dans les couloirs bondés, traversé à chaque instant par les élèves qui revenaient, après avoir mangé. Il sortit de l’université quelques minutes plus tard. Il parvint à attraper un taxi, arriva au lieu de réunion avec dix minutes de retards, salua les gens qui l’applaudissait pour son manque de ponctualité, qui était pourtant rare.
    Ce ne fut qu’au bout de trois quarts d’heures qu’il se retrouva de nouveau à l’université. Presque 22 heures, le portail était fermé, bien sûr. Il l’escalada lestement, retomba silencieusement dans le parc. Il passa une main sur son cou en grimaçant et défit sa cravate, qu’il rangea prestement dans la poche intérieure de sa veste, qu’il avait ouverte. Il ouvrit également plusieurs boutons de sa chemise, qui découvrit ainsi son tatouage. Il s’approcha du bâtiment, tenta d’ouvrir la porte. Fermée. Il aurait dû laisser une fenêtre de sa chambre ouverte… Shû l’aurait sans doute fermée en revenant. Il faisait certainement trop frais pour dormir la fenêtre ouverte. Il ouvrit la bouche, de la buée se forma. Oui, il faisait vraiment froid. Il examina toutes les possibilités qui lui permettraient de rentrer, avisa la porte qui donnait accès au toit, qui n’était jamais fermée. Il escalada prestement un arbre, de la sauta sur un renfoncement du troisième étage, et parvint à arriver jusqu’au toit. Parfois, il était bon d’être yakuza… Mais quelle idée, donc, de fermer les portes de l’université à tout juste 22 heures ! Il s’avança sur le toit. Il aperçut rapidement. Cinq jeunes hommes. Ivre, vraisemblablement, parfaitement ivre. Ils frappaient quelqu’un. Shiro s’apprêtait à regagner la porte, puisque ce n’était pas son problème, et qu’il pouvait n’être pas vu, tant ils étaient ivres, mais il aperçut nettement. Petite créature, frêle, faible, recroquevillé, le visage caché. Nakamura Shû. S’il le laissait mourir là, il aurait des ennuis. Un certain Akihira lui tomberait dessus, il serait obligé de le tuer, et sa couverture serait fichu. Evidemment. Toujours là pour compliquer les choses. Il s’approcha du groupe. Au début, aucun ne le remarqua. Ils ne virent pas. Même Shû, qui avait les yeux levés, ne le reconnut pas, il en était certain. Il sortir un katana, de ce qui semblait être nulle part tant il l’avait tiré prestement. Le premier comprit très vite qu’il fallait fuir et prestement quand il sentit la lame froide faire pression sur sa gorge. Il ne chercha même pas à savoir qui était le mystérieux sauveur du petit être sur lequel il s’était acharné, et tellement amusé. Ils s’enfuirent tous, et Shiro s’avança vers Shû qui leva enfin les yeux.
    Shiro était là, dans toute sa splendeur d’ange, d’ange salvateur. Ses cheveux roses légèrement secoué par le vent, la peau blanche de son torse qui étincelait sous la pâle lueur de la lune. L’ange salvateur, beau, infiniment beau. Ses yeux caramel paraissaient, sous cette lumière, à ce moment, moins durs, moins cruels. Car enfin, il avait vraiment sauvé ce petit être, là, par terre, qui le regardait, qui ne semblait pas y croire. Pourtant l’ange salvateur était là, bel et bien là, bel et bien ravissant, irradiant tout de sa lumière d’ange, dans la pénombre oppressante de la nuit froide. L’ange salvateur de toute sa hauteur, baissait les yeux sur le petit être à ses pieds, petit être qu’il avait sauvé, qui vivait grâce à lui, qui respirait, là, grâce à lui. Il ne voulut pas briser le charme qu’il semblait exercer sur ce pauvre enfant de dix-neuf ans. Il n’avait pas conscience de ce charme, d’ailleurs. Fascinant, cet ange salvateur. Beau, cet ange. Shiro s’accroupit face à Shû, fit en sorte qu’il le regarde.

    « Ca va Shû ? Aller, viens, il ne faut pas traîner là. »

    Il se releva, attendit que Shû face de même. Mais il ne semblait pas décidé. Shiro poussa un léger soupir d’exaspération et leva les yeux au ciel. Il passa les bras sous les épaules de Shû, l’aida à se remettre sur pieds. Equilibre précaire, ce jeune homme, normal que son frère n’arrivait rien à en faire. Il passa un bras autour des épaules de Shû pour le soutenir pendant qu’il marchait. Il fallait regagner la chambre discrètement. Il suffirait que Shû dise à son frère qu’il était bêtement tombé dans un escalier. C’était une excuse tellement stupide, et par conséquent, tellement plausible, que son frère y croirait sans problème. Il sembla à Shiro qu’ils mirent un temps fou à descendre les escaliers, mais il prit son mal en patience, se mordit furieusement la lèvre pour ne pas faire de remarques désobligeante, et attendit. Ils finirent par entrer dans la chambre. Shiro alluma la lumière, fut inondé par elle. Il jeta sa veste sur son lit et fit asseoir Shû sur son propre lit. Il alla à la salle de bain en silence, ramena des compresses. Il se laissa tomber à genoux par terre devant Shû, et, gardant le silence, entreprit de soigner la seule blessure sur le visage du jeune homme. Il lui avait ouvert l’arcade, mais un pansement suffirait. Il essuya doucement avec une compresse chaude le sang sur le visage de Shû et déposa un pansement. Il semblait épuisé. Il n’était vraiment pas fait pour le métier… Il se leva pour jeter les compresses sales, s’approcha de Shû et tira sur son t-shirt. Le jeune homme leva les yeux vers l’ange salvateur. Celui-ci secoua légèrement la tête en souriant.

    « Enlève ton haut, il est plein de sang, et il faut qu’on soigne ça. »

    Il se retira de nouveau à la salle de bain, rangeant un peu, prenant d’autres affaires. Il espérait ne pas avoir à l’emmener à l’hôpital. Il se retrouvait là, à soigné se gamin qui s’était fait frapper pas une bande de troisièmes années complètements ivres et ce garçon était le frère d’une des personnes qui le haïssait. Quoi de plus normal ? Et puis, un ange et toujours un ange, après tout. Et il était donc l’ange salvateur, cette fois-ci. Il n’avait pas l’habitude. Il était plutôt du genre à faire peur au gens, et en général, tous les détestaient. Mais il ne se faisait pas de soucis à ce propos. Shû le détestait. Il avait été frappé par lui. Mais en somme, moins que ça. Shiro n’y était pas aller si fort, cette fois-là. Il aurait pu faire bien pire. Finalement, la situation se retournait. Il était celui qui avait sauvé Shû, et non plus celui qui l’avait sauvagement frappé, qui lui avait fait du mal. Etrange, tout ça. Shû allait s’imaginer beaucoup de choses à son sujet. Mais cela importait peu. Il avait fait cela pour le travail. Et de toute façon, s’il était ne serait-ce qu’un peu aimable ce soir, il ne le serait plus le lendemain même. Shû finirait par comprendre, que Shiro était quelqu’un exécrable, qu’il fallait détester, jusqu’à la toute fin. Quoique. Peut-être que cet ange aimait souffrir ? Cela n’avait pas d’importance, pour Shiro. Il laissa tomber quatre compresses dans une bassine qu’il avait remplie d’eau chaude et se dirigea vers la chambre. Que ne devrait-il faire encore pour le travail ? Il entra dans la chambre, mais sans un sourire. Il tâcha de faire en sorte que son visage paraisse doux. Car après tout, n’était-il pas, l’ange salvateur… ?
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Shû Nakamura
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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyMer 24 Fév - 22:23

Etendu au sol, étourdi, blessé, Shû ne distinguait que peu ce qui se passait autour de lui, d'autant que le ciel était vraiment sombre désormais.
Ils continuaient à le frapper. Cela, il en était certain.
Ah ! Si Akihira le voyait ici ! Il s'y mettrait… A moins qu'il serait jaloux que d'autres le frappent ? Il en était bien capable. Shû était son jouet à lui. Il n'avait déjà pas apprécié que Shiro l'ait frappé… Et s'était bien vengé après. Sur son jouet, bien sûr. Le frapper de ses coups, jusqu'à ce que ceux de Shiro ne se voient plus.
Il avait été méconnaissable ce soir-là. Pas mieux pour un déguisement. Les cheveux blonds et la peau blanche avaient salement été tachés de rouge.
Rassurez-vous en.
Alors… Alors s'il apprenait… Si jamais il survivait ce soir, du moins.
Fragile… Désespérément fragile. Il savait. Il savait qu'il n'était que trop frêle, que trop lâche. Qu'il aurait dû puiser en lui, trouver la force de se relever, et sinon de se battre, de s'enfuir. Mais il était trop tard.
Il était trop tard, il était trop affaibli. Seul, jamais il ne pourrai se relever.
Combien de temps ce calvaire allait-il durer encore ? Combien de temps ? Pourquoi ? Pourquoi étaient-ils si ivres ? Pourquoi frapper ?
Leitmotiv.
Il aurait voulu pleurer, mais les larmes restaient coincées. Depuis bien longtemps il cessait de pleurer quand on le frappait. De toute façon, c'était inutile.

Le petit ange blond sera bientôt sauvé par un ange, un véritable ange. Qu'il soit bon ou mauvais, c'était un véritable ange.
L'ange salvateur de Shû. Quelle ironie. Quelle ironie quand on sait que c'est ce même ange qui a frappé ce même enfant, quelques mois auparavant.
Ainsi donc, Shiro s'était avancé. Et Shû avait levé les yeux. Mais non, il ne l'avait pas reconnu. Ses yeux fatigués avaient du mal à distinguer qui était qui. Shû vit simplement le katana briller à la lueur de la lune.
Quelle heure pouvait-il être ?
Le katana était visiblement toujours considéré comme « objet dangereux » malgré leur état. Et heureusement. Car ils fuirent. Tous. Sans exception. Sans tarder. Sans poser de question. Sans prendre la peine de donner un dernier coup.
Shû eut l'illusion de respirer.
Mais ce ne fut qu'une illusion.
Car lorsqu'il vit Shiro, katana à la main, éclairé par la simple lumière de la lune, il ne respira plus pendant quelques secondes.
Sûr, grâce à ce soir, il pouvait sans problème rester plus d'une minute en apnée.
Les cheveux, roses, de l'ange salvateur se soulevaient aux vagues du vent léger, la pâleur de son torse était accentuée par la lueur de la lune, et son regard caramel semblait presque doux. Shû l'aurait presque dit sympathique. Presque. Bien qu'il l'ait sauvé.
Et alors que le blondinet pensait qu'il partirait après un sarcasme –certes, ils étaient dans la même chambre, le rosé s'accroupit et lui parla avec gentillesse. Interloqué, le Shû.
Tellement qu'il ne bougea pas. Et il n'en avait pas la force. Pas seul.
Soit Shiro s'en rendit compte et fut exaspéré de sa fragilité, soit il ne s'en douta pas et fut exaspéré de son inertie, puisqu'il le leva lui-même.
La descente de l'escalier fut pénible. Marcher jusqu'à leur chambre également. Il avait mal et marcher était atroce.
Lorsque Shiro alluma la lumière, il eut mal aux yeux. Puis s'habitua et s'assit sur son lit tandis que Shiro revenait de la salle de bain avec des compresses qu'il appliqua sur son arcade saignante.
Cette nuit, il dormirait. Pas de problème de ce côté là. L'enfant était crevé.

Il sentit que l'on tirait sur son T-shirt, comprit, comme sorti d'un rêve, idiotement, que c'était Shiro. Il leva ses yeux noirs vers le visage de Shiro.
D'accord… D'accord, Shiro était beau. Mais pas beau comme des filles peuvent dire d'un garçon qu'il est beau, comme un garçon peut dire d'une fille qu'elle est mignonne. Shû n'y penserait pas, sinon.
Non, il était beau comme… Comme si une lumière blanche l'entourait. Une véritable auréole blanche. Une aura pure.
Et pourtant.
Pourtant c'était bien lui qui l'avait torturé.

Ne… Enlever son haut ? Shû se mordit la lèvre.
Soucieux, d'un coup, de dévoiler une partie de nudité à Shiro ?
Ne… C'était que… Shû était un garçon vraiment très frêle. Pas épais. A la peau claire.
Et il avait nombres de traces de coups, portés par Akihira. Alors, montrer ça à Shiro… Il aurait l'air ridicule. Cela prouverait une fois de plus qu'il était faible.
Demo… Demo, hai. Il avait raison. Il n'allait pas rester avec ses blessures et son sang. Résigné, il enleva son haut tandis que Shiro était retourné dans la salle de bain.

Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi il s'était comporté en ange salvateur ce soir, alors qu'il l'avait frappé quelques mois auparavant.
Il voulait l'avoir comme jouet pour lui seul, également ?
Non, stupide. Il avait sûrement de quoi faire. Et puis Shiro n'avait pas l'air de l'apprécier… Leur deuxième rencontre dans la chambre, le jour de la rentrée, l'avait prouvé.
Alors, pourquoi ? Pourquoi quelqu'un comme lui viendrait-il le sauver ? A quoi avait-il pensé en faisant ça ?
C'était pour mieux le manipuler ensuite ?
Il y était habitué, à être manipulé. Tout le monde le manipulait.
Jouet, jouet, jouet, jouet.
Jouet pour gosse.
Dix-neuf ans, et toujours un idiot caractère enfantin.
Caractère enfant pour être un jouet. Un jouet. Rien d'autre.
Ou un pantin. C'était peut-être plus valorisant : ce n'étaient pas des enfants qui agitaient les fils des pantins, mais des adultes, pour faire sourire les enfants.
Il aurait quel rôle, dans cette pièce-là ?
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Shiro Satô
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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyJeu 25 Fév - 12:40

    Shiro, sortit de la salle de bain s’approcha de Shû, qui avait laissé tomber son t-shirt par terre. Ils avaient plutôt bien amoché le gamin, cette bande de troisièmes années ivre mort… Shû avait l’air de souffrir beaucoup, et semblait se trouvé entre l’admiration, la surprise, la douleur et l’incompréhension. Bref, il avait vraiment une tête de gamin bien perdu. Shiro fixa les blessures de Shû et se mordit la lèvre. Il avait l’air de mourir de douleur, et lui, Shiro, avait survécu à bien pire. Il se mordit la lèvre pour retenir une remarque sarcastique et bien sentie. Mettons que tout le monde n’avait pas la même résistance que Monsieur Satô. Et c’était vrai, il s’était endurci, en devenant yakuza. Et sur tous les plans. Shiro tira un tabouret et s’assit face à Shû, qui était resté assis sur son lit, à le regarder faire, à observer chacun de ses gestes. Shiro garda le silence. Longtemps. Il se contentait de Soigner Shû. D’enlever le sang de sa peau, de désinfecter ses plaies, de lui mettre des pansements. Et ce gamin se laissait faire en silence, mais Shiro, concentré sur ce qu’il faisait, sentait le poids du regard de Shû, qui suivait chacun de ses gestes, ou qui se portait soudainement sur son visage, le fixait quelques secondes, portait son regard sur ses mains, comme par peur que Shiro lui dise de cesser de le regarder ainsi. Shiro était capable d’analyser les paroles de chaque personne, les gestes de chaque personne. Mais il analysait aussi très bien les silences. Le silence de Shû était tellement évident… Pauvre gamin mort de peur. Pauvre gamin perdu dans ce monde…
    Parce qu’il était perdu, c’était très clair. N’importe quel enfant, dans un cas comme le sien, aurait voulut avoir quelqu’un de bon, de gentil près de lui, pour le rassurer, le prendre dans ses bras, lui dire que tout était finit, que ça n’arriverait plus, plus jamais. Mais Shû n’avait personne comme cela, il n’avait sans doute jamais eu personne de ce genre. Et c’était sans doute pour ça qu’il semblait n’avoir jamais grandit. Shiro n’était pas cette personne. Il le soignait avec une indifférence très mesuré, et très présente. Et son frère, Akihira, l’était sans doute encore moins. S’il apprenait que Shû avait été frappé, il serait persuadé que c’était par Shiro, d’autant plus s’il savait qu’ils étaient dans la me^me chambre. Et là, il frapperaient Shû d’avoir été faible, de s’être laissé frappé par son pire ennemi, d’avoir sans doute crier face à lui parce qu’il avait mal, de n’avoir pas sauver son honneur, pas l’honneur de Shû, le sien, à Akihira. Finalement, peut-être était-il plus vil que Shiro, au fond. Non… Si Shiro n’avait pas frappé ce gamin, s’il n’avait pas réduit en cri étouffé ses rires joyeux, c’était simplement parce qu’il ne pouvait pas. Pour le travail. Il ne le soignait pas par bonté. Il le faisait pour le travail. Le travail, encore et toujours le travail. Finalement, il enviait Shû d’être si stupide et ignorant de toutes ces choses. Ces choses qu’il pensait peut-être comprendre mais dont, au fond, il ne savait rien. Parce qu’il était resté un gamin innocent. Et s’il était resté un gamin innocent, ce n’était pas par hasard, ce n’était pas parce qu’il ne savait pas grandir. C’était simplement parce qu’il n’avait jamais rien vécu d’assez fort pour le pousser à grandir, soudainement, à crier. Shû ne pouvait pas comprendre. Il ne saurait jamais ce que c’était, que d’être poussé par les évènements à s’endurcir, à devenir celui que l’on ne veut pas être, celui qu’on ne devrait sans doute jamais être. Mais on s’y fait. Et peu à peu, on oublie l’autre, on oublie qu’on n’a pas toujours été comme ça. On ne fait plus que jouer un rôle. On devient ce rôle même. On devient celui que l’on n’aurait jamais dû être, que l’on n’aurait jamais voulut être. Alors, peut-être que Shû se détestait parfois d’être si gamin, si stupide par moments. Mais au fond, il ne jouait pas de rôle. Il ne changeait pas, simplement parce qu’il ne savait pas être autrement, et il détestait devoir admettre qu’il ne saurait jamais être autrement. Mais il ne jouait pas de rôle, il ne devenait pas quelqu’un d’autre, il ne devenait pas celui qu’il ne voulait pas être.
    Shiro leva les yeux, jeta dans la bassine les compresses pleines de sang. Il lança un t-shirt propre à Shû et s’en fut vers la salle de bain. Là, son regard rencontra une nouvelle fois le miroir. Il n’était pas décoiffé. Il était encore parfait, désespérément parfait. Il se mordit la lèvre. Lu, celui qui était devenu odieux avait dû choisir. Il avait dû choisir. Il avait cessé de servir au paradis, et était partit régner en enfer. Et pourtant, il demeurait le même. Atrocement beau, atrocement pur, atrocement ange. Il secoua la tête, jeta dans la poubelle les compresses pleines de sang, vida la bassine et se lava longuement les mains en fixant de nouveau son reflet. Ses yeux caramel peignaient une parfaite indifférence dont il était le maître. Il avait de beaux yeux, pourtant. Mais aurait-on pu dire qu’il était moins beau ? L’ange indifférent restait ange, restait magnifique. L’ange de l’indifférence restait éternellement ange, éternellement magnifique. Cette si belle figure que devait détester tellement de gens…
    Shiro passa une main dans ses cheveux, secoua la tête et retourna dans la chambre. Shû s’était rhabillé et il restait là, assit sur ce lit. Shiro se fit la réflexion que le jeune homme aurait eu tout intérêt à dormir, dans l’état dans lequel il était. Mais ce n’était pas à lui de lui dire. Il était grand, après tout. Il l’avait sauvé et soigné, s’était déjà bien. Il passa un bref regard sur Shû, se souvint soudain du problème énorme que cela provoquerait si Akihira apprenait ou bien voyait qu’il s’était fait passer à tabac. Il passa une main froide sur son visage en fermant les yeux et soupira. Evidemment. Mais Shû devait être bon acteur non ? Il avait vaguement entendu dire qu’il se trouvait dans cette section là, donc… Il suffisait de lui trouver une excuse plausible, et il la jouerait très bien. Si la dite excuse était stupide, c’était mieux encore, parce qu’Akihira le croirait d’autant plus. Ce pansement à l’arcade mettrait un moment à disparaître, et, maladroit comme il était, il ne parviendrait certainement pas à éviter son frère assez longtemps pour qu’il ne l’aperçoive pas. Bien sûr. Il avait plutôt intérêt à trouver une excuse pour Shû, car il ne la trouverait certainement pas lui-même… Il le fixa un moment, ce gamin assis sur son lit sans bouger, et lui, debout, qui le fixait, de toute sa grande indifférence angélique.

    « Tu diras à ton frère que tu es tombé dans un escalier. »

    Phrase simple, et très péremptoire. Inutile de discuter, en somme. Il aurait pu lui demander de manière polie, ou gentille. Mais non, non, certainement pas, il en avait déjà bien trop fait. Il avait donné un ordre à Shû, tout simplement. Une requête, aurait été le terme plus poli, mais… De toute façon, Shû avait tout intérêt à obéir, il le savait. Il risquait de se faire passer à tabac encore une fois, s’il ne mentait pas à son frère. Et il fallait qu’il agisse normalement, l’éviter aurait été trop suspect. Et puis, il était vraiment du genre à trébucher pour un rien et à tomber n’importe où, n’importe quand. Mettons que les marches en marbre du hall étaient très hautes, et puis, il tombe, et voilà, il s’entaille lamentablement l’arcade. Rien d’étrange, en somme. Presque normal, tout ça, en fait. Et puis, il n’était obligé de se déshabiller à chaque fois qu’il voyait son frère, non ? Parfait. Il n’avait pas le choix, de toute façon. Il fallait tenter, ou ce serait la fin, immédiatement, et pour eux deux. Shiro ne pu retenir un soupir. Il était exaspérant, ce gamin. Il était vraiment… Gosse. Il ne savait rien faire par lui-même. Malheureux, mais rigoureusement exact. En fait, Shiro comprenait parfaitement Akihira. Sauf qu’à sa place, il aurait très certainement réagit d’une manière différente. Il se serait contenté d’ignorer ce sale gamin. Plutôt que de se borner à le frapper dès qu’il le voyait. Ce qui ne signifiait pas que Shiro était plus gentil ou plus sympathique qu’Akihira. Non, simplement que ce n’était pas dans son caractère. Akihira semblait être impulsif, du genre à n’écouter que ses envies, à réagir très vivement, toujours sans réfléchir. Shiro savait suivre son instinct, il savait savoir si c’était un bon instinct, il savait, en somme, se maîtriser. Et c’était pour cela, en parti, que Shiro méprisait Akihira. Parce qu’il ne savait pas se maîtriser. C’était se qui lui manquait pour devenir un yakuza, ne serait-ce qu’un yakuza de bas étage. Il lui manquait l’état d’esprit, et le sens de l’honneur…
    Shiro s’approcha de nouveau du miroir, déboutonna complètement sa chemise, l’enleva et la jeta sur une chaise. Il rangea le tabouret sur lequel il s’était assit, mit prestement de l’ordre dans les papiers qui se trouvaient sur son bureau, rangea dans son armoire sa chemise, sa veste et sa cravate. Il n’avait peut-être pas été passé à tabac, lui, mais il avait eu une journée parfaitement épuisante. Et tenir le rôle d’ange salvateur, ce n’était pas de tout repos… Il se laissa tomber sur le bord de son lit, grimaça lorsque sa nuque craqua terriblement et entreprit de s’étirer pour se délasser le dos et les épaules. Shû aurait très bien pu ne pas exister, tout aurait été pareil. Il estimait qu’il avait finit ce qu’il avait à faire. Il avait assez travaillé pour aujourd’hui, il avait besoin de paix, de tranquillité, de repos. C’était absolument tout ce qu’il demandait. Rien de plus. Il s’installa confortablement sur son lit, attrapa prestement un livre qu’il avait déjà lu, mais qu’il aimait beaucoup et reprit sa lecture là où il l’avait laissé, c’est-à-dire, presque au commencement, tant il n’avait pas le temps de s’adonner à la lecture. Débordé de travail, et alors qu’il pensait pouvoir se reposer tranquillement, fournissait un dernier effort pour atteindre le toit et rentrer dans sa chambre, il fallait qu’il se retrouve à sauver un pauvre gosse sans défense, tout ça encore, pour ne pas perdre la face, pour garder son travail, son parfait confort de vie. Sa langue claqua, d’exaspération encore. Il tourna une page de son livre, et tout en le faisant, il songea soudain que la prochaine fois, il forcerait la serrure de la porte d’entrée, au risque de croiser quelqu’un, plutôt que d’escalader le toit, et devoir faire fuir des troisièmes années ivres mort. Ange salvateur de l’indifférence…
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Shû Nakamura
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Chambre : Chambre une. (Pourquoi faut-il qu'il soit dans la même chambre que ce Diable de Shiro ?!)
Activités/Passions : Shû aime lire et écrire, le théâtre, la musique. Le sucettes. Les gâteaux. Les animaux. Les fleurs. La nature. Les peluches. Les gens. Les câlins.
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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyVen 12 Mar - 16:07

Shiro le soignait. Et Shû se noyait. En plein délire. Tout en étant loin. Très loin. Il ne savait plus, il ne savait pas, il n'avait jamais su. Il avait toujours été le faible et le rejeté, l'ignorant et le méprisé, l'adoré et l'enfant. Celui devant lequel on s'attendrissait, au départ. Puis, après… Après, on s'en lassait. Parce qu'il était vraiment ainsi. Et ils le trouvaient vraiment stupide. Vraiment stupide d'être si gamin, à dix-neuf ans.
Mais ce n'était pas son souhait, à lui. Il ne désirait pas être un éternel gamin. Sauf qu'il n'avait pas le choix. Pas le choix. C'était ça, ou rien. Le rien, il l'avait déjà goûté, il le goûtait, de temps en temps. Et parfois, il trouvait ça plus reposant.
Alors, puisque c'était ça ou rien, c'est qu'il y a un choix, dites-vous ? Mais non. Pas de choix. Il devait l'être. Son Interdit était celui d'être rien. Restait être gamin.
Incarnation de l'innocence, de la gentillesse, de la naïveté, de l'émerveillement. Tel un Ange. Il se devait d'être tel un Ange. Il était obligé.
Petit, il était déjà martyrisé par Aki', soumis. Le faible. Celui en-dessous. Mais le gentil. La victime. Celui que l'on plaignait, que l'on trouvait adorable.
Petit.
Il n'avait jamais cessé d'être cet enfant. Parce qu'il n'avait jamais trouvé le moment pour se relever. Parce que maintenant, c'était trop tard. Trop tôt. Frapper Akihira n'aurait servi à rien. Pas maintenant. Se lever et dire "Voyez ! Je suis grand, moi aussi ", n'aurait servi à rien. Pas là. Pas maintenant. Alors Shû était encore l'enfant. Un pauvre enfant. Ignorant du monde. Parce que tout enfant se doit d'ignorer la vérité vraie de la vie. Tout enfant doit être rêveur, enfoui dans un monde bleu. Merveilleux.
Tout enfant doit être la représentation même de ce Merveilleux.
Si un enfant est violent, ce n'est pas bon. Un enfant violent est mal perçu. Un enfant violent est dit confronté à des problèmes. Un enfant violent est un enfant qui ne va pas bien. Un enfant violent est perturbé. Un enfant violent est
fou.
Petit,
Shû l'avait compris. L'avait déjà compris. Alors il fut l'Ange. Celui que chaque parent aime, au premier regard. L'adoré des professeurs. L'élève modèle. Studieux, attentif, gentil, poli, qui participe et, de surcroît, réussit. Un enfant. Un véritable enfant. L'idéal de pureté et de rêverie. L'image de l'enfance. La personnification de celle-ci. Lui, oui. Le violent, non, certainement pas. Car fou. Fou, car violent. Un enfant n'est pas violent, un enfant est gentil.
« Ne frappe pas ton camarade ! Regarde donc Shû, il est gentil ! Fais comme-lui ! »
L'idéal. Shu était un idéal, un rêve, une illusion. Le stéréotype même de l'enfant. Et pourtant. Les enfants sont si beaux, avec leurs véritables défauts.
C'est en grandissant. C'est en grandissant, que l'on aimât plus Shû. Mais puisqu'il s'accordait, pourquoi ne pas grandir ?
Parce qu'il y avait Akihira. Parce qu'Akihira restait le même, lui aussi. Et même si. Même s'il ne craignait plus que ce cadet prenne sa place, il avait toujours ce désir, ce vil désir, à le frapper, à lui faire mal. A être supérieur. A se sentir fort. Résistant.
Plus de crainte d'être délaissé, simple pervers désir. Akihira n'était que vicieux. Vicieux et jaloux. Il voulait être l'unique. Il avait eu peur, en croisant les yeux bruns de Shû pour la première fois, que celui-ci ne lui prenne sa place. Oui. Au moment même où son regard avait croisé celui du nourrisson, Akihira avait su que par sa douceur, que de son simple regard, il pouvait le mettre de côté. Il avait donc tout planifié pour que jamais cela n'arrive. Et ce n'était pas arrivé. Et ce ne serait jamais arrivé. Par que Shû était Shû. Shû n'était pas fils. Shû n'était pas enfant. Shû était juste Shû.
La supériorité grandissante du fils l'avait poussé à continuer à faire de Shû son jouet. Il aimait être le plus fort, le plus malin, le plus admiré. Et il réussissait. Ô ! Comme il avait haï Shiro, de se montrer meilleur que lui. D'être meilleur que lui. Il avait récupéré Shû. Et le lui avait fait payer. Parce que tout ça, c'était de la faute à Shû. Tout était toujours de la faute à Shû. Et en partie, n'avait-il pas raison ?
Akihira n'avait jamais accepté le fait que son père ait été voir ailleurs. Il ne voulait pas voir ça. Il avait peur de voir ça. Alors il remettait tout sur Shû. Il ne voulait pas voir la douceur de Shû non plus. Il haïssait la douceur de son visage, parce qu'il savait qu'elle aidait ce pauvre gosse. Mais, incontestablement. Incontestablement, depuis ce premier regard, il l'avait aussi aimée. Parce qu'il ne pouvait faire autrement. Et c'était aussi pour ça que sa haine était forte, incroyablement forte, incroyablement puissante. Il voulait frapper Shû, non seulement pour éviter qu'il ne prenne sa place, mais aussi pour ne plus voir sa douceur. Il continuait à présent pour être supérieur, pour se sentir supérieur. Supérieur malgré la douceur du visage de Shû. Montrer à ce sale gosse, cet impur, ce souillé, ce fils de personne, que la douceur ne faisait rien, et que les coups auront toujours raison. Lui montrer que d'eux deux, c'était lui le meilleure. Et ni ses yeux, ni son visage, ni rien de lui, n'y changerait rien. Sa candeur pouvait aller se faire voir. Lui, il avait de la force. Et il était malin.
Shû aurait eu des tonnes d'occasion. Des tonnes d'occasion pour se lever et dire « Hé ! Moi aussi, je frappe ! », mais jamais il ne l'avait fait. Parce que ce n'était pas le moment. Et parce qu'il s'était habitué à faire le fragile. Alors il continuait. Akihira ne désirait pas voir sa douceur, Shû ne voulait pas voir l'horreur. Ils étaient tout à fait opposés, tout à fait complémentaires.
Et puis il y avait Shiro.
Où devait-il le mettre, celui-là ? Dans les appréciés, parce qu'il avait réussi à faire du tort à Akihira ? Dans les effrayants, parce qu'il l'avait torturé ? Dans les gentils, parce qu'il l'avait sauvé ?
Non. Certainement pas. Shiro… Shiro n'était pas de cette gentillesse là. Il n'en était pas. Il était froid, ici. S'il en était, il ne le serait pas. Même s'il l'avait sauvé.
(Demo, naze ?)
Oui, Shû avait peur de Shiro. Shû avait peur parce qu'il ne savait absolument pas comment interpréter le jeune homme. Il ne comprenait pas, tout s'embrouillait.
Shû ne faisait que se poser des questions. Voilà le propre de l'Ange. L'inconvénient d'être un innocent, c'était qu'il y avait toujours des tonnes questions, pour tout. Tout le temps.
Un innocent ne savait rien. Un innocent était un ignorant.
Shû était innocent, Shû était ignorant, Shû était un naïf, un candide, un ingénu.
Et ce soir rajoutait à la confusion perpétuelle de ses pensées. Aurait-il alors préféré mourir battu ?
Un T-shirt tomba sur ses genoux. Shiro partir dans la salle de bain. Il le regarda, hagard, puis le mit. C'était une chose, déjà.
Shiro, déjà revenait. Il le fixa sans le voir, quelques instants. Jusqu'à ce qu'il parle.
Oui… Oui, oui.
Il dirait à son frère. Il lui dirait, oui.
C'était tellement probable. Et il n'avait pas le choix. Akihira ne s'en remettrait pas.
D'autant qu'il soupçonnerait le rosé. L'ange blanc. Shiro n'était qu'un ange. Un ange blanc. Bien trop blanc.
Pour l'être réellement.

« Hai… Hai. Je lui dirai. »

Il ne s'offusqua pas un seul instant de l'ordre. Il était habitué. Et il n'y avait que ça à faire.
Dormir ? Oh, oui. Oui, Shû tombait de fatigue. Il n'aurait pu marcher. Ses yeux ne voyaient pas, absolument pas.
Il divaguait. Il délirait intérieurement, sans que personne ne le sache. Personne ne pouvait le savoir.
Surtout pas Akihira. Et encore moins Shiro.
Pauvre gosse… Il n'était qu'un pauvre gosse perdu, hum ?
Mais... Iie. Dormir... Non. Pas encore...
Ses yeux, enfin, se levèrent, avec difficulté, lentement, avec lourdeur, se levèrent, là,
enfin, vers, oui, vers Shiro.
Il, Shû, Shû, il, le regarda. Un sourire, sourire pâle, pâle des faibles, pâle des, des affaiblis.
Et…

« … Merci. Merci, Shiro. »

Même si je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça. Même si j'ai peur. Même si j'en ai encore plus peur.
-Oh, le libre vol de l'oiseau.
-Oh, la beauté de la mer.
-Oh, la barre qui tourne.
-Oh, remous des vagues.
Même si je m'interroge. Même si je sais encore moins, Shiro, ange, ange bien blanc, si tu es colombe ou corbeau. Ou bien mouette, pigeon, canard col-vert, que sais-je encore.
Même si.
Merci. Merci quand même.
Puisque qu'après tout.
Après tout, oui, tu… Tu m'as… Sauvé.
Ne, Shiro…
Arigatô.
Malgré.

La douceur d'un regard, avait fait voler la flamme d'un orgueil vert. Les pépites fonderaient à leur tour, pour faire voir leur rougeoiement. Un jour.


Dernière édition par Shû Nakamura le Dim 14 Mar - 14:58, édité 1 fois
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Shiro Satô
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Activités/Passions : Yakuza à plein temps, c'est une activité? Voire une passion? Parce que je passe ma vie à faire ça... Même en cours, je repère des trucs...
En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyDim 14 Mar - 14:17

    Il arrivait souvent à Shiro d’avoir des sautes d’humeurs, soudaines, imprévisibles, et souvent désagréables pour à peu près toutes les personnes qu’il était susceptible de croiser à ce moment-là. Evidemment, s’il était dans son rôle de parfait petit étudiant, adorable, gentil, et ami de tout le monde, il prétendait avoir mal à la tête et s’éclipsait pour s’isoler, ou bien passer sa colère sur quelqu’un d’autre, quelqu’un avait qui il pouvait réellement être insupportable. Les membres de son gang subissaient très fréquemment ces genres de sautes d’humeurs. Si la plupart, sous l’ordre d’Ayahito se contentaient d’ignorer Shiro, si difficile que cela soit, Shigeki, lui, s’enflammait rapidement, hurlait, le menaçait, en venait parfois même à casser la première chose qui lui passait sous la main, et se jetait parfois sur lui, tout juste retenu par Ayahito. Ce genre de réaction ramenait Shiro à la réalité, et Shigeki se heurtait, avec fureur, à une indifférence qui n’était pas même feinte. Shiro avait le don d’énerver, d’exaspérer, d’impressionner, d’apeurer, mais aussi et surtout, de séduire. Qu’il garde son caractère ordinaire ou qu’il joue la comédie, rien n’y changeait, les gens étaient attiré par lui. Par son style étrange, ces drôles de manières, son maquillage outrancier, son regard indéfinissable, et ses sourires à tomber, quoiqu’ils puissent traduire. La raison pour laquelle la plupart des gens le détestaient, c’était à cause de sa capacité à se maîtriser en toute situation. Il était sans failles. Oh, bien sûr, il avait des millions de défauts. Mais ils avaient le pouvoir de les effacer, en un geste, en un regard, en un sourire. Même malgré ses sautes d’humeur, il restait affreusement digne, il semblait être quelque chose comme la perfection incarné, angélique en toute situation. On pouvait l’aimer ou le détester, cela n’avait pas d’importance. Il exerçait sur chacun une fascination presque palpable, dû à son incommensurable pouvoir de séduction.
    Et il se trouva que ce soir-là, épuisé et alors qu’il tentait de se reposer, il fût prit de l’une de ces sautes d’humeur. A quoi était-elle due ? La fatigue, sans doute, et la lassitude. Sans doute était-elle moins forte que d’habitude. Ou peut-être, simplement de nature différente. Elle ne se manifesta pas comme d’habitude. Il se redressa subitement et jeta littéralement son livre à l’autre bout de la pièce, ce qui ne manqua pas de faire un vacarme infernal, qui fit sursauté Shû, sans doute presque endormi. Shiro était peu soucieux de l’heure tardive et du fait qu’il avait très certainement réveillé la moitié du couloir. Il resta assit à fixer le livre qui avait atterrit sur son bureau, propulsant un peu partout les feuilles qu’il venait tout juste de ranger. Il se leva sous cette pluie de papier qui s’abattait soudainement sur la chambre, mais ne s’en préoccupa guère, les laissant jonché le sol, marchant dessus parfois, alors qu’il faisait le tour de la pièce. Il était comme dans un état seconde et avait parfaitement oublié la présence de Shû, qui n’était sans doute plus près de se rendormir maintenant. Le bruit l’avait tiré de son semblant de sommeil, la pluie de feuille avait sans doute achevé de le réveiller, quoique aucune ne soit tombée sur son lit. Il était probablement terrifié par le brusque changement d’humeur de Shiro. Il devait se poser des tas de questions, chassant la brume de son début de sommeil. Shiro n’avait absolument pas envie de frapper Shû, il en était venu à ignorer totalement la présence du jeune homme dans la chambre. Mais la couleur des murs lui fit soudain reprendre ses esprits, le tira de l’étrange état dans lequel il se trouvait. Il cessa de marcher, observa avec indifférence les feuilles qui jonchaient le sol, ce qui lui arracha un sourire, et posa un regard froid sur Shû. Il était encore dans cet étrange humeur, bien qu’il ai quitté son état second, pour le moins effrayant. Il s’appuya contre le mur, resta face à Shû et finit par dire :

    « Tu me dis merci, mais demain, tu me détesteras de nouveau. En plus, tu as peur. »

    C’était sans doute l’orgueil qui empêchait de trembler clairement. Il ne voulait pas montrer à Shiro qu’il avait peur de lui. Shiro laissa échapper un léger rire qui flotta un instant dans l’air. Il s’approcha de la fenêtre, fixa la lune au-dehors. Il faisait froid, incontestablement. Peut-être allait-il encore neiger ? Sans réfléchir, il ouvrit brusquement la fenêtre en grand, respira l’air glacial qui entra brusquement dans la pièce, faisait voler les feuille, comme dans une tempête qui s’apaisa pourtant rapidement. Shiro, sans réfléchir, sauta prestement sur le rebord de la fenêtre, resta debout quelques secondes, puis s’y assit, fixant le vide sous ses pieds, sans peur, presque même rassuré de voir le sol sous ses pieds, si loin pourtant. Il se perdit dans ses pensées, sans presque savoir à quoi il songeait, ou à quoi il avait envie de songer.
    Un tendre rayon de lune éclaira son visage. A cet instant, il semblait doux, apaisé. Sous cette lumière, d’une délicatesse infinie, il avait vraiment l’air d’un ange. Ainsi plongé dans ses pensées, son visage se délassait. La lumière y effaçait tout air indifférent, narquois ou malsain. On ne percevait aucune trace d’orgueil. Toutes les expressions habituelles avaient laissée place à une pureté presque insoutenable. Il irradiait d’une force étrange, on y décelait avec peine l’arrogance, étrangement mêlée à la délicatesse. Sous cette lumière, il était beau au point que cela en devienne insupportable. Il était celui qu’il aurait dû être, celui qui n’aurait jamais dû disparaître sous le vice, et qui pourtant, c’était effacé, vaincu, et avait laissé place à une autre perfection, qui mêlait le fond d’un véritable caractère, un côté angélique impossible à effacer, et une dureté et un mépris détestable. Il était comme nu, c’était comme s’il redevenait celui qu’il était avant, et pourtant… Pourtant il restait, au milieu de cette beauté, quelque chose qui disait que ce qu’il avait été ne réapparaîtrait plus jamais, qu’il resterait toujours ainsi, parce que son bon côté avait cessé de lutter contre le mauvais, qu’il avait capitulé, qu’il était même prêt à l’aider. On lisait, à cet instant, sur son visage ce qu’on ne pouvait jamais lire. On lisait simplement en lui. Ici, il était sans mépris, sans indifférence. Il était juste ange.
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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyDim 14 Mar - 15:52

Malgré cette volonté de rester éveillé, il avait fini par tomber dans les bras de Morphée. Pour en être repoussé quelques minutes plus tard.
Shû se redressa. Il était juste posé là sur le lit, sans même avoir pris la peine de rentrer véritablement entre les draps et le matelas. La fatigue l'avait appelé, sans discuter, et il avait dû s'y résoudre. Et tandis qu'il commençait seulement à profiter du sommeil, Shiro venait vraisemblablement de jeter un livre contre un mur. Il semblait énervé.
Désormais assis sur son lit, le jeune blond observait le yakuza.
Il se déplaçait comme si rien d'autre n'existait autour de lui. Abstraction totale de tout, hormis de son but. Shû soupira intérieurement. Cette année s'annonçait absolument détestable. Et il ne le fallait pas.
Un Ange est un Ange, ne ?
Enfin, le musicien sembla comme reprendre ses esprits, revenir au monde. Il se tourna alors vers Shû, dardant ses yeux marron sur lui. Mais quelque chose persistait à lui donner une allure peu habituelle, une humeur furtive.
Le blondinet, entendant la phrase de Shiro, sembla froncer les sourcils. Le fait qu'il avait peur et qu'il le détestait, et d'ailleurs, ce soir même il le détestait encore, quelle idée de penser qu'il s'était mis à l'apprécier tout à coup, sous prétexte qu'il l'avait sauvé, le dispensait donc de le remercier ? Oh, oui. On ne dit pas merci. Pardon, Akihira. Pardon. Petit Shû avait encore oublié une leçon de grand Akihira.
Sottises.
Certes, il avait peur. Certes, demain, tout comme ce soir, il le détesterait.
Mais le remercier, il devait au moins le remercier. Et ce serait tout ce qu'il ferait. Parce qu'il le détestait, parce qu'il en avait peur. Un remerciement. D'autres auraient été rancuniers. D'autres auraient haï cela. Pas Shû. Il en était reconnaissant.
Et bien que reconnaissant, il en était d'autant plus méfiant. Parce qu'il ne comprenait pas le geste du jeune homme. Tout cela, dans l'ignorance du blond, était parfaitement illogique. Parfaitement illogique.
Tout comme il était désormais parfaitement réveillé.
A son tour, il regarda Shiro, ses yeux rencontrant les siens. Le regard de Shû n'avait jamais rien exprimé de ses émotions. Ses pupilles n'étaient que de douces billes brunes. Tout ce qu'il en ressortait, c'était une infinie douceur, partout où elles se posaient. Rien d'autre. Il n'y avait que ça, ce ça prenait toute la place. Et c'était perpétuel. Pas un seul changement, pas même une fraction de seconde. De la douceur. Point.
La peur, on ne la ressentait pas dans son regard. La peur, on la ressentait par le corps, par les lèvres mordillées, du comédien. Toutes les émotions passaient par le corps de Shû. Et il était capable de les faire ressentir sans même bouger. De son regard inaltérable, il pouvait malgré tout faire comprendre. Seulement lorsqu'il s'agissait de curiosité, d'émerveillement, de joie. De douceur. Toujours, la douceur était là. Shû rayonnait, comme les rayons du soleil au printemps. C'était une chaleur douce et bienveillante. Eternellement. Sans distinction de choses ou d'hommes, de bon ou de mauvais.
Et c'était tout à fait naturel. Pour dire que l'on a peur, il n'y a pas besoin de trembler, de pleurer, de bégayer. Les gens ne sont pas stupides. Les gens ressentent ce que les autres ressentent. Tous sont gens. Alors, non. Non, Shû ne tremblait pas. Parce qu'il n'avait pas besoin de trembler pour avoir peur. Parce qu'il n'avait pas besoin de trembler pour montrer qu'il avait peur, qu'il le veuille ou non. Il avait peur. Shiro l'avait deviné. Voyez, cela fonctionnait. Et ce n'était pas une question de volonté. Shû ne s'empêchait pas de trembler. Shû ne tremblait pas. Point.

« J'ai peur, et alors ? Qu'est-ce que cela change ? Et pourquoi attendre demain pour te détester ? Je te déteste encore. Cela ne m'empêche pas de te remercier de m'avoir sauvé. Je doute que tu l'aies fait par pitié. On n'éprouve pas ainsi de pitié. Alors, te remercier, est normal. J'en serais un, d'ange, à cette heure, sans toi. Alors merci. Même si, oui, j'ai peur. Même si, oui, je te détesterai demain. Tout comme je déteste là, maintenant, et tout à l'heure aussi. Ce serait stupide de croire que je t'ai apprécié parce que tu m'as aidé. Et je suppose que cela ne t'a pas effleuré l'esprit. »

Non, vraiment. Il ne comprenait pas pourquoi Shiro avait dit ce qu'il avait dit. « De nouveau », « En plus »… Et bien, quoi donc ? Il ne pensait tout de même pas que Shû l'appréciait à cette heure ? Et ce « en plus »… Qu'est-ce que cela y faisait, qu'il avait peur ? Qu'est-ce que cela y faisait ?
Le blond leva les yeux au ciel, quelques secondes seulement. Murs vert pistache. C'était vrai. Ils n'étaient pas beaux.
Shiro ouvrit la fenêtre. Le froid pénétra dans la pièce. Il s'assit sur le rebord.
Un instant, Shû crut qu'il allait partir, comme la première fois il l'avait fait. Mais non. Il y restait. Jeune garçon éclairé par les rayons lunaires.
Et c'était comme si la Lune annihilait toute once de méchanceté en lui, annihilait même tout, ne laissant qu'une pureté volatile, blanche.
L'enfant de dix-neuf ans regarda ce garçon, véritable d'âge, de sa propre candeur.
Il resta, sans pensée, à le regarder. Puis, ce fut comme si ses lèvres s'étaient soulevées. Légèrement, imperceptiblement. D'à peine un millimètre. Pour se relâcher aussitôt.
Les yeux marron, dépourvus de lentille ce jour, d'autant qu'il était tard, regardaient de leur douceur l'ange. L'ange, semblable à un vrai ange. Pour cette fois, pour une fois.
Shû ne voyait jamais l'ange en Shiro. Il y voyait toujours l'usurpateur. C'était la première fois qu'il découvrait ce visage. Cette image même était apaisante. Comme si cette clarté lunaire apportait la pureté, en dégageant la sérénité.
Il s'appuya contre le mur, croisa les jambes en tailleur. Reposa sa tête sur le vert pistache, son regard désormais ailleurs.
C'était comme s'il avait fallut parler et ne surtout pas le faire. Et Shû n'en était absolument pas gêner. Il voulait préserver ce calme. Jamais connu, jusque là. C'était la première fois. La première fois qu'il rencontrait la quiétude.
Son visage à lui aussi, semblait apaisé. Véritablement. Et l'on aurait dit qu'il souriait. Mais il ne souriait pas.
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Shiro Satô
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Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyDim 14 Mar - 17:25

    Shiro, perdu dans ses pensées fut soudain frappé par les paroles que Shû avait prononcées. Sa gratitude cachait l’ingratitude. Shiro fut frappé par ses mots, frapper comme si Shû avait dit des choses terrifiantes. Et ce n’était pourtant pas le cas. Il ne faisait qu’énoncer une banalité. Il le détestait. Oui. Parfaitement. Pour Shiro, être haï par quelqu’un était la chose la plus banale qui puisse exister. Cela n’éveillait ni son orgueil, ni sa colère, ni sa propre haine. Et moins encore son mépris. C’était pis que tout cela. C’était de l’indifférence à l’état pur, et rien d’autre. Mépriser quelqu’un, c’était lui accorder une quelconque importance, et Shiro refusait littéralement d’accorder de l’importance à qui que ce soit. Peu de gens le savaient. Mais Shiro adorait s’amuser. Et ce qu’ils aimaient par-dessus tout, c’était d’avoir des jouets. Beaucoup. Mais Shû ne l’intéressait pas. Shû était le jouet le plus minable qu’on eût pu lui donner. Parce qu’il ne comprenait rien. Il prétendait connaître, mais était ignorant, infiniment ignorant et stupide.
    Shiro n’avait pas envie de calme, après l’impact qu’avaient fait les paroles de Shû sur lui. Parce qu’en cet instant, Shû lui semblait indésirable. Il aurait voulut qu’il parte, ou bien qu’il arrête d’exister. Mais il ne pouvait faire ni l’un, ni l’autre sans causer de dégâts à sa propre cause, et il serait l’unique responsable. Il abandonna donc l’idée de se débarrasser de lui, quoiqu’il imagina toutes sortes de stratagèmes tous plus plaisants les uns que les autres. Il se leva soudain, sauta avec souplesse dans la chambre, claqua la fenêtre qui se referma, faisant voler les feuilles, provoquant un horrible vacarme. Les vitres tremblèrent sous l’impact. A regarder Shiro, on sous-estimait grandement sa force. Les vitres soutinrent tout de même le choc. Shiro se tourna vers Shû qui avait brusquement ouvert les yeux. Il se planta face à ce gamin, innocent, stupide, perdu, et croisa les bras. Il devait faire plus peur en cet instant que toutes les fois où Shû avait pu le voir. Et cet impression de peur devait être renforcé par le contraste entre lui, assis à la fenêtre, dans toute son aura d’ange, avec ses ailes blanches qui l’entourait, et maintenant… Maintenant se peignait sur son visage une profonde arrogance. Cers traits se faisaient dur, cela contrastait avec la couleur si douce de ces yeux, quoiqu’eux exprimaient l’indifférence. Etait-il en colère ? Non certainement pas. Shiro ne savait pas ce qu’était la colère. Il connaissait l’indifférence, ou la rage. Il n’y avait pas de juste milieu. Il s’appuya contre un mur, fixa Shû et finit par lâcher sur un ton très froid, qui trahissait un manque total de sentiments, et contrastait franchement avec l’ironie de ses propos :

    « Depuis quand les marionnettes parlent quand leur maître n’est pas là ? »

    La référence dû paraître odieuse à Shû, d’autant qu’il semblait s’être reposé pendant que Shû était assit à la fenêtre. Shiro venait de lui renvoyer en plein visage la réalité de sa vie : il était dominé par Akihira, ou par lui, et si des deux il fallait n’en choisir qu’un, il n’aurait sans doute pas su quoi dire, tant les deux étaient abominables. Shiro fit une pose et fixa son regard glacial et probablement insoutenable sur Shû. Comment un si beau visage pouvait-il refléter des sentiments si durs ? Shiro cessa de s’appuyer contre le mur, s’avança, s’approchant lentement de Shû, mais s’arrêta avant d’être trop près. Il l’examina un moment. Il était insignifiant. Alors il fallait lui expliquer pourquoi il l’était.

    « Tu as peur, Shû, et tu te persuades que tu es un ange parmi tous les odieux de ce monde. Mais Shû, tu n’es pas un ange. Tu ne mérites pas de l’être. Akihira et moi sommes odieux avec toi ? Et alors ? C’est loin d’être le pire. Le pire tu ne l’as pas connu. Tu ne mérites pas d’être un ange parce que tu ne sais pas ce qu’est l’enfer. Moi je suis l’ange qui y règne tous les jours. »

    Shiro venait d’énoncer une vérité. Pour lui, c’était la vérité. Shû n’avait jamais connu ce que lui avait affronté. Car s’il avait connu une douleur semblable, et si intolérable, il serait devenu exactement comme Shiro. Et il ne l’était pas. Il était resté pur et innocent. Alors il était peut-être bien plus pur et bien plus innocent que Shiro, mais il n’était certainement pas un ange. Et il ne le serait jamais. Mais il ne le comprenait pas, et peut-être même refusait-il de l’admettre. Shiro se fichait qu’il admette quoique ce soit, ça ne le regardait pas. Et il se fichait aussi que Shû le juge, de toute façon, il le détestait, alors il pouvait bien dire tout ce qu’il voulait. Il pouvait même l’ignorer, si cela lui plaisait. Mais Shiro savait qu’il n’en était pas capable. Personne n’était capable de n’ignorer. On l’aimait ou on le détestait, mais on ne l’ignorait pas. C’était lui qui ignorait les autres. Il était l’indifférence personnifiée, personne ne savait ignorer mieux que lui et ce n’était certainement pas Shû qui allait prétendre le contraire. Auquel cas, ce serait de toute façon un mensonge. Cela aussi, Shiro les maîtrisait plus que quiconque. Il passait son temps à mentir, c’était une seconde nature. Shû avait tort, complètement tort. Les anges pouvaient être odieux, les anges pouvaient mentir, les anges pouvaient même tuer des gens. Ces anges là étaient tous réunit en la personne de Shiro, il devenait unique, il était unique en tout, unique en son concentré de mépris et d’orgueil. Et il ne regrettait rien. Il ne regrettait pas de ne pas être devenu quelqu’un d’autre. Si Shû avait dû évoqué un quelconque sentiment en lui, ç’eût été le dégoût. Il ne regrettait pas, il n’aurait jamais voulut être comme Shû. Peut-être qu’il n’était pas fier de ce qu’il était devenu. Mais il ne le regrettait pas. Et l’orgueil guérit tous les maux.
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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptySam 20 Mar - 21:33

    Jamais Shû n'avait prétendu savoir. Et il ne pensait pas avoir. L'ignorance était son propre, après tout. Lui, pauvre gosse. Un éternel enfant, disent-ils. Bientôt, il aurait le syndrome de Peter Pan.
    La souplesse de Shiro était étonnante. Mais sa force l'était encore plus. Les vitres claquèrent, tremblèrent. Les feuilles volèrent. Akihira aimait être supérieur, il jalousait Shiro. Et pour se défaire de cela, il s'en serait pris à Shû. « Tu n'es pas capable de faire ça toi, pas assez de force ! T'as déjà des difficultés à fermer celle de ta chambre, alors faire trembler les vitres… Tu seras vraiment toujours un pauvre minable. »
    Toi non plus, toi non plus, toi non plus. Tu réussirais pas, toi non plus, Aki. Aki-san. Kun, kun, kun. Jamais d'amitié, de fraternité. Jamais. Sama, qu'il avait demandé, un jour. Même qu'il avait été obligé, il l'aurait encore frappé sinon. Il était ivre, d'ailleurs. Il tenait pas plus l'alcool que lui de toute façon. Il faisait semblant de tenir, mais il pouvait pas le faire non plus. Shû, au moins, n'avait pas à mentir là-dessus. Il se fichait pas mal de faire figure de garçon fort.
    Passé l'épisode des vitres, Shiro se planta face à lui, le toisant de toute sa hauteur sa force, son savoir, sa vérité, son être, lui-même. Le pauvre ignorant n'aurait jamais dû parler. Mais il ne regrettait pas, malgré ça. Et si jamais ç'avait été le cas, alors ç'aurait vraiment été puéril de regretter pour si peu.
    Marionnette, marionnette, marionnette. Les marionnettes parlent aussi bien que les poupées de porcelaine. Oui, aussi bien. Aussi bien que les Reines.
    Oui, mon cher. Les marionnettes parlent, même quand leur maître n'est pas là. Elles savent, tout comme les Reines, s'exprimer. Représenter non seulement le battement de l'œuf mais aussi sa coquille.
    Marionnette, Shû. Shû, marionnette. Odieuse, cette réflexion ? Non, bien sûr que non. Puisqu'Akihira répétait à longueur de journée à Shû qu'il n'était qu'un pantin. Bien qu'il préférait être pantin que marionnette. Les fils peuvent se casser.
    Il tombe, tombe, tombe, tombe, et sa tête s'écrase contre les pavés gris, éclatante de vermeil.
    Il y était habitué, le Shû, à entendre dire qu'il était marionnette. Et le regard de glacial Shiro posé sur lui…
    Il s'avança, s'arrêta. Et parla. Oh ! S'il avait pu ! S'il avait seulement pu ! Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait absolument pas. Proscrit.

    « Je ne me persuade pas d'être un ange. Tes contraires, si. Et qu'en sais-tu ? Qu'en sais-tu, que je n'ai pas connu le pire ? Tu es si ange dans l'enfer, que tes sens s'élargissent au-delà de tout, que tu sais absolument tout de mon infime, si infime, petite vie ?
    Oh, certes. Je n'ai pas connu le pire. Toi non plus. Quel est-il donc, de pire ?
    Oui, oui, oui, j'ai peur. Et cela ne me pose aucun problème, hormis celui de la peur. J'ai peur tous les jours. Et cette peur n'a rien à voir avec une histoire d'ange. As-tu peur, Shiro ? »

    Bien sûr. Bien sûr que non, Shû ne parlait pas de cet instant. C'était évident. Shiro, en cet instant, était le plus fort. Il parlait d'autrement. « En général. »
    Comme il aurait aimé, oui, comme il aurait aimé ! Détestable prison, hideuse prison, odieuse, odieuse, odieuse prison ! Cela, oui, était odieux.
    Il avait trop parlé, trop dit. Et il avait peur. La peur qui fait que la gorge se serre, qui noue le ventre. Qui fait trembler, avoir chaud jusqu'à en transpirer. Etouffer. Etouffer d'angoisse.
    Pourtant, il ne tremblait pas, il n'avait pas chaud. C'était sa peur à lui. L'expression de sa peur à lui. Qui ne s'exprimait pas, extérieurement. Elle était uniquement intérieure. C'était juste un ressenti. Le ressenti de Shû. Qui n'était pas vide, non. Oh, oui ! Ce qui faisait désespérer ceux qui avaient fini d'aimer en Shû son air enfantin, ou ceux qui l'avaient toujours méprisé, c'était sa surdité, oui, sa surdité, sa surdité mentale ! Sourd, sourd du cerveau ! Sourd pour ce qui concerne le fait de voir, véritablement voir. Car Shû voyait sans voir, voilà tout, il voyait sans voir, ce pauvre enfant ! Un bandeau sur ses yeux, perpétuel, qui passait des images des Bisounours. Mais, un jour, un jour, oui, il découvrirait que ces gros ours joyeux ne sont que pervers, a toujours vouloir câliner !
    Oh, alors… Qu'adviendra-t-il ? Personne ne le sait. Le temps le dira.
    Shû n'était qu'un ange sourd. Voilà tout. Un ange effarouché face à l'ange des enfers. Ses yeux étaient d'une innocente douceur, ceux caramel de Shiro avaient une expression douce, et indifférente. La douceur n'était pas la même. Mieux valait, peut-être, sûrement, oui, celle de Shiro. Lui, si on l'atteignait, il comprenait. Pas Shû. Et c'était bien pire. Bien pire d'être Shû que Shiro, oui.

    Le gamin ignorant se tenait face au grand vivant. Il se mordilla les lèvres.
    Un, deux.
    Tic, tac.
    Le temps filait, filait, filait… Et le cœur de Shû se serrait. L'esprit du jeune enfant filait tout aussi vite que le vent. Il pouvait se retourner, d'un coup, sans prévenir. Un esprit un moment, un autre l'instant d'après.
    Petit inquiet de Shû, mais boudeur garçon, était devenu pauvre biche face au grand léopard.

    « A… Ano… Go… Gomen… Gomen, Shiro… »

    Pour un peu, il aurait pleuré. Mais ses lèvres coulèrent à sa place, laissant de très fines gouttelettes, bien inoffensives, glisser sur ses lèvres rosées et sa peau de lait.
    Et voilà, l'esprit de Shû s'était retourné, en un fragment de temps. Le Temps ne cesse jamais route, lui.
    Il était désormais angoissé, réellement angoissé, et cette angoisse se transcrivait dans son comportement, au contraire de sa peur, qui lui serrait de plus en plus le ventre, le cœur, la gorge. Son angoisse le faisait mordre délicatement ses lèvres tandis que dans ses petites mains rentraient ses jolis et fins ongles blancs, qui laissaient dans la chair incarnat, de mignonnes marques rose en forme d'une délicate demi-lune.
    Le pauvre petit, laissait ses cheveux, colorés légèrement de jaune, s'avancer vers ses joues, frôler subtilement son ravissant visage.

    Pourquoi s'excuser ? Le petit ne le savait pas, il avait subitement eu, lorsque subitement ses pensées ont éclaté, cette envie de s'excuser. S'excuser face à ce grand vivant, cet ancien rosé, surnom puéril n'est-il pas, d'être là, de l'avoir fait s'occuper de lui. (Mais, entre nous, rien ne l'y obligeait. Certes, le travail, le travail… Mais, oh, cet Akihira, je vous prie, est un jeune homme tout ce qu'il y a de plus stupide et ingrat, rien d'autre.)
    Oui, s'excuser, subitement, l'envie. Il voulait, il voulait se libérer de Shiro, il voulait dormir, il voulait être seul, il ne voulait plus voir Shiro. Et il puis il avait peur d'Akihira, aussi. Et de Shiro aussi, c'est vrai, et de Shiro aussi… Oh, il était fatigué, il voulait dormir ! Mais il ne dormirait pas, il savait, il ne dormirait pas, parce que Shiro était là, et qu'il ne le laisserait plus dormir, maintenant…Qu'il avait d'être demain, au théâtre, sur la scène… Qu'il avait hâte !
    Il en était loin.
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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptyLun 22 Mar - 20:10

    Shiro fixa Shû, comme pour éluder sa question d’un regard. Un regard de mépris froid. Il devenait impertinent, ce gamin. Il fallait croire que son frère ne le frappait pas assez. Ou peut-être n’y mettait-il pas assez de force ? Shiro se serait énormément plu à corriger cette grave erreur, mais il ne devait pas. Aussi se concentra-t-il, de toutes ses fortes, pour ne pas le frapper. Il se concentrait intérieurement. Parce que sur son visage, on ne lisait rien d’autre qu’un profond mépris, et un mauvais sourire. En somme, c’était son visage de tous les jours, celui qu’il réservait aux gens qu’il connaissait. Impertinent, ce gamin. Oui, il avait peur. Mais il aurait préféré mourir que de l’admettre. La peur était ce qui lui permettait de vivre, de chaque jour devenir un peu plus fort. Sa peur était une force. Mais sa peur n’était pas la peur de Shû. C’était inexprimable. C’était à la fois quelque chose d’insupportable et d’essentiel. Il n’était terrifié par rien, ni personne. Mais il y avait au fond de lui cette peur. C’était le sentiment le plus abject que l’on eût jamais pu éprouver. Et il était convaincu qu’il était le seul à ressentir une telle chose. Et si tant est que quelqu’un d’autre pu le ressentir… Personne n’aurait supporté un sentiment d’une telle intensité, qu’il soit positif ou négatif. Tous auraient cédé. Ils auraient crié, supplié, pleuré. Tout cela pour finalement plonger dans la folie. Mais Shiro, lui, pouvait se vanter d’avoir garder toute son âme indemne. Si ce n’est qu’il avait plongé en enfer, pour la sauver. Mais, qu’à cela ne tienne, il vivait ! La mort eût été préférable n’est-ce pas ? Peut-être… Il savait supporter en silence cette souffrance. Pis encore, il avait appris à l’apprécier, et à en tirer parti. Cette souffrance était sa peur. Cette souffrance se confondait à sa peur, dans un tourbillon insupportable, qui aurait fait plier le genou à plus d’un. Mais Shiro s’était relevé. Il avait les deux jambes brisées, peut-être. Mais il était debout. Et rien d’autre n’importait. Alors oui, il avait peur, parfaitement. Même si son sourire méprisant semblait dire le contraire. Même si Shû n’avait d’autre choix que de comprendre le contraire. C’était ainsi. Il n’avait rien à dire à ce gamin. S’il avait eu la bonté de lui expliquer, Shû n’aurait pas compris. Alors il se taisait. Et il laissait mentir son visage. Son si beau visage qui mentait tellement bien…
    Son regard devait être insoutenable parce que Shû fini par baisser les yeux. L’aura qu’il dégageait était étrange. Il semblait contrit, et mort de peur à la fois. Shiro secoua la tête. Il pouvait bien mourir, pour ce qu’il s’en souciait… Et il s’excusait. C’était pitoyable. Il s’excusait parce qu’il avait prit peur d’une sentence pour ce qu’il avait dit. Il aurait dû comprendre que Shiro ne comptait pas le toucher. Sinon pourquoi l’aurait-il secouru, alors qu’il se serait fait un plaisir de le voir mourir à ses pieds et en le suppliant ? Il était, finalement, bien plus stupide qu’il ne l’imaginait. Il n’assumait même pas ce qu’il disait. Pire encore, il n’assumait même pas ce qu’il pensait. Ce gamin était vraiment navrant. Un cas désespéré, somme toute. Plus rien à faire pour lui. Son frère pourrait peut-être se charger de l’achever ? Ce n’était pas à Shiro de le faire, quoi qu’il l’eût fait avec beaucoup de plaisir… Le jeune homme afficha ce que, faute de qualificatif adapté, on pourrait appeler un “sourire”. Il s’avança vers Shû, qui sembla affoler par cette proximité, mais il ne pouvait se réfugier nulle part.

    « Tu n’es pas désolé. Tu as juste peur. Et cette peur est absurde. Mais vraisemblablement, tu tiens si peu compte de ce que j’ai fait que tu te persuades qu’elle est justifiée… »

    Shiro recula, fit cette fois un véritable sourire qui illumina son visage, le rendit infiniment plus beau que d’habitude, ce qui n’était pas peu dire, tout de même. Ce sourire était d’autant plus déroutant qu’il semblait parfaitement sincère. Shiro s’en amusa un peu sans en laisser rien paraître. Il adorait faire de l’effet. Et lorsqu’il souriait, il faisait évidemment, beaucoup d’effet. Enfin, beaucoup plus qu’en temps normal. Et avouons-le, il faisait toujours vraiment de l’effet, à tout le monde, quel qu’il soit. Très étrangement, Shiro se sentait d’humeur à discuter un peu. Cela faisait parti de ses sautes d’humeurs. Il pouvait recouvrer une complète joie de vivre en un instant. Et c’était exactement ce qu’il venait de se passer. Shû allait devoir supporter la bonne humeur de Shiro. C’était une étrange humeur, en réalité. C’était de la joie, mais de la joie de Shiro. Ce qui était très relatif, et surtout extrêmement étrange. Il était, dans ces cas-là, relativement insupportable. Mais comme il était à mi-chemin entre l’état second et la complète bonne humeur, ce serait probablement un peu moins éprouvant pour les nerfs de Shû. Quoique… Peut-être aurait-il préféré mourir de peur dès l’instant ? Mourir des mains de Shiro… C’était une très belle mort, non ? Le mieux était de rester vivant, c’était sûr. Mais Shiro était probablement plus charmant aux yeux d’un mort, qu’aux yeux des vivants. Il recula, se laissa tomber sur son lit en soupirant puis fixa de nouveau son regard sur Shû. Un genre de regard inquisiteur qui était probablement très désagréable. Cela dit, ça rendait Shiro affreusement adorable. Il avait le don de paraître adorable ou atrocement beau, quel que soit l’expression de son visage. Il finit par ouvrir de nouveau la bouche, pour de nouveau parler.

    « Tu souhaiterais sans doute que je te dise que je te hais, mais je déteste mentir… Après tout, la vérité est bien trop amusante, n’est-ce pas ? »

    Il avait prononcé ces paroles mystérieuses, énigmatiques même, sur un ton d’une folle légèreté, et laissant flotter sur ses lèvres un sourire charmant. Shû devait être au bord de la crise de nerfs tant Shiro avait changer d’humeur en une soirée. D’autant que le sale gosse avait laissé échapper des paroles plutôt provocantes, et que Shiro répondait en souriant. Et en s’amusant du visage de Shû, qui, sans doute malgré lui, reflétait une incompréhension profonde. Shiro finit par se lever, s’étira avec la souplesse d’un chat et posa de nouveau les yeux sur le jeune blond, jetant de temps à autre des regards sur la pièce. Il avait plus d’élégance que quiconque ne peut en avoir à près de minuit et une journée de neuf heures de travail. Il jeta un dernier coup d’œil sur Shû, fit une moue absolument adorable, et lança avec une légèreté qui convenait sans doute mal à ce qui s’était produit durant la soirée qu’il sortait. Plutôt que de prendre une veste, ce qui aurait sans doute été deux fois plus approprié en vu du temps de la saison et de l’heure avancé de la nuit, il ouvrit un nouveau bouton de sa chemise. Il ordonna expressément à Shû de ne pas verrouillé la porte, et donné cette ordre sur un ton enjoué absolument inconvenant. Il ouvrit brusquement la fenêtre et sauta. Son beau visage fut éclairé une dernière fois encore par un rayon de lune et il disparu dans la nuit.
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MessageSujet: Re: "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T.   "Même en survêtement une princesse est une princesse." N.T. EmptySam 3 Avr - 12:18

Shû ne tenait plus, il n'en pouvait plus, l'enfant Shû ne supportait plus. Il voulait fermer les yeux le plus fort possible et les rouvrir, sans que Shiro ne soit devant lui. Mais il ne le faisait pas. Et ce n'aurait certainement pas fonctionné. Ce visage et ces yeux lui faisaient peur. Il avait peur de cette colère. De ce dégoût. De ce mépris. De cette haine. Il ne connaissait pas cela. Il en avait peur. Atrocement peur. Atro-ce-ment peur. Parce qu'il savait qu'il n'était pas de taille face à quelque chose comme ça. Il se contentait de se tenir dans ses lit, les jambes ramassées contre lui, ses bras les entourant, observant le grand Shiro. Lorsque Shû avait demandé à Shiro s'il avait peur, il ne parlait pas de l'instant même. Il parlait pas non plus du perpétuel. Il parlait d'en général. C'était différent. Mais aucun d'eux ne pouvaient savoir.
Il ne pouvait pas avoir peur de Shû. Personne n'avait peur de Shû. Shû n'était qu'un mignon petit garçon. Qu'un idiot adolescent. Absurde. Absurde. Absurde. Il était l'absurde. Le burlesque. Burlesque. C'était un joli mot, non ? Burlesque. Bur-les-que. Oui, joli. Joli mot que burlesque. Oh, Shû n'était pas noble. Alors, non, bien sûr, le burlesque ne lui convient pas. Et ne conviendrait pas même à Shiro, qui oserait ?
Mais burlesque était un joli mot.
Et Shiro avait un visage atroce. Qui faisait atrocement peur. Tellement peur que Shû baissa les yeux. Il ne pouvait plus fixer le regard caramel. Il avait l'impression qu'il était d'acier. Et c'était insoutenable. Absolument insoutenable.
Il n'était pas désolé ? Peut-être bien. Mais il s'était excusé, sans savoir. Sans savoir de quoi il s'excusait. Ses propos ? Non. Non, bien sûr. Pas ses propos. Ils étaient dit. Il les laissait. Il s'était excusé, c'était tout. Il n'y avait pas d'explication à donner. Il s'était excusé. Point. Parce qu'il devait tenir compte du fait qu'il l'avait sauvé ? Parce qu'il devait ne pas avoir peur ? Ce n'était pas pour une fois. Ce n'était pas pour cette fois. Ce n'était pas parce que, ce soir, Shiro l'avait sauvé, qu'il ne devait plus, pas, en avoir peur. Cela n'effaçait en rien la peur de Shû. L'accentuait même. Parce qu'il ne comprenait pas pourquoi le jeune homme avait fait cela. Il ne comprenait pas son acte. Il n'y avait nulle tentative de persuasion en Shû, envers lui-même. Il avait peur. Juste peur. Il ne cherchait pas à se dire j'ai peur parce que. Il avait peur. Il avait peur de Shiro. Il n'avait pas besoin de la justifier. C'était une peur. Une Peur. Une véritable Peur. Sans être la Terreur, c'était une Peur. Pas la peur des abeilles, des limaces, des araignées, de l'orage, de tout ce que vous voulez. Non. Une Peur. Elle était peut-être absurde. Mais l'ange n'y pouvait rien, absolument rien.
Et laissez-le donc tranquille.

« Je ne fais pas exprès d'avoir peur ! »

Pauvre exclamation défensive d'un gosse de cinq ans. Pauvre enfant contrit. La peur avait élu domicile en lui. Et c'était un excellent terrain. Rien de mieux qu'un ange pour habiter. Il se laissait faire. Shû se laissait toujours faire. Parce qu'il ne savait pas se défendre.
Et Shiro qui souriait. Et Shiro qui souriait.
Oh ! Il ne tiendrait pas, non, Shû ne tiendrait pas vingt minutes encore ! Il était angoissé, entièrement angoissé, avait peur, et son corps était tendu à l'extrême, il sentait son cœur serré, son ventre noué, sa gorge rétrécie. Pars, pars, pars. Pars, Shiro ! Pars faux ange, pars ange noir, pars ange noir salvateur, pars démon salvateur ! Mais qu'il parte ! Qu'il parte ! Il ne supportait plus.
Et le voilà qui s'asseyait et qui le regardait avec une nouvelle expression, désormais ! Oh non, non, non, non ! Shiro ! Pars !
Shû baissa la tête. Ne plus le voir. Ne plus le voir.
Ne plus le voir, ne plus le voir, ne plus le voir, ne plus le voir !
Mais c'était inutile, absolument inutile, il sentait son regard. S'il souhaitait qu'il dise qu'il le haïssait ? Non. Shû n'avait pas pour souhait d'être haï. D'ailleurs, pourquoi Shiro le haïrait-il ? Il avait avantage sur lui. Et bien qu'il y ait eu du mépris sur son visage, cela signifiait rien. Peut-être qu'après tout Shiro mentait et le détestait. Peut-être pas. Mais Shû ne voulait pas entendre dire que le faux ange le détestait. Le haïssait. En quoi cela lui aurait-il été profitable ?
Shiro sortait, lui dit-il. Shû en avait tellement envie qu'il n'y croyait pas vraiment. D'autant que le jeune homme parlait avec légèreté. Il lui ordonna de ne pas verrouiller la porte. Et le blond en aurait été bien incapable. Pourrait-il même se lever ce soir ?

Et l'ange ouvrit la fenêtre et plongea dans le vide. Shû n'eût pas peur, cette fois. Et l'image du visage de Shiro, éclairé par un rayon lunaire, dansa quelques secondes après dans sa tête.
Puis, lorsque le soulagement le gagna enfin, lorsqu'il fut enfin apaisé, il se laissa aller aux bras de Morphée, vingt minutes après le départ de Shiro.
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