Forum RPG université - Rainbow University
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Forum RPG se déroulant dans une université à Tôkyô. Elle accueille des élèves doués de talent particulier pour la musique, le sport, la cuisine etc. Cependant, des meurtres ont lieu...
 
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 Visite à l'extérieur [Shiro]

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2 participants
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Annabelle DeLisaire
Elève de première année
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Annabelle DeLisaire


Messages : 21
Classe : Sciences option danse
Chambre : Numéro 1
Activités/Passions : La danse, évidemment, mais Annabelle aime aller voir des pièces de théâtre. Sinon, elle aime écouter de la musique, et parler énormément.
Sexualité : Hétéro

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MessageSujet: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyMar 24 Aoû - 14:36

Annabelle avait déjà fait le tour de l'école, et même si elle n'en avait sans doute pas encore découvert tous les recoins - particulièrement les recoins à l'extérieur- elle voulait changer un peu d'endroit. Pour Annabelle l'exploration continuait donc. Elle avait décidé qu'aujourd'hui dimanche, elle allait explorer la ville de Tokyo. Une carte de la ville en main, une bouteille d'eau et de quoi grignoter dans son sac, elle quitta l'enceinte de l'université d'un pas assuré en ce début d'après midi.
Elle appréciait cette balade en solitaire, pour son premier tour dans Tokyo, elle préférait ne pas être accompagnée, pouvoir se balader au hasard, en somme. La visite devait être aussi intéressante avec une personne qui connaissait l'endroit, elle reviendrait un jour avec quelqu'un, pour l'instant, elle préférait flâner sans but précis - en gardant toutefois un œil sur la carte pour éviter de se perdre. Son sens de l'orientation n'était pas tout à fait pourris, mais tout de même, c'était une grande ville dans laquelle elle pourrait facilement se perdre.

Alors qu'elle marchait depuis une paire d'heure sans s'en rendre vraiment compte, passant d'une rue à l'autre, ne remarquant pas vraiment dans quelle partie de la ville elle pouvait se trouver, ne sachant même pas comment était divisée Tokyo, elle avisa un parc devant elle. Endroit parfait pour s'arrêter et profiter de la météo clémente en ce jour de promenade. Elle s'y aventura et fut surprise... Le parc avait une tout autre dimension que ceux qu'elle avait l'habitude d'explorer. Elle aimait cette ambiance à laquelle elle n'était pas habituée. Elle s'avança dans le parc et finit par trouver un banc vide où elle prit place pour s'adonner à l'une de ses activités de parc favorites : l'observation. Lorsqu'elle était seule, elle aimait observer les passants et leur imaginer leur histoire. Ces deux jeunes filles qui passent, cette mère qui se balade avec ses deux enfants, et tant d'autres histoires qui passent. Et puis venait le moment où elle imaginait ce que les gens se disaient d'elle. En Italie, c'était facile : "cette fille là, elle attend quelqu'un" ou bien "tiens, c'est la fille DeLisaire", mais ici... Personne ne la connaissait et surtout, elle n'était pas passe partout. Un touriste ? Que pouvait-on bien se dire sur elle simplement en la regardant ? Elle n'en savait rien. Et puis, de toute façon, de toutes les personnes qu'elle voyait ici, elle ne pensait pas qu'il y en avait une seule pour l'observer, personne ne s'était arrêter bien longtemps là où elle était.

Après quelques minutes d'observation, elle ferma les yeux et écouta les bruits alentour, elle se concentra sur la petite brise qui soufflait à ce moment là. Une brise agréable et légère. Il était 16 heure, et Annabelle ne voyait pas le temps passer, et n'en avait d'ailleurs rien à faire.
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Shiro Satô
Administrateur
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Shiro Satô


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Classe : Première année. Littérature et musique.
Chambre : Chambre 1
Activités/Passions : Yakuza à plein temps, c'est une activité? Voire une passion? Parce que je passe ma vie à faire ça... Même en cours, je repère des trucs...
En dehors de ça, je joue du piano, j'aime la littérature. Et Tôkyô la nuit.
Sexualité : Pour répondre à cette question il faudrait que je m'intéresse à quelqu'un. Or je ne m'intéresse à personne, sinon à moi-même. Dans la mesure où je m'intéresse à moi-même et où je suis un homme, dois-je dire que je suis gay ?

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MessageSujet: Re: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyDim 26 Sep - 14:25

    Il y a des tas de journées merveilleuses. Celle où vous vous levez et que vous trouvez tout de suite qu’il fait beau, et vous vous sentez bien. Vous croisez votre regard dans le miroir et vous vous trouvez bonne mine. Vous aller en cours, vous avez une bonne note et ensuite, vous apprenez que votre journée de cours et finit, et voilà, il fait beau, et vous courez dans un champ en fleur. Superbe, non ?
    La journée de Shiro ne ressemblait pas à cela. Il s’était réveillé de mauvaise humeur parce que Shigeki était entré dans la chambre et avait ouvert les rideaux, avait inondé la pièce de lumière. Shiro avait dormi deux heures. Il avait dû courir pour n’être pas en retard en cours. Oh, il avait bonne mine, parce qu’il avait l’habitude de ne pas dormir. Mais il était fatigué. Las, même. Il était allé en cours avec un air de zombie. Mais un zombie plutôt séduisant. Et après les cours, il avait pu échapper à tout cela, sortir, se changer et surtout, prendre une douche. Il resta une bonne demi-heure sous la douche. Vengeance pour le mauvais réveil. Vengeance pour la journée de cours. Vengeance parce qu’il n’avait rien mangé. Vengeance parce qu’il était allé en cours mal habillé. Vengeance parce qu’il avait plu de matin. Vengeance parce qu’il n’avait pas assez dormi. Vengeance ! Il avait décidé d’aller se promener dans Tôkyô. Ca le calmerait sûrement, et puis il trouverait quelque chose de bon à manger. Des râmens. Ou des gyozas. Oh, n’importe, mais il mourrait de faim !
    Shiro s’était donc mis en route, avait pris le métro. Le ciel était dégagé, et il faisait plutôt bon, pour une journée d’automne. Souriant ? Il marchait dans la rue, le ventre plein. Il n’était pour une fois pas à Harajuku, et par là, il attirait tous les regards. Ses cheveux roses foncés, bien sûr. Mais il portait aussi un jeans à demi déchiré, un sweat bleu turquoise sur lequel il avait superposé une veste grise à poids noirs, le tout étant ouvert, on apercevait dessous un t-shirt blanc orné d’étoiles multicolores. Des baskets violettes complétaient le tout. De fait, il était absolument impossible de ne pas le voir au beau milieu de la foule terne de Tôkyô. Il se dirigeait d’un pas tranquille vers le parc. Lorsqu’il entra dans le parc Ueno, il aperçut sans mal Annabelle. Tout d’abord parce qu’il connaissait son visage et ensuite, parce qu’elle se remarquait. Elle était Suisse, elle ne s’habillait pas comme tous ces gens de Tôkyô. C’était différent. Ce n’était pas non plus comme si on ne voyait qu’elle dans la foule tokyoïte qui emplissait le parc, non. Ca, c’était plutôt le genre de Shiro. Simplement, elle faisait différente. On voyait que sa couleur de cheveux plus claire était naturelle, on voyait que ses yeux étaient vraiment bleus.
    Shiro s’était arrêté brusquement, tout près d’un arbre, à un endroit où Annabelle ne pouvait pas le voir. Il réfléchissait à toute vitesse. Il était venu ici parce qu’il avait besoin de calme. Par ailleurs, il fallait bien qu’il s’occupe d’Annabelle. Dans ce sens où, s’il y avait un nouveau meurtre, il fallait qu’elle le croit innocent, et il fallait qu’il ait son entière confiance. Somme toute, il fallait qu’Annabelle soit sous son emprise. Et pour l’instant, ce n’était pas le cas. Il avait passé une soirée avec elle, il l’avait aidé à s’installer, lui avait fait visiter les bâtiments. Ce n’était pas suffisant. Il fallait qu’Annabelle le voit et retrouve le sourire à l’instant même où elle songerait à lui. C’était sa mission. C’était pour ça qu’il était dans cette école. Pour ça et rien d’autre. Il poussa un soupir et ferma un instant les yeux. Il savait qu’il avait à la fois l’air d’un gosse innocent et d’un jeune homme séduisant. Il avait le sourire candide, le parfum enivrant. Tout était parfait. Il garda les yeux fermés encore quelques secondes, juste histoire de se défaire de l’air résigné qui devait vaguement flotté sur son visage et s’entraîna pendant une demi seconde à prendre un air angélique, puis s’avança vers la jeune fille, assise sur un banc à quelques mettre de là. Il avança, pris un air faussement surpris quand il l’a vit et se jeta dans ses bras en s’exclamant :

    « Anna beeeeeelle ! »

    Il la lâcha en souriant, et, s’asseyant sur le banc à côté d’elle, il la considéra pendant un moment en silence. Avant que Shiro se jette à son cou – ce qui avait pour effet de réveiller les gens, de manière générale- elle avait l’air songeuse, les sourcils légèrement froncés. Allons bon. Il ne pensait pourtant pas que cela était son genre. D’ailleurs, elle avait immédiatement changé de mine. Shiro ne prit pas tellement en considération l’air qu’elle avait quand il était arrivé près d’elle et pour cause : il savait que lui aussi prenait parfois un air sévère quand il réfléchissait ; c’était bien involontaire, et ça ne voulait pas nécessairement dire qu’on était soucieux de quoi que ce soit. Et puis, il était censé être un sale gamin innocent, pas un yakuza capable de décomposer chacune des émotions sur le visage de quelqu’un. Il secoua légèrement la tête et eu une adorable moue à l’adresse de la jeune fille :

    « Alors, tu visites la ville en solitaire ? C’est chouette ici, hein ? »

    Autant d’expression et de vocabulaire que Shiro n’employait jamais en temps normal. Ah, tout ce qu’il ne faisait pas pour le travail, ce jeune homme. Il s’apprêtait à passer sa main dans ses cheveux puis se retint, juste à temps. L’attitude de poseur convenait très certainement à Shiro, le vrai, mais pas à celui qu’il devait jouer ici, avec Annabelle. De même, plutôt que de sortir de son sac son paquet de cigarette et son briquet – puisqu’il fumait de temps à autre, plus particulièrement quand il manquait de sommeil, ce qui était indéniablement le cas ce jour-là…- il en tira une sucette à la cerise dont il retira rapidement l’emballage et qu’il mit dans sa bouche. Voilà qui était mieux. C’était à se demander comment il faisait pour ne pas détester ce travail. Les faux semblants, ne pas pouvoir faire ce qu’on voulait les trois quarts du temps… Cela ne servait à rien. “Peut-être, mais c’est ce que je fait.”

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Annabelle DeLisaire
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MessageSujet: Re: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyLun 27 Sep - 14:37

Annabelle réfléchissait à ce qu'elle allait faire en rentrant lorsqu'une voix l'avait interrompue en appelant son prénom. Elle se demandait bien qui cela pouvait être. Elle ne connaissait pas grand monde, et elle doutait de croiser l'une des rares personnes qu'elle avait rencontrée à Tokyo, ou plus précisément à l'université. Elle tourna pourtant la tête vers l'endroit d'où provenait le cri et eu un grand sourire en voyant la tête rose de Shiro. Elle n'eut pas le temps de réagir qu'il lui faisait un câlin. Elle ne s'y attendait pas du tout, elle ne savait pas que les Japonais étaient aussi... Comment dire ? Affectueux ?
Ca ne la dérangeait pas le moins du monde, ça l'avait juste surprise.

- Oui, très chouette ! Mais je n'ai pas vu grand chose, c'est trop grand, je ne savais pas où aller ni où regarder ! Il faudra que je revienne encore plusieurs fois !

En réalité, Annabelle n'avait même pas chercher un endroit précis où elle aurait pu aller, ni un endroit à regarder, elle avait juste flâné sans faire attention à rien. C'était bien aussi, mais pour une visite, c'était moyen. Après tout, le principe d'une visite c'est quand même de voir des choses, et si on ne voit rien... C'est plus une visite - sauf pour un aveugle.

Elle ne put s'empêcher de détailler en vitesse la tenue de Shirô. Elle adorait ce genre de style. Il fallait pouvoir le porter, ce qui n'était pas donné à tout le monde, mais elle aimait beaucoup le côté décalé de la tenue. Elle se contentait de porter un sarouel noir et vert avec un haut du même vert. Et pourtant, elle avait eu l'impression de détonner complètement lorsqu'elle avait observer les gens qui passaient.

Lorsqu'elle y repensait, ça faisait maintenant quelques temps qu'elle n'avait pas vu Shirô. Enfin, si, ils s'étaient croisés vaguement dans les couloirs, mais ça faisait un moment qu'ils ne s'étaient plus parlé et qu'elle n'avait plus de ses nouvelles - et vice versa.

- T'as l'air en forme, en tous cas ! Tu vas bien ? Ca fait un moment qu'on s'est pas vu.

Maintenant qu'elle n'était plus seule, Annabelle se rendit compte qu'elle était assise depuis un certain temps. Et le fait de voir Shirô avec tant d'énergie à revendre lui avait donné envie de bouger. Allez savoir pourquoi. C'était comme si Shirô lui avait refourgué plein d'énergie et qu'elle devait s'en débarrasser d'une manière ou d'une autre. Et pour éviter de se mettre à gesticuler bêtement sur son banc, il fallait qu'elle marche.

- Ca te dérange si on marche ? Histoire de bouger un peu.
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Shiro Satô
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Shiro Satô


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MessageSujet: Re: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyLun 20 Déc - 14:32

    Shiro n’aimait pas beaucoup faire semblant les jours où il était fatigué, las, les jours où il avait peu dormi, les jours où… Voilà. Et aujourd’hui en faisait parti. Mais il avait un sens aigu du devoir qui l’empêchait de dire des gens ce qu’ils pensaient vraiment d’eux. En l’occurrence, qu’il ne restait avec eux que pour son travail et qu’il n’avait aucun intérêt à être leur ami. On ne pouvait pas vraiment dire que Shiro ne voulait pas avoir d’amis, ce n’était pas cela. Simplement, il n’avait jamais trouvé quelqu’un qu’il avait estimé assez digne pour devenir son ami. Par là il entendait, véritablement. On pouvait bien croire que c’était de l’orgueil, et peut-être en était-ce un peu. Mais Shiro, même s’il prétendait – et prenait d’ailleurs un soin excessif à appliquer cette prétention- avoir oublié son passé, même avec cela, eh bien, il avait vécu l’abandon. En fait, il ne prétendait à rien, finalement. Il essayait juste avec le plus de vigueur possible de ne pas tenir en compte son passé. Le passé était le passé et il était inutile de s’attarder à y songer sans cesse. Il refusait cette faiblesse. Il ne pouvait considérer cela comme une force, alors il refusait cette faiblesse. Il savait que les gens étaient toujours, ou du moins trop souvent, intéressés. Il ne voulait pas se laisser berner par toute cette gentillesse, cette gentillesses feinte et écœurante. Sans doute était-ce triste, mais il avait cessé de croire en l’amitié et en l’amour. Il croyait volontiers à l’honneur, puisqu’il le fallait. Mais l’amour et l’amitié lui avait échappé il y avait bien longtemps de cela. Il refusait de s’y adonner. Par peur de la souffrance, sans doute. A le voir, on n’eût pas vraiment dit qu’il était un jeune homme raisonnable, mais sans doute l’était-il un peu. Ou plus probablement, était-il insensible. C’était triste, sans doute, mais il ne le ressentait pas comme cela. Finalement, il vivait cela bien. Et de toute façon, il estimait qu’avoir des amis n’était pas possible, vu sa situation. Et en effet, c’était logique. Qui aurait voulut être l’ami de quelqu’un qui était capable d’abattre une personne de sang-froid ? Qui aurait voulut être l’ami d’un yakuza ? Qui aurait eu la conscience tranquille en étant ami avec quelqu’un qui pouvait faire d’aussi abominables choses ? Des choses peut-être inimaginables ? Qui auraient pu être l’ami d’un esprit aussi cynique et tordu ? Oh, non, il avait renoncé. Faire semblant était préférable. D’ailleurs, il faisait semblant, et tout le monde l’adorait. C’était une preuve d’efficacité. Et puis, avec ses mensonges, les gens étaient heureux. Il trompait tout le monde, mais pour leur propre bien. Personne ne savait qu’il mentait, et tout le monde était heureux d’avoir pour ami Shiro Satô…
    Reportant son attention sur Annabelle, Shiro lui adressa un adorable sourire. Il fallait qu’il fasse semblant, et il le faisait bien. Tout souriant, il la fixa un moment avant de répondre à sa question :

    « Oui, je vais bien ! Il fait beau pour la saison ! C’est super, non ? Et puis, c’est vrai qu’on ne s’était pas vu depuis longtemps ! Ca me fait plaisir ! On dirait que tu vas devoir me supporter pour la journée ! »

    Un sourire éclatant s’étalait sur son charmant visage. Comme Annabelle suggérait qu’il marche, il se leva avec enthousiasme et lui saisit la main pour l’entraîner avec lui. Bras dessus, bras dessous, il l’entraîna vers la sortie du parc tout en lui désignant certains monuments et lui expliquant lentement – pour qu’elle comprenne plus facilement- ce qu’ils étaient et ce qu’ils représentaient. Même si Shiro faisait semblant, Annabelle n’aurait pas pu rêver mieux pour lui faire visiter Tôkyô. Tout menteur qu’il était, et quelque Shiro qu’il pouvait être, il connaissait parfaitement la ville, les beaux endroits, les endroits intéressants, et les choses qui paraissaient extraordinaires aux yeux des gens qui n’étaient jamais venus au Japon. Il l’entraînait donc vers la sortie du parc tout en songeant à l’endroit où il pourrait l’emmener ensuite. Même s’il devait paraître joyeux alors qu’il était fatigué, Shiro adorait Tôkyô, et puisqu’il devait rester avec Annabelle un moment, autant l’emmener dans un endroit sympathique, qu’il aimait autant qu’elle pourrait l’aimer. Faute d’un moment au calme, il pourrait peut-être passer un moment agréable, au moins. Ils atteignirent rapidement la sortie du parc. Annabelle avait sans doute dû s’y orienter à l’aider d’un plan, mais Shiro n’en avait pas besoin pour s’orienter, il connaissait trop bien les lieux. Shiro repéra rapidement une bouche de métro dans laquelle il entra, entraînant Annabelle avec lui.

    « Quelle idée d’être venue à Taitô ! On est loin des bons endroits ! Mais tant pis, on va prendre la ligne Yamanote maintenant… »

    Il se faufilait dans la foule qui emplissait la gare de Ueno tout en tenant Annabelle par le bras pour ne pas qu’elle se perde. Il s’approcha d’un guichet pour obtenir des billets et se tourna pour vérifier qu’Annabelle était toujours là. Il fallait qu’il choisisse un bon endroit, et surtout, un endroit où ils ne risquaient pas d’être embêtés. C’était un peu stupide, sans doute, mais indéniablement vrai : Shiro, dès qu’il descendait à une gare se retrouvait en face de quelqu’un qu’il connaissait. Seulement, il ne risquait pas de trouver un endroit intéressant s’il se dirigeait avec Annabelle vers les quartiers qui sortaient de la ville. Et de toute façon, la ligne Yamanote ne desservait que le centre ville. Il s’écarta pour laisser passer d’autres gens qui attendaient. Bon, tant pis. Il fallait bien qu’ils aillent quelque part, et ce n’était certainement pas en quittant le centre ville qu’Annabelle verrait des choses intéressantes. Ils allaient très certainement plonger dans la foule dense de Tôkyô, mais ils n’avaient pas vraiment le choix. Après avoir réfléchit quelques minutes en contemplant le plan des arrêts de la ligne, puis l’air souriant s’approcha d’Annabelle.

    « Et si on allait à Shibuya ? Tu verrais la tour 109 et puis, il ya des tas de bons restaurants ! »

    Annabelle, qui, de toute façon, connaissait assez peu Tôkyô et voulait sans doute découvrir la ville, ne pu refuser face à l’enthousiasme débordant de Shiro. De toute façon, s’il y avait des quartiers à voir à Tôkyô, ils étaient tous d’ans l’arrondissement de Shibuya. Et quitte à commencer quelque part, autant commencer par le quartier de Shibuya, où il y avait tant de choses à voir. C’était un quartier jeune et dynamique qui correspondait tant à Annabelle qu’à Shiro, et il fallait absolument le voir, même si la foule y était dense. Shiro prit les billets et entraîna Annabelle vers un train en lui expliquant qu’il mettrait moins d’une demi-heure pour arriver à Shibuya. Chemin faisant, il l’interrogea pour savoir quels genres d’endroits elle aurait aimé voir où visiter, pour savoir s’il était possible de voir beaucoup de chose ou non ce jour-là. Shiro pensait surtout à manger avant tout, parce qu’il avait vraiment très faim. Il écoutait Annabelle parler, lui montrait parfois des panneaux accrochés dans le train pour lui expliquer les kanjis ou certaines tournures de phrases qui étaient employées, attendant que le train s’arrête à la gare de Shibuya.

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Annabelle DeLisaire
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MessageSujet: Re: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyLun 20 Déc - 19:12

Shirô était un très bon comédien, il tenait en effet son rôle à la perfection puisqu'Annabelle ne se doutait de rien. Pour elle, Shirô était tout simplement de très bonne humeur et sa bonne humeur était très communicative. Car Annabelle avait un sourire radieux en permanence depuis que Shirô était arrivé.

- C'est pas comme si c'était un problème de te supporter, Shirô. Ca me fait plaisir de pouvoir passer la journée avec toi !

Elle fut assez surprise qu'il la prenne par la main et qu'ils restent en contact physique comme cela. Pas que ça la dérangeait, une fois la surprise passée elle s'en remettait, c'était juste peu habituel pour elle. Même si ça lui arrivait d'être bras dessus bras dessous avec des amis, c'était avec des gens qu'elle connaissait depuis un certain temps. Jamais elle n'avait pris l'un d'entre eux dans ses bras alors qu'ils se connaissaient à peine. C'était visiblement une façon de penser tout à fait différente. Et elle trouvait que ce n'était pas une mauvaise chose, une fois qu'on sait que quelqu'un n'est pas dangereux - ce qu'elle pense de Shirô, même si c'est faux, ou pas tout à fait vrai - pourquoi s'obliger à respecter une distance alors qu'on en a pas spécialement envie. Et puis, ça restait gentil et même enfantin.
Ce qui l'étonnait encore plus c'est que ce n'était absolument pas l'image qu'elle se faisait des Japonais en général. Pour elle, il y avait toujours une distance entre chacun d'entre eux, mais sans doute était-ce là la nouvelle génération. Ou simplement que c'était un vieux clichés erroné. Ou une combinaison des deux, allez savoir.

Quoiqu'il en soit, une fois sa surprise passée, elle l'écouta attentivement et regarda avec attention tout ce qu'il lui montrait. Décidément, les visites accompagnées étaient bien plus enrichissantes que les visites en solitaires. Même si elle avait apprécié son moment de solitude, à présent, elle était bien contente que Shirô lui explique tout ce qu'ils voyaient sur le chemin. Visiblement, il connaissait très bien la ville, elle savait que si elle devait faire visiter sa ville à elle, elle n'aurait pas été capable de faire aussi bien que Shirô. Elle ignorait parfois ce que les bâtiments représentaient, pour elle, c'étaient juste des bâtiments qui avaient toujours été là, ni plus ni moins.
Ils entrèrent dans une bouche de métro et Annabelle se concentra plus fortement pour être sûre de ne pas perdre Shirô.

-Et bien je suis venue un peu ici par hasard, mais bon... Je te suis maintenant !

Et quand elle disait qu'elle le suivait, elle comptait bien ne pas le lâcher. Heureusement pour elle, il se doutait visiblement qu'il était préférable de ne pas la perdre dans un endroit pareil et lui tenait bien le bras pour être sûr. Elle l'attendit lorsqu'il acheta les billets et regarda quelque chose sur un plan.

- Allons à Shibuya, alors ! Je te fais confiance.

Sur le chemin jusqu'à Shibuya, Annabelle parla des choses qu'elle voulait visiter. Ce qui l'intéressait, plus que des grands monuments historiques ou autres, c'était les endroits où avaient lieu la vie de tous les jours des gens. Et puis, elle voulait aussi voir des endroits qui pourraient lui être utiles un jour, même si elle ne se rappellerait sans doute pas dès le premier jour des endroits qu'elle aurait visité. Après ça, il lui montra les affiches et leur signification qui restaient parfois - souvent - incompréhensible pour Annabelle.

- Les Kanjis c'est vraiment très compliqués. J'ai beaucoup de difficulté avec.

Il y en avait tant, et elle en connaissait si peu. Mais déjà parmi le peu de connaissance qu'elle avait en la matière, elle était perdue. Ils semblaient tous être pareille... Ou plutôt, tous compliqués. C'était faux bien sûr, il y en avait quelques uns qui étaient simple et c'était les seuls qu'elle avait retenu, mais ça ne l'aidait pas des masses pour reconnaître ceux qu'elle avait autour d'elle.
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Shiro Satô
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MessageSujet: Re: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyMar 21 Déc - 15:02

    Shiro avait entraîné Annabelle dans le dédale des rues de Shibuya, et celle-ci le suivait, intéressée, mais aussi par crainte de se perdre. S’il y avait un arrondissement ou la foule dense se pressait les jours de repos, c’était bien Shibuya. C’était l’arrondissement des jeunes par excellence, il était un véritable centre de la mode, avec Shibuya et la tour 109, lieu de rendez-vous bien connu de la jeune population tokyoïte. Harajuku, le siège des lolitas et autres fans de Visual Kei, avec la très célèbre avenue Takeshita-dôri, mais aussi Yoyogi et son parc avec son sanctuaire meiji… Shibuya était un quartier bourdonnant par excellence et Shiro se sentait chez lui. Il se frayait sans mal un passage dans la foule, adorable et souriant, profitant du moment. La plupart des gens détestaient la foule, mais Shiro l’adorait. Il adorait ce Tôkyô bourdonnant. C’était cette ville, qui l’avait vu naître et pas une autre. Il s’était fait jeune, très jeune, à cette foule oppressante. Il aimait se mêler à cette foule, s’y noyer et y disparaître. C’était cela, qui le rendait vivant. Il aimait observer les gens. Il savait en un regard leur imaginer une vie. Ou ne pas tellement l’imaginer, en fait. Il lisait trop bien sur le visage des gens pour pouvoir se tromper. Cela pouvait paraître étrange, oui, mais Shiro adorait se noyer dans la foule. On avait beau croire, même s’il s’habillait bizarrement, même s’il avait les cheveux d’un très joli rose, les gens ne prêtait pas beaucoup attention à lui, trop pressé qu’ils étaient, de rejoindre la gare pour retourner travailler à Shinjuku, de se précipiter vers la tour 109 pour retrouver des amis, de se diriger en riant vers un Starbuck pour prendre un café, trop pressés enfin, pour voir qu’il était. Mais Shiro était pour une fois heureux d’être ignorer. C’était étrange, pour cet ange, car enfin, on aurait pu croire qu’il voulait se faire voir, absolument, par tous les moyens, tous les jours, tout le temps. Mais il travaillait tellement, il était tellement souvent occupé, et les gens voulaient tellement souvent le voir, lui courait tellement souvent après que l’anonymat s’apparentait à une sorte de bonheur suprême, un peu étrange, voire glauque, mais enfin, c’était comme ça. Finalement, le seul moyen pour Shiro de se retrouver seul, c’était de se noyer dans la foule. En dehors de la foule, il était l’étudiant, ou bien le yakuza, en dehors de la foule, il était Shiro Satô. Au milieu de cette foule, il n’était plus personne, il n’était pas plus quelqu’un que l’homme qui courait à côté de lui pour avoir le dernier train, ou que cette femme qui marchait en riant avec son fils dans ses bras. Il aimait Tôkyô pour cela. Et parce qu’il s’en rendait compte, et les autres pas, il savait qu’il dominait cette ville, et qu’elle était sa ville. Parce que la foule lui offrait une solitude salvatrice.
    Il continuait à avancer, jetant de temps à autre un coup d’œil en arrière pour vérifier qu’Annabelle le suivait toujours. Elle avait finit par s’accrocher d’elle-même à son bras, pour plus de sécurité sans doute. Même si elle savait se débrouiller en japonais, il n’était pour l’instant pas parfait et elle avait beaucoup de mal avec les kanjis. Ce qui était un véritable problème quand on voulait se déplacer dans Tôkyô, puisque tous les noms des quartiers étaient écrit en kanjis, et il n’était pas aisé d’arrêter quelqu’un pour lui demander son chemin au milieu de cette ville qui ressemblait à une véritable fourmilière. Shiro n’avait plus besoin de cela pour s’orienter. Même quand il avait la volonté de ce perdre, cela lui était impossible tant il connaissait la ville. Il fallait dire que son travail imposait ce genre de connaissances. Il fallait connaître les bons endroits pour se cacher, tendre une embuscade, fuir… Shiro secoua la tête pour chasser l’idée du travail de son esprit. Certes, il aurait préféré être seul, et il avait malheureusement de la compagnie, mais ce n’était pas une raison pour désespérer et penser au travail. Il n’allait pas penser au travail pour une fois qu’il pouvait être en paix ! Il sortit son téléphone de sa poche, le sentant vibrer. Shigeki. Avec un mauvais sourire, il appuya sur la touche pour ignorer l’appel puis éteignit carrément son téléphone. Du repos, pour une fois. Ce qui impliquait, pas de Shigeki. Et de toute façon, puisqu’il était avec Annabelle et qu’il lui faisait visiter la ville, il était déjà en train de travailler. Et il détestait laisser un travail inachevé. Une tâche après l’autre, s’il vous plaît. Il secoua la tête en souriant face à sa propre désinvolture puis reporta son regard sur Annabelle.

    « Si tu veux, il y a un très bon restaurant pas loin. Et après, on pourrait aller jusqu’à la tour 109. C’est un lieu typique de Shibuya où les lycéens se retrouvent souvent après les cours. Ensuite, on pourrait aller au parc de Yoyogi. C’est un endroit de promenade où les gens viennent souvent, et il y a l’un des plus célèbres sanctuaires shintoïste là-bas. »

    Il eut un sourire encourageant à l’égard d’Annabelle. Il avait cru comprendre qu’elle voulait visiter les lieux de la vie quotidienne des gens au Japon, et c’était précisément ce qu’il se proposait de lui montrer en visitant ces lieux. Le parc de Yoyogi était en plus un très bel endroit, et à cette époque, si les cerisiers n’étaient certes pas en fleur, il y avait tout de même des choses à voir : le Japon était aussi réputé pour ses magnifiques érables en automne et au début de l’hiver. C’était la saison où leurs feuilles prenaient une teinte rouge vif absolument magnifique. Souriant, il entraîna Annabelle avec lui jusqu’au restaurant où ils s’installèrent près d’une fenêtre – Shiro tenait à voir passer les gens dans la rue. Shiro expliqua patiemment à Annabelle les termes qu’elle ne pouvait pas comprendre sur la carte, lui expliqua ce qu’était les plats typiquement japonais que les occidentaux pouvaient rarement connaître. Et, en habitué qu’il était de ce petit restaurant lui conseilla le meilleur plat qu’il y avait à choisir, lui expliqua le contenu de beaucoup de choses et les divers aliments qu’on employait quotidiennement dans la cuisine japonaise et que les occidentaux ne connaissaient pas et le tout avec un enthousiasme débordant, un sourire charmant et un humour piquant et tout à fait à propos. Personne n’eût rêver mieux comme guide d’un jour à Tôkyô.

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Annabelle DeLisaire
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MessageSujet: Re: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyLun 27 Déc - 23:47


Annabelle en voyait trop. A gauche, à droite, devant, derrière soi... Il y avait partout quelque chose à voir. Rien que les gens, elle trouvait ça intéressant - c'est d'ailleurs ce qu'elle trouvait de plus intéressant dans le tas. Elle ne cessait de tourner son regard, et de revenir immédiatement jeter un coup d'oeil pour voir si Shiro était toujours bien là, heureusement, il était facilement repérable avec ces cheveux, et comme elle dépassait la plupart des gens par sa grande taille, elle avait une vue presque panoramique de ce qui l'entourait. Un moment où elle faillit tomber et faire tomber, elle se concentra sur le chemin que Shiro lui frayait et qu'elle devait suivre sans trop tarder au risque de devoir se le frayer elle-même à nouveau. Elle ne put toutefois empêcher son regard de filer à gauche ou à droite jusqu'à ce que Shiro interrompe ses pensées et parle d'un endroit pour manger. Ca c'était une bonne idée. Elle écouta ses autres propositions avant de répondre.

- J'aime tes idées. Surtout la première, j'ai faim !


Elle montra son ventre comme si c'était obligatoire de préciser l'endroit où allait finir sa nourriture et suivit Shiro jusqu'au restaurant. Ils s'assirent près de la fenêtre, parfait, ainsi, elle pouvait continuer à regarder les gens passer... Jusqu'à ce que la carte arrive, là, elle eut besoin de toute sa concentration. Elle ignorait l'existence de la plupart des plats jusqu'à aujourd'hui. Et lorsque Shiro lui eut tout bien expliqué, elle ne savait absolument pas quoi choisir. Heureusement pour elle, il était encore venu à son secours en conseillant la spécialité de l'endroit. Elle ne savait pas si elle aimerait, mais elle était prête à faire des expériences. Après tout, elle allait rester au Japon pendant un certain temps, il fallait qu'elle s'habitue le plus vite possible à toutes ces nourritures qu'elle ne connaissait pas. Shiro commanda pour eux deux, et commença l'attente.
Elle regarda par la fenêtre, et se rendit compte que depuis qu'il l'avait embarquée, elle n'avait fait que regarder toute cette foule qui passait.

- J'adore cette ville. Là où j'habite, c'est assez calme, alors ça change beaucoup ici. J'aime bien le changement pour le moment.


Elle s'était sentie obligée de se justifier, d'expliquer très brièvement pourquoi elle était comme en extase devant tous ces gens. Elle avait bien entendu déjà été dans une ville, mais l'endroit même où elle vivait était un endroit paisible, avec peu de gens. Elle avait l'habitude de voir des attroupements de gens en un endroit, bien sûr, mais elle devait avouer que là... Elle ne s'y était pas attendue. L'habitude des petites villes. Mais elle savait pertinemment que bientôt, elle allait trouver plein d'inconvénients à cette grande ville qu'est Tôkyô, et bientôt, elle regretterait son chez elle. Mais ce n'était pas encore le cas. Elle était toujours en mode "vacancière à durée indéterminée". Elle allait avoir un coup de blues dans un certain temps, mais après ça, elle serait repartie plus motivée que jamais. De toute façon, même si ce n'était pas des vacances, au moins était-ce un endroit où elle faisait des choses agréables, elle ne se retrouvait pas comme l'année précédente à apprendre des choses ennuyeuses et dont l'intérêt restait assez vague pour elle.
Perdue dans ses pensées, elle venait de se rendre compte d'une chose, elle se redressa et s'adressa à Shiro, voulant être rapide mais rattrapez par sa méconnaissance de la langue.

- Au fait, j'espère que tu n'avais rien prévu de faire aujourd'hui ? Je ne t'embête pas au moins ?


Au fond, c'était lui qui lui avait proposé de passer la journée en sa compagnie, mais peut-être avait-il cru qu'elle était perdue, et qu'il voulait l'aider, ce qui l'embêtait mais qu'il n'osait pas dire. En fait, elle n'avait pas du tout penser à tout ça à la base, parce qu'elle était très contente de pouvoir passer sa journée avec Shiro, mais l'idée lui avait tout à coup traverser l'esprit, Shiro avait l'air d'être quelqu'un d'extrêmement gentil... De trop gentil même. Ce qui lui avait fait penser à la possibilité de l'embarras.
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Shiro Satô
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MessageSujet: Re: Visite à l'extérieur [Shiro]   Visite à l'extérieur [Shiro] EmptyMer 12 Jan - 21:18

    Shiro s’était calmement assis dans le restaurant et regardait les gens passer par la fenêtre. Il aurait aimé se mêler à la foule une nouvelle fois. Les gens semblaient déstabiliser par cela, mais la foule, Shiro aimait cela. Il avait passé toute son adolescence au milieu de cette foule. Il s’y sentait bien, bien mieux que nulle part ailleurs. Il perdit son regard sur les gens qui passaient, repensant à son adolescence. Il était rare que quelqu’un ait à grandir dans tant d’endroits différents : d’abord une grande maison, puis une autre grande maison, puis un orphelinat, une autre grande maison, les rues de Tôkyô… et une immense maison. Tout le monde avait de doux souvenir d’enfance dans une maison chaleureuse remplie de gens aimant… Shiro n’en avait pas. Il avait le vague souvenir de parents aimant dont il avait brûlé la dernière photo, et sa première maison se confondait petit à petit à un tas de ruines fumantes sur lesquelles on avait fini par construire une tour de bureaux. Il y avait cet orphelinat avec cette chambre petite et froide où il refusait de dormir dans son lit. Il y avait eu une maison de parents adoptifs grande et belle, mais le seul souvenir qui lui revenait était un amas de draps tâchés par son sang. Et puis, il y avait cette grande maison dans laquelle il s’était d’abord perdu, mais il avait finalement trouvé ses repères, il avait une chambre à lui, peut-être était-ce celle qui lui ressemblait le plus parmi toutes celles qu’il avait eu l’occasion d’avoir. Il avait des souvenirs de lui se perdant volontairement dans les jardins en pleine nuit et se réveillant à l’aube, trempé de rosée sous un arbre. Il se souvenait de ces moments distinctement. Mais il ne se souvenait pas d’avoir jamais dit à qui que ce soit « je rentre chez moi ». Shiro n’avait pas de « chez lui ». Alors de tous les endroits où ils pouvaient le plus se sentir chez lui, c’était au milieu de Tôkyô. Comme cette nuit, cette première nuit où il avait dormi au parc Ueno. Ensuite il avait prit l’habitude. Il allait chez les gens, disait qu’il avait perdu ses parents, alors les gens répondaient qu’il pouvait dormir chez eux et qu’ils iraient voir la police le lendemain, et Shiro partait à l’aube, et tout recommençait, chaque soir, pendant un mois… Les rues de Tôkyô, c’était chez lui. Un jour, il s’achèterait un appartement, un jour peut-être qu’il pourrait dire « je rentre chez moi ». Shiro secoua doucement la tête et reposa ses yeux sur Annabelle en disant finalement :

    « Oh, non, je n’ai rien à faire… Théoriquement. »

    Il lui adressa un léger sourire tandis que quelqu’un venait poser des assiettes sur la table. Shiro mangeait peu, comme la plupart des japonais. Ce qui pouvait justifier sa constitution frêle, quoiqu’il était beaucoup plus musclé qu’il n’y paraissait. Le véritable problème de Shiro n’était pas la quantité de nourriture qu’il avalait -ou plutôt, dans ce cas précis, qu’il n’avalait pas- mais le nombre de repas par jour qu’il prenait. Il était très courant qu’il rate un repas. En réalité, il était plutôt surprenant qu’il pense à prendre trois véritables repas par jour. Il grignotait de ci de là, sans vraiment prendre la peine de fréquenter la cantine ou bien de passer manger dans un restaurant à midi. Il mangeait en général les soirs, mais parfois, il n’en avait même pas le temps et reportait la chose en avalant rapidement un truc qu’il trouvait dans son sac. Pour la plupart des gens, il était totalement inconcevable de manquer des repas si souvent, mais c’était pourtant ce que Shiro faisait souvent. Et il se le reprochait souvent aussi, il savait que ce n’était pas bien. Mais il le faisait tout de même. Il était incorrigible, en quelque sorte. Mais on ne pouvait pas réellement l’en blâmer. Quel genre d’éducation avait bien pu recevoir un tel enfant ? Shiro souhaita donc un bon appétit, comme la politesse le voulait et commença à manger, assez doucement, et peu, au demeurant. Il aurait dû manger plus, il le savait, mais il n’arrivait pas à se forcer. Il avait même du mal à arranger son emploi du temps pour avoir assez de temps pour prendre trois repas par jour. Ils avaient presque fini de manger lorsque son téléphone se mit à vibrer furieusement sur la table. Shiro regarda le numéro et ignora délibérément l’appel, finissant tranquillement son repas et évoquant à Annabelle la chose comique qu’il lui était un jour arrivé au parc de Yoyogi. Son portable vibra encore, il l’ignora. Si ce n’était pas important, il arrêterait de vibrer très vite et il pourrait passer le reste de sa journée comme il l’entendait et non… Comme les autres l’entendait. Mais son portable vibra une nouvelle fois. Shiro leva les yeux vers le plafond, attrapa son téléphone et décrocha. Il ne laissa pas le temps à son interlocuteur de parler et dit simplement d’un ton morne : « j’arrive », puis raccrocha. Il laissa tomber son portable dans la poche de sa veste et posa les yeux sur Annabelle.

    « Je suis vraiment désolé, mais il semblerait qu’on ait besoin de moi immédiatement… »

    Il s’excusa platement plusieurs fois puis se dirigea vers un des comptoirs. En vrai gentleman -qu’il n’était pas exactement, en réalité…- il paya son repas et celui d’Annabelle, puis passa un rapide coup de téléphone, échangea quelque mot avec l’homme à qui il venait de régler les deux repas et retourna à la table où Annabelle était resté assise à l’attendre. Shiro n’appréciait pas spécialement sa compagnie, il se contentait de travailler, mais il aurait préféré resté une après-midi avec elle dans le parc de Yoyogi plutôt que de devoir aller faire il ne savait trop quoi dans une grande maison de Ginza. Il n’avait pas envie de retourner travailler. Il se fichait un peu du travail qu’il faisait, l’important était qu’il le fasse bien, c’était le cas, il ne comptait donc pas en changer. Le véritable problème était les personnes avec qui il travaillait. Non, en fait, seulement une. Les autres, pas de problèmes. Il régnait un peu sur son monde, en fait. Il en était plutôt fier. Quoiqu’il aurait sans doute dû en avoir honte. Mais il disait qu’il n’avait pas honte. Ce qui n’était pas faux. Mais qui pouvait savoir si c’était sincère et vrai ? Pourquoi cet obsession pour la pureté ? Oh, il s’appelait Shiro, certes… il secoua légèrement la tête pour se sortir de sa rêverie, et s’excusa de nouveau auprès d’Annabelle. Si Shiro était un bien étrange japonais qui faisait des câlins, il ne manquait pas à la réputation de « gens polis ».

    « J’ai aussi payé ton repas, pour me faire pardonner. J’ai prévenu un taxi. Quand tu voudras partir, si tu as peur de te perdre, va simplement au comptoir dit où tu veux aller, le serveur comprendra. »

    Il salua brièvement Annabelle et ramassa rapidement ses affaires. Les gens savaient qu’il était souvent en retard, la plupart du temps parce qu’il n’était pas aux alentours de Ginza quand on l’appelait, mais en fait, il faisait toujours son possible pour être à l’heure, quand il avait quelque chose de vraiment sérieux à faire. Oh bien sûr, il y avait aussi les fois où il arrivait volontairement très très en retard pour faire enrager Shigeki, mais c’était autre chose. Il ramassa donc son sac et se dirigea prestement vers la porte du restaurant, ne se sentant pas coupable le moins du monde d’abandonner Annabelle là. Il avait l’air de se sentir coupable, pourtant. Quel bon acteur. Alors qu’il se fondait dans la foule se dirigeant vers la gare de Shibuya, il songea simplement que si un garçon de douze ans avait réussi à se débrouiller seul pendant un mois dans cette ville, une jeune fille qui avait dix-neuf ans, en était tout autant capable…

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